Comment éviter de marcher dans le glyphosate en ce moment. Y en a plein les champs et plein les rues. Mais il ne faut pas se tromper de cible. Non ce n’est pas le syndicat unique qui prône le glypho, c’est le gouvernement. Faut pas confondre. Il me semble même que la profession a entériné la fin de cette molécule. Peut-être quelques attardés comme le ministre essayent encore de se concilier les industriels, mais la messe est dite.
OK mais quand même y a un vrai problème sous-jacent, c’est le délai, le délai pour interdire le truc. Mettre un délai c’est exactement ne pas interdire.
Et quand les délais sont de 3, 5 voire 7 ans, c’est même un encouragement à continuer, parce qu’à la fin de ce délai, non seulement ce ne seront plus les mêmes aux manettes, mais il faudra épuiser les stocks, amortir les installations, ne pas licencier de personnel, j’en passe et des meilleures. Autant de bonnes raisons pour prolonger un peu, c’est-à-dire pour continuer.
Non, la seule mesure correcte, c’est l’arrêt immédiat avec destruction des stocks aux frais des actionnaires, amendes record en cas de fraude, et toutes autres mesures correctement dissuasives.
De plus, les justifications pour reporter l’arrêt sont inadmissibles. Que veut dire : permettre aux utilisateurs de trouver des solutions de remplacement. C’est comme si vous vouliez remplacer les accidents de la route. Non les accidents de la route ne se remplacent pas. Et le glyphosate non plus. Je n’ai pas entendu les pouvoirs publics dire qu’il fallait s’habituer à conduire bourré, en attendant de trouver un produit de remplacement.
Pour le moment, l’attitude des politiques correspond à donner trois ans de délai à un harceleur sexuel pour qu’il change ses habitudes, qu’il puisse bénéficier de soins, qu’il trouve une alternative à ses pratiques, ce qui revient à l’encourager à continuer.
Clairement, attendre ça veut donc dire pas toucher au business et même lui offrir une protection. Je dis ça parce que ce gouvernement ose recevoir Pinochet sans le moindre état d’âme, c’est-à-dire en se moquant des emprisonnés, torturés et tués pour raisons politiques. Et le même gouvernement vient d’obtenir une grande victoire sur le travail détaché… applicable à partir de 2022. C’est se moquer du monde car, dans le cas précis, les lobbies ont tout le temps de trouver la parade pour que la mesure devienne sans effet et que du coup elle ne soit même pas appliquée. On l’a vu avec le bâtiment, les transporteurs, les chauffeurs, les médecins hospitaliers et les sites de maintenance.
Alors, pour le fun, il y a aussi la destruction des couverts végétaux. Voila donc nos bons entrepreneurs qui ne sauraient plus comment détruire leurs couverts. Ça me fait penser aux pois chiches. Vous le savez sûrement, le pois chiche ayant une floraison indéterminée,, c’est-à-dire tout le temps, on risque de moissonner du vert et du sec. Qu’à cela ne tienne, en tuant la plante avec du glypho tout le champ est mort et on peut moissonner tranquille. Et le délai autorisé entre le glypho et la moisson, c’est 15 jours. Oui le pois chiche commercialisé a reçu sa dose de poison 15 jours avant. Poison systémique qui agit de l’intérieur de la plante et comme il y a, par définition, des grains encore verts, ils ont droit à leurs doses. Et vous en mangez.
Allez, monsieur, encore un délai svp.
Michel Costadau
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