C’est sûr que l’atmosphère politique a bien changé depuis un an. Elle s’est même copieusement obscurcie puisque la nouvelle posture du pouvoir c’est de ne pas faire de politique et de dire que la politique c’est dépassé. Des élus qui ne font pas de politique on aura tout vu, c’est comme des banquiers qui ne font pas d’argent. Comme s’il pouvait y avoir une vision plus moderne des choses. Mais, non, il n’y a pas de vision moderne ni postmoderne des choses, il y a les choses c’est-à-dire la réalité et c’est tout.
Depuis un an il n’y a donc plus d’opinions, de choix de société, de priorités, ni de bien public, il y a seulement une liste de choses à faire. Comme une liste de courses et c’est en parcourant les rayons du super que représente pour eux notre société, que nos gouvernants découvrent de temps en temps que ce qui est dans les gondoles est aussi sur leur liste. Bingo.
Vous allez me dire mais c’est pas nouveau ça, c’est la technocratie. Eh non c’est pas nouveau, c’est juste un peu plus chaque fois. Et cette fois le saut a été conséquent. Mais ça veut surtout dire que, définitivement, nous ne sommes plus gouverné par Paris mais par Bruxelles et Francfort. C’est-à-dire par des gens au seul contact du business et de la finance. Et comme vous le savez Bruxelles est vraiment un modèle dans le genre business first.
On peut dire qu’avant, c’est-à-dire il y a longtemps les partis politiques, c’est-à-dire Paris, avaient des programmes, des valeurs, en liaison avec une vision de la société, ses défauts, ses inégalités et aussi ses demandes et ses besoins. Maintenant Bruxelles a une seule feuille de route : l’économie. Et le programme consiste en trois lettres : PIB. Je vous ai déjà parlé de cette religion et il ne faut pas cesser d’en parler, car c’est vraiment le mal du siècle.
Ce que je veux dire c’est que tout cela ne change pas la réalité. Et je pense qu’une posture de négation de la réalité n’est pas tenable et qu’il faut une soupape ou un maillon faible comme vous préférez. Et donc je ne sais pas si c’est un scoop, un pronostic, une vision ou un vœu mais je ressens clairement que Macron ne finira pas son mandat. Voilà c’est tout, bises et bonne soirée A+
Ah oui, vous voulez les arguments, la preuve, la démonstration.
Mais, vous savez, tout cela est assez ténu et on marche un peu à l’intuition dans ce domaine.
Néanmoins en fait c’est simple, parce qu’en voulant être le seul à avoir raison il est en train de se mettre tout le monde à dos. Pour le moment, ses amis le soutiennent encore parce qu’ils tirent profit de la financiarisation de la société, mais comme tous les électrons libres, on finit par les éliminer. Et il ne peut pas faire autrement que d’assumer, c’est la stratégie classique de la fuite en avant. Commencer à réfléchir ou se remettre en cause, c’est la preuve qu’on a des doutes et c’est dans ces doutes que les opposants s’engouffrent. Alors aucun doute, droit dans ses bottes, comme Jupé en 14 dont il a pris allègrement la place, il avance en niant la réalité. Et quand la religion du PIB rencontre le mur de la réalité ça coince. Notre société est bloquée et il va falloir qu’un maillon saute.
Michel Costadau
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