Aïe, aïe, aïe, cette fois ça y est on s’y colle, on va « attaquer » l’Ukraine. Il semble que pour beaucoup d’entre vous le sujet soit compliqué et chaud à la fois, et donc on me demande ce que j’en pense. Tout en essayant de coller à la réalité nous allons donc porter notre réflexion sur trois points : la situation de la Crimée, la problématique de l’Europe et ce que cherche la Russie. Nous établirons ainsi que le rattachement de la Crimée est, d’abord, un retour à la normale, que l’Europe a perdu l’Ukraine, et que la Russie défend correctement ses intérêts. On comprendra aussi, à demi-mot, que paradoxalement, la Russie et UE/US ont un souci commun d’éviter que l’Ukraine ne se désagrège dans les conflits de ses seigneurs de la guerre.
Commençons par le plus simple i.e. la Crimée. Disons d’emblée que la Crimée c’est l’Alsace-Lorraine de la Russie. C’est-à-dire qu’elle est russe depuis plus de 200 ans. Mais au début du XXe siècle, et surtout dans le cadre de l’URSS, l’Ukraine a émergé comme pays et, dans les années 50, on lui a donné la Crimée en pensant (ce qui est n’est pas forcement une erreur) que l’osmose entre Ukraine et Russie serait éternelle. Ensuite, la Crimée c’est Sébastopol (base Russe en mer Noire), c’est aussi Yalta, et les liens avec la Russie ne sont donc pas qu’historiques mais aussi militaires, enfin quand il est devenu évident que l’occident voulait en découdre avec la Russie en Ukraine, la Russie a récupéré la Crimée peut-être à titre conservatoire (c’est-à-dire, comme monnaie d’échange en attendant la suite), ce qui n’empêche pas la population de Crimée, de se sentir russe, et de ne plus vouloir retourner avec l’Ukraine (sondage).
Notons, en passant, une jolie illustration que le but des médias occidentaux n’est pas de dire des choses sensées, mais de trouver un biais pour accréditer la dangerosité de Moscou. Voilà, une interview de Poutine (à prendre avec les précautions habituelles quand même) vient d’être diffusée, dans laquelle il explique qu’au moment de la récupération de la Crimée, il n’était pas sûr que les Américains n’en profitent pas pour déclencher des hostilités en mer Noire contre la Russie (cas très peu probable néanmoins). Aussi la Russie aurait-elle déployé, en Crimée, une dissuasion (ogives nucléaires), en disant aux Américains n’allez pas trop loin, et ça a marché (c’est-à-dire qu’il n’y a pas eu de guerre). Mais la transcription qu’en font maintenant les médias français c’est de dire qu’en Crimée, la Russie était prête à tout, y compris à l’option nucléaire (Le Monde), sous-entendu à faire une guerre nucléaire en Crimée. Or c’est exactement le contraire de ce que dit l’interview, puisque le principe de la dissuasion (si j’ai bien compris ce qu’on nous dit sur les sous-marins et les bombes atomiques françaises), ce n’est pas de chercher les hostilités mais de les empêcher. En plus, ça parait complètement idiot de vouloir déclencher une guerre nucléaire sur son propre territoire. Donc, la Crimée est russe, ce qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être. Par conséquent rien ne justifie l’embargo que les US et l’UE imposent à la péninsule, comme si les populations devaient payer pour avoir fait un mauvais choix. Encore un point, la Russie a organisée en Crimée un référendum sur l’annexion, avec un résultat positif à l’africaine. Bien sur cela a été en partie fabriqué et ce résultat n’a pas été accepté par les occidentaux, qui n’ont malheureusement pas demandé l’organisation d’un nouveau scrutin, probablement parce que le résultat aurait été encore plus favorable au rattachement. Néanmoins, bien sûr, il faut se méfier de toutes ces formes dites d’autodétermination, car on ne gouverne pas avec des sondages.
Maintenant, la problématique de l’Europe. Pour décoder ce qui suit, deux regards doivent être précisés, l’un sur l’Europe, l’autre sur la Russie. Pour l’Europe, il faut bien voir que l’UE, loin d’être un bon nounours faisant le bonheur de ses petits Etats est plutôt une machine de guerre capitaliste. Cela a été expliqué en détail dans un texte précédent. Rappelons au moins qu’il y a eu, depuis son origine, une complète dérive de l’Europe d’un marché commun vers un super contrôleur au service du business. D’ailleurs, le présent texte va en profiter pour rajouter des éléments à cette réalité. Pour la Russie, il faut prendre en compte qu’elle n’est pas tellement le dragon belliqueux et tyrannique qu’inventent les Occidentaux, mais plutôt un pays qui cherche à se faire une nouvelle place dans le monde en essayant de ne pas passer sous les fourches caudines de la finance internationale (c’est à dire de Washington).
Restons sur l’Europe. En fait, pour comprendre les agissements de Bruxelles il faut regarder quelles sont les frontières de l’UE. Il n’y en a que deux : l’Ukraine et la Turquie. On ne compte pas la Suisse qui est une plaque tournante financière de l’UE, mais qu’on se garde bien de mettre dans l’UE, la Norvège qui ne débouche sur rien, et les Balkans qui ont été contournés par Bruxelles et laissés de côté (trop indépendants (et ils l’ont payé cher) et trop pauvres) qui ne sont pas des frontières. Tout le reste est déjà tombé dans l’escarcelle. La plus importante des frontières est la Turquie car elle donne accès au Caucase et au Moyen-Orient. La jonction avec l’Etat voyou d’Israël serait un énorme plus pour l’UE car c’est un pays non seulement impérialiste mais, en plus, encore colonialiste sur son propre territoire. L’Ukraine qui ne donne que sur la Russie et la Biélorussie est moins importante.
Néanmoins, l’Ukraine est un terrain d’affrontement très intéressant pout l’occident, car il y a du business à faire, d’abord dans l’agricole, mais aussi dans l’industriel, avec des opportunités dans les minerais et leur transformation, mais surtout parce que ça touche directement les intérêts de la Russie. Cependant, contrairement à ce que tout le monde pense, l’Ukraine n’est pas candidate à l’UE, et a beaucoup de problèmes à régler avant d’envisager cela. Il faut dire aussi que tous les pays sont maintenant un peu vacciné par l’exemple grec.
D’ailleurs, l’histoire de l’Ukraine est assez douloureuse, car elle a toujours été (c’est à dire depuis 1000 ans) un pays entre deux, dont la « plus ou moins » unification est toute récente (100 ans mais surtout 50 ans). Après la fin de l’URSS, l’Ukraine est restée dans le giron russe, ce qui s’est traduit par la mainmise des oligarques et des mafias sur la vie publique. En 2000, la situation a changé en Russie mais pas en Ukraine. C’est donc un pays avec assez peu d’Etat (quand le parlement vote une loi et qu’elle est appliquée, c’est ça l’Etat). Par contre, il y a beaucoup de despotes locaux (on dit aussi bienfaiteurs) qui, moyennant la bonne marche de leur propres affaires, donnent de l’argent pour le fonctionnement des services publics (souvent via des députés) qui sont du coup en partie privés. Pour vous mettre dans l’ambiance, tout en vous régalant de bonne littérature, n’hésitez pas à lire A. Kourkov (Laitier de nuit et autres).
Nous en arrivons donc au moment où l’UE a proposé (sans que nous n’ayons jamais été consultés, bien sûr) un contrat de collaboration à l’Ukraine. Le gouvernement ukrainien d’alors a dit non et il s’en est suivi une nième révolution orange connue sous le nom de « Maïdan » (plus tard on développera sur ces dites « révolutions orange », rigolez pas c’est un peu comme les bonnets rouge ou les milices FNSEA chez nous). Clairement, le mouvement d’alors a été un mouvement populaire même si extrêmement violent tant dans l’action que dans la répression. Il faut noter cependant que ce mouvement a été l’occasion d’une crise de régime dans laquelle le pouvoir en place a cédé à la rue avec l’arrivée de nouveaux politiciens appuyés par des milices. On doit noter cela parce que la Russie en a tiré un immense parti en qualifiant le nouveau régime d’usurpateur et en donnant au Donbass une légitimité basée sur la fidélité aux institutions et à ses représentants. Ensuite il y a eu des élections et, oh surprise, les oligarques ont gardé le pouvoir (évidemment c’est pas une surprise, quand on a compris que ce sont les oligarques qui font tourner la machine, via le contrôle d’un grand nombre de députés). A cette occasion, la pression occidentale a été un frein terrible à une solution directement fédérale, comme le souhaitait la Russie et un bonne partie des Ukrainiens, pour préférer prolonger l’affrontement. C’est peu de dire que les électeurs ont été trahis, mais, l’habitude aidant, ils se sont résignés (comme chez nous). Sans trop s’écarter de la réalité, on peut dire que ces élections ont été pour un bonne part anti Russie (ce qui en Ukraine n’est pas pareil qu’anti Russe). Cependant ce vote « national » n’a pas eu lieu partout, en particulier dans la zone minière (extrême est) du pays. Là, c’est un vote de fidélité au gouvernement renversé qui a eu lieu. La République autoproclamée du Donbass est née, dans ce coin-là et à ce moment-là avec un vote de partition plus ou moins légal. Ce territoire est plus petit que la moitié de la Belgique (je veux dire que c’est minuscule) et ne touche à rien sauf à la Russie et à l’Ukraine. Avant de continuer une petite devinette pour la détente : quand une action (en bourse) perd 1% et que le lendemain elle regagne 1%, au résultat elle est stable, en hausse ou en baisse?
