Y a un truc qui m’a toujours passionné c’est « l’art de rendre l’action efficace ». Le concept est ancien, mais c’est Norbert Wiener qui a développé cette notion en unifiant les sciences avec ce qu’on appelait, dans les années 60, la cybernétique. Bon ce n’est pas la cybernétique qui m’intéresse, mais directement l’application de cet art à la vie quotidienne, c’est-à-dire à notre fonctionnement de tous les jours. Comment faire pour que nos actions soient le plus efficaces possibles, c’est-à-dire avec le maximum de résultat pour le minimum d’effort.
Et le premier ressort de cet art est la paresse, c’est-à-dire pourquoi faire quelque chose qui ne sert à rien. Et, constatation évidente, cela arrive plusieurs fois par jour. On passe voir quelqu’un sans avoir pris la précaution de savoir s’il était chez lui, ou bien on plante une cheville qui ne tient pas, on déplace le trou, re-belote, on se pose des questions et le temps passe. Vous allez me dire que le temps perdu n’est pas forcement très grave. Ca se discute.
Le deuxième ressort c’est le rendement de l’effort, là on est vraiment dans l’efficacité. Il est clair que, fait dans les meilleures conditions, un même geste a un résultat décuplé. Les exemples ne manquent pas. Une scie qui ne coupe pas bien demande un effort gigantesque pour un piètre résultat. Une réunion peut facilement partir en vrille et manquer totalement son objectif à supposer qu’il y en ait eu un. Bien sûr l’effort inutile n’est pas complètement sans intérêt ne serait-ce que pour faire de l’exercice.
Le troisième ressort c’est l’adéquation de l’action avec le but recherché. C’est peut-être un peu plus compliqué à expliquer, parce que le fait que nos actions doivent avoir un but clair n’est pas si évident que ça. Se raser tous les matins se fait beaucoup plus par habitude que par nécessité, d’où les alternatives : barbes ou simplement mal rasé. Cela dit, être bien rasé pour un rendez vous, ça c’est un objectif. Mais on n’a pas des rendez-vous tous les jours, à part avec soi-même. Bigre.
Alors au-delà des ressorts on peut essayer de donner quelques indications pour optimiser nos efforts.
J’en vois déjà trois. D’abord la réflexion, puis l’interruption et surtout le rangement.
On va commencer par ce dernier terme. Le rangement est la base de toute efficacité. La loi du rangement est simple : on remet chaque chose à l’endroit où on l’a prise. Ce n’est pas du tout synonyme d’ordre ni d’alignements, parce que vous pouvez très bien avoir une truelle à côté de ciseaux, du moment que, quand vous vous servez de la truelle vous la remettiez à côté des ciseaux. Cela est capital, parce que la recherche d’objets, particulièrement d’outils, est une grande consommatrice de temps. Attention il y a des cas tordus. La plupart des gens utilisent une clé pour entrer chez eux, et une fois entrés, la clé à la main, ils la posent sur le premier meuble de la maison, ou bien, cas fréquent, ils la gardent à la main pour la poser dans la cuisine, ou dans la chambre. Et là vous pouvez dire qu’elle est perdue. Edith a une solution simple pour ce genre de cas : les clés sont attachées à un mousqueton dans le sac à main. On ne les détache pas, on les sort du sac et elles y retournent. Moi, je range mes clés dans……, gloups, je vais pas dire où je range mes clés quand même. Bon tout ça est très intéressant mais on va s’arrêter pour aujourd’hui et y revenir plus tard.
Michel Costadau
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