Est-ce qu’on peut dire qu’il y a, au moins, un signe qui marque l’évolution du monde dans lequel nous vivons. Quelque chose qui se produit dans toutes les sociétés humaines qui peuplent la planète. Une tendance de fond caractéristique qui marquerait notre époque et nos pays. Eh bien oui il y a une ligne conductrice, elle n’est pas évidente, pourtant elle représente bel et bien une continuité. Et c’est celle de la disparition de l’individu en tant qu’acteur social et économique. Attention ce n’est pas la disparition de l’individu dont je parle, au contraire, c’est la modification de son rôle dans la société. Pour parler clair c’est même la disparition de la notion de rôle moteur de l’individu qui est en train de se produire. Cette tendance lourde n’est pas très ancienne, elle n’a que quelques centaines d’années.
On explique.
C’est cette affaire de tomates qui m’a mis sur la voie. Vous savez ces tomates hydroponiques qui fournissent une grande partie du marché. Sur un exemple local, à Bessières, nous avons d’un côté une centaine de maraîchers et de l’autre une entreprise industrielle qui emploie une trentaine de personnes. Les deux ont des capacités de production équivalentes, mais il n’y a de la place que pour l’un des deux, c’est-à-dire que c’était l’entreprise ou les maraîchers. Et comme l’indique la tendance, avant c’était les maraîchers, aujourd’hui c’est l’entreprise. Et il y a des conséquences.
En fait ce n’est pas la diminution du nombre d’emplois qui pose problème, c’est la diversité humaine que représente une centaine de maraîchers par rapport à une entreprise, qui est la question. Diversité, voilà le mot.
Je n’invente rien en disant que la biodiversité est d’actualité mais s’adresse exclusivement à la nature. Pour ce qui concerne l’homme, personne ne se pose la question et pourtant il y a matière. Clairement, les salariés offrent une richesse comportementale bien faible par rapport à des individus indépendants. En effet, les salariés sont dans une seule logique, celle de l’entreprise, alors que les individus indépendants représentent autant de logiques que d’individus.
C’est l’émergence et la multiplication des entreprises qui est en cause. Plus précisément ce n’est pas qu’il y ait de plus en plus d’entreprises qui pose problème, c’est le fait qu’elles occupent une part toujours croissante de la population. C’est mondial et ce n’est pas fini.
Dans un fonctionnement individuel, chaque personne est le nœud d’un réseau relationnel très dense. Par exemple, le paysan, l’artisan, le commerçant ou le petit fabricant ont des relations avec des clients, des fournisseurs, des administrations, mais aussi avec des experts et encore avec d’autres personnes de la même profession. Et ils résolvent les problèmes qu’ils rencontrent, chacun à leur manière. Et ils ont une grande créativité de projets. C’est ça la diversité.
Ce qui n’est en aucune manière le cas du salarié, qui, même s’il n’est pas mono-tâche, ce qui est catastrophique, connaît en tout et pout tout le petit bout de travail qui lui est affecté, et ses problèmes sont généralement résolus par d’autres. Par principe, son réseau est très limité et en général strictement lié à la même entreprise. C’est pour ça que je parle de réduction de diversité.
Dit technocratiquement, ça donne : la perte de diversité socio-économique c’est le remplacement d’individus fonctionnant comme centres de décision dans un large maillage avec d’autres personnes, par des individus soumis à une structure économique qui agit comme seul centre de décision.
Alors est-ce que cela va continuer. Ben c’est probable, parce qu’il semble que le salariat soit, quand même encore, la source de l’enrichissement des actionnaires et des financiers.
On explique.
C’est cette affaire de tomates qui m’a mis sur la voie. Vous savez ces tomates hydroponiques qui fournissent une grande partie du marché. Sur un exemple local, à Bessières, nous avons d’un côté une centaine de maraîchers et de l’autre une entreprise industrielle qui emploie une trentaine de personnes. Les deux ont des capacités de production équivalentes, mais il n’y a de la place que pour l’un des deux, c’est-à-dire que c’était l’entreprise ou les maraîchers. Et comme l’indique la tendance, avant c’était les maraîchers, aujourd’hui c’est l’entreprise. Et il y a des conséquences.
En fait ce n’est pas la diminution du nombre d’emplois qui pose problème, c’est la diversité humaine que représente une centaine de maraîchers par rapport à une entreprise, qui est la question. Diversité, voilà le mot.
Je n’invente rien en disant que la biodiversité est d’actualité mais s’adresse exclusivement à la nature. Pour ce qui concerne l’homme, personne ne se pose la question et pourtant il y a matière. Clairement, les salariés offrent une richesse comportementale bien faible par rapport à des individus indépendants. En effet, les salariés sont dans une seule logique, celle de l’entreprise, alors que les individus indépendants représentent autant de logiques que d’individus.
C’est l’émergence et la multiplication des entreprises qui est en cause. Plus précisément ce n’est pas qu’il y ait de plus en plus d’entreprises qui pose problème, c’est le fait qu’elles occupent une part toujours croissante de la population. C’est mondial et ce n’est pas fini.
Dans un fonctionnement individuel, chaque personne est le nœud d’un réseau relationnel très dense. Par exemple, le paysan, l’artisan, le commerçant ou le petit fabricant ont des relations avec des clients, des fournisseurs, des administrations, mais aussi avec des experts et encore avec d’autres personnes de la même profession. Et ils résolvent les problèmes qu’ils rencontrent, chacun à leur manière. Et ils ont une grande créativité de projets. C’est ça la diversité.
Ce qui n’est en aucune manière le cas du salarié, qui, même s’il n’est pas mono-tâche, ce qui est catastrophique, connaît en tout et pout tout le petit bout de travail qui lui est affecté, et ses problèmes sont généralement résolus par d’autres. Par principe, son réseau est très limité et en général strictement lié à la même entreprise. C’est pour ça que je parle de réduction de diversité.
Dit technocratiquement, ça donne : la perte de diversité socio-économique c’est le remplacement d’individus fonctionnant comme centres de décision dans un large maillage avec d’autres personnes, par des individus soumis à une structure économique qui agit comme seul centre de décision.
Alors est-ce que cela va continuer. Ben c’est probable, parce qu’il semble que le salariat soit, quand même encore, la source de l’enrichissement des actionnaires et des financiers.
Michel Costadau
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