Le souhait de Bruxelles est certainement d’essayer, un jour, de joindre l’Ukraine à l’UE. Si l’on se place du point de vue idyllique de l’Europe modèle de la démocratie mondiale (mais ne demandez pas aux Irakiens ce qu’ils en pensent!), il y a évidemment une logique à cette attitude et une partie de la population ukrainienne est sensible à cette vision. Seulement, comme déjà expliqué, l’Europe est tout le contraire d’un modèle de démocratie, en particulier parce que ce sont des non élus technocrates qui ont le pouvoir et que seul le développement de l’argent est en jeu. Dans ces conditions, la résistance de la Russie a elle aussi un caractère démocratique puisqu’elle révèle le vrai visage de l’Europe. On y reviendra.
Continuons sur la problématique de l’Europe, vous vous souvenez peut-être de la définition de l’impérialisme, dans laquelle il y avait trois points dont « la fuite en avant (toujours plus d’activités, le problèmes se résoudront d’eux-mêmes) ». Et bien c’est ça la problématique de l’Europe : la fuite en avant et donc TAFTA, CETA, Ukraine, Turquie….Si l’Europe d’un seul coup s’arrêtait à un périmètre donné, ce serait la faillite assurée puisqu’il n’y aurait plus rien pour masquer les incongruités de son fonctionnement. C’est donc, aussi, à ce titre-là que l’Ukraine est intéressante. Seulement il ne faudrait pas qu’il arrive à l’Europe ce qui est arrivé à l’OMC, à savoir qu’à force de rallier des pays, ceux qui y sont n’ont plus aucune avantage à y rester. Cette fuite en avant, suicidaire, de l’UE devrait être stoppée le plus rapidement possible, et c’est ce que nous essayons de faire comprendre dans nos textes. L’Europe, si elle voulait continuer, devrait maintenant mettre un peu de démocratie dans son fonctionnement et s’attaquer aux problèmes structurels (chômage de masse, massacres environnementaux, destruction des services publics, ouverture des frontières…). Si elle ne fait pas ça, des pays vont commencer à la quitter. C’est d’ailleurs le scénario le plus probable, avec des départs volontaires ou non, car, on en est à peu près comme au Moyen Age quand les féodaux bloquaient toute possibilités d’évolution de la société. On reprend. Regardons maintenant ce que représente cette république autoproclamée du Donbass. Certes les russophones y sont majoritaires, mais ils sont majoritaires aussi dans d’autres régions d’Ukraine, ensuite, comme on l’a dit, c’est petit, bien qu’il y ait quand même pas mal d’habitants, mais ce n’est pas très riche. En plus ils ont parfois un peu turbulents (vol Malaysia Airlines ?), en particulier dans l’ardeur au combat. Mais alors qu’est-ce que la Russie peut bien vouloir chercher avec ce petit territoire ?
Et donc nous attaquons notre troisième partie : que veut la Russie. Pour commencer on va perdre un peu de temps avec les niaiseries que les médias ont le plus de plaisir à colporter. La principale est que la Russie voudrait avaler l’Ukraine et que son bellicisme ne se limite pas à ça, mais qu’elle veut, nous disent ils, envahir l’Europe pour refaire les frontières de l’ex-URSS avec un rideau de fer, dont on ne sait pas encore où il va passer mais c’est, assurément, ce que voudrait Moscou. Bon, c’est assez surprenant que les mêmes gens qui ont dit pendant des années tout le mal possible de l’URSS, qui n’ont cessé de critiquer le communisme, et ont cherché à lui nuire de toutes les manières possibles, soient maintenant assez hypocrites pour en faire un eldorado ayant laissé un souvenir idyllique aux populations et que voudraient reconstituer leurs dirigeants. C’est surprenant, mais c’est la déformation de la réalité à laquelle voudraient nous faire croire les occidentaux. Il est vrai que les Russes en particulier n’ont pas un si mauvais souvenir que ça de l’URSS, par contre les Russes et les Ukrainiens aussi ont très mal vécu la chute du régime soviétique et son cortège de misère avec l’arrivée des pilleurs et des profiteurs et une quasi- disparition de l’Etat (Eltsine). Ils ont donc maintenant une dévotion pour ceux qui ont stoppé les oligarques et reconstitué l’Etat (Poutine). Pour être clair, la nostalgie de l’URSS est du même ordre que le regret des Français pour une époque (pas si lointaine) où il y avait du travail pour tout le monde. Et on continue. On l’a un peu esquissé tout à l’heure, mais l’Ukraine a loupé sa reprise en main des oligarques. Cela tient à plusieurs raisons, dont, comme on l’a dit, la faiblesse de l’Etat, la corruption de la classe politique, mais aussi l’influence négative de l’Europe et de la Russie. L’Europe parce qu’il lui faut des interlocuteurs pour vanter le mirage du rapprochement avec l’Ouest, même s’ils sont corrompus et la Russie parce qu’elle ne tient pas spécialement à voir un pouvoir fort à Kiev et qu’elle préfère traiter avec les oligarques qu’avec des technocrates, rompus aux affaires économiques, mais sans réel pouvoir de terrain. Une autre fadaise des médias, c’est que, dans la période de la chute de l’URSS, on aurait humilié la Russie et qu’elle chercherait maintenant à utiliser la force en Ