Il est toujours beaucoup plus facile de voir les défauts chez les autres que chez soi. Et aussi plus facile d’en parler. Et c’est le cas de l’Algérie. Nous sommes au spectacle et tout le monde est d’accord pour dire que ce pays est aux mains d’une clique opaque qui tient les rênes du pouvoir en plaçant ses affidés aux postes clés. Evidemment si je dis que c’est un gouvernement mafieux, là vous m’arrêterez en me disant qu’il y a quand même des élections et que les élections c’est le label de la démocratie. Aïe, aïe, aïe. Et bien moi je confirme, oui c’est exactement ça un régime mafieux. D’ailleurs pour ceux qui en doutent, il y a aussi des élections chez cosa nostra. Certes il n’y a souvent qu’un seul candidat, pour cause d’empêchements divers et variés mais il y a bien un élu choisi démocratiquement par ses pairs.
Parce que non, non et non ce ne sont pas les élections qui font la démocratie, loin de là. Des élections il y en a en Afrique, en Egypte, en Afghanistan, en Ukraine presque partout à vrai dire. Ça fait longtemps que le fonctionnement des élections a été contourné par les avides du pouvoir. Ça fait longtemps qu’ils ont compris que faire adouber par la population le candidat de son choix était possible via un ensemble de manœuvres bien rodées : d’abord posséder les médias, ensuite acheter les donneurs d’ordres, puis créer un repoussoir, enfin focaliser le sentiment des électeurs sur la solution, c’est-à-dire le candidat choisi. Après ça, arrive le règne qui permet de se renflouer et en plus de s’amuser. J’ajoute encore que ce ne sont pas les constitutions, les institutions ni les Cours suprêmes, Conseils d’état ou constitutionnel qui font la démocratie. Ça aussi il y en partout et ça ne prouve strictement rien.
Vous savez comme moi que ce qui fait la démocratie c’est quand la population a des représentants qui réalisent ses aspirations. Mais ce n’est pas le cas en Algérie, là tout le monde est d’accord. Et si je dis que ce n’est pas non plus le cas chez nous là il y en a qui tiquent encore. Pourtant ça fait combien de temps que les électeurs sont manipulés, désinformés, baladés et volés. Allez n’allons pas chercher trop loin ça fait deux générations pour l’Algérie comme pour nous.
Et la volte-face actuelle de la clique au pouvoir fait ressortir clairement que chaque fois que les Algériens ont voté ils ont donné un crédit démocratique à une dictature.
En fait je suis extrêmement surpris que la réclamation se soit focalisée sur l’abandon de la candidature du tyran en titre. Clairement, aucune aucune alternative n’existe et le retrait d’une candidature ne change strictement rien. Si une situation devait être favorable à la pratique du non-vote, l’Algérie serait en ce moment le cas idéal. Le non-vote indiquant alors que c’est un système qui est rejeté et pas seulement une personne. Soyons clair, avec la bénédiction de Paris, le pouvoir Algérien va passer la main a un clone qui va faire les promesses qui vont bien. Mais un nouveau nom ne changera rien au système algérien actuel. Et c’est pareil chez nous.
Michel Costadau
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