Je suis complètement sidéré par cette condamnation, en appel, de Patrick Mignard pour diffamation. Que s’est il passé ? Apparemment il a affublé le maire d’une petite commune du titre d’ogre, sa femme de sorcière, et leur fils et leur fille de légèrement demeurés. Cela non pas en réunion, ni dans un tract électoral, mais dans un conte moyenâgeux très court paru sur un des sites où il intervient. Je ne sais pas si c’est vrai, et personne ne le sait bien sûr. Bon, certes c’est pas très gentil, mais il fait ça toute la journée et, en général, pour des personnages beaucoup plus haut placés, qui c’est vrai, s’en fichent complètement.
En fait, il dessine, vous savez, le petit nuage avec un visage de Coluche en haut, c’est lui.
Et le village en question est un tout petit village, moins d’une centaine d’habitants et de votants. Et c’est là qu’est le problème. Ces villages donnent tous lieu à des fonctionnement archaïques du type clan. Un groupe de population, souvent agricole et ancré localement, s’érige en clan et domine la vie du village. Le conseil et le maire sont alors non pas choisis par la population, mais cooptés par le clan. Bien sûr, il y a des élections comme partout, mais le résultat est décidé avant. Souvent aussi il y a quelques trouble-fêtes qui sont, en fait, les bienvenus pour faire ressembler le tout à un peu de démocratie. Mais, d’une manière générale, il est difficile de prospérer si l’on n’appartient pas, plus ou moins, au clan. Bien sûr il peut aussi y avoir plusieurs clans et des guerres de clans, ce qui somme toute est assez démocratique, mais ça n’arrive pas souvent. Cet état de choses n’est pas le fruit de calculs machiavéliques mais tout simplement le résultat des vagues successives de désertification puis de repeuplement qu’a connu la campagne. C’est la réalité.
Alors, voilà que Patrick Mignard met ça en musique et fait trois ou quatre petites nouvelles sous le nom révélateur de Merlin l’emmerdeur.
Et donc, que les intéressés se soient reconnus dans les personnages du conte en question, c’est normal c’est fait pour ça. Qu’ils aient porté plainte c’est encore normal, puisqu’ils n’ont aucunement l’intention de changer d’attitude et souhaitent seulement continuer comme avant. Je suis, donc, sidéré par le comportement de la justice, enfin je ne sais pas trop comment l’appeler. Car ce jugement est incompréhensible.
Que la justice soit un régulateur de la vie en société me paraît normal. Eviter les abus sur ceux qui sont faibles ou malades ou en difficulté : normal. Eviter que ceux qui ont plus se voient dérober une partie de ce qu’ils ont : normal. Permettre que les écrits engageants soit respectés et sanctionner ceux qui ne respectent pas les lois connues : normal.
Mais dédommager un édile pour la dérision dont il est victime alors là ça ne passe pas, c’est pas du tout normal. Bien sûr ce n’est pas drôle de se faire traiter de sorcière ou de demeuré, mais c’est la règle du jeu en société. Non seulement on a le droit de penser ce que l’on veut de x ou de y, mais on a même le droit de le dire et de l’écrire. S’il y a une limite c’est quand ça devient du harcèlement ou quand on cherche à devenir une espèce de baron noir et que l’on fait de la nuisance un vrai job.
Et là, justement, il n’en manque pas, suivez mon regard. Seulement de ceux-là, la justice ne s’occupe pas puisqu’elle est à leur service.
En fait, il dessine, vous savez, le petit nuage avec un visage de Coluche en haut, c’est lui.
Et le village en question est un tout petit village, moins d’une centaine d’habitants et de votants. Et c’est là qu’est le problème. Ces villages donnent tous lieu à des fonctionnement archaïques du type clan. Un groupe de population, souvent agricole et ancré localement, s’érige en clan et domine la vie du village. Le conseil et le maire sont alors non pas choisis par la population, mais cooptés par le clan. Bien sûr, il y a des élections comme partout, mais le résultat est décidé avant. Souvent aussi il y a quelques trouble-fêtes qui sont, en fait, les bienvenus pour faire ressembler le tout à un peu de démocratie. Mais, d’une manière générale, il est difficile de prospérer si l’on n’appartient pas, plus ou moins, au clan. Bien sûr il peut aussi y avoir plusieurs clans et des guerres de clans, ce qui somme toute est assez démocratique, mais ça n’arrive pas souvent. Cet état de choses n’est pas le fruit de calculs machiavéliques mais tout simplement le résultat des vagues successives de désertification puis de repeuplement qu’a connu la campagne. C’est la réalité.
Alors, voilà que Patrick Mignard met ça en musique et fait trois ou quatre petites nouvelles sous le nom révélateur de Merlin l’emmerdeur.
Et donc, que les intéressés se soient reconnus dans les personnages du conte en question, c’est normal c’est fait pour ça. Qu’ils aient porté plainte c’est encore normal, puisqu’ils n’ont aucunement l’intention de changer d’attitude et souhaitent seulement continuer comme avant. Je suis, donc, sidéré par le comportement de la justice, enfin je ne sais pas trop comment l’appeler. Car ce jugement est incompréhensible.
Que la justice soit un régulateur de la vie en société me paraît normal. Eviter les abus sur ceux qui sont faibles ou malades ou en difficulté : normal. Eviter que ceux qui ont plus se voient dérober une partie de ce qu’ils ont : normal. Permettre que les écrits engageants soit respectés et sanctionner ceux qui ne respectent pas les lois connues : normal.
Mais dédommager un édile pour la dérision dont il est victime alors là ça ne passe pas, c’est pas du tout normal. Bien sûr ce n’est pas drôle de se faire traiter de sorcière ou de demeuré, mais c’est la règle du jeu en société. Non seulement on a le droit de penser ce que l’on veut de x ou de y, mais on a même le droit de le dire et de l’écrire. S’il y a une limite c’est quand ça devient du harcèlement ou quand on cherche à devenir une espèce de baron noir et que l’on fait de la nuisance un vrai job.
Et là, justement, il n’en manque pas, suivez mon regard. Seulement de ceux-là, la justice ne s’occupe pas puisqu’elle est à leur service.
Michel Costadau
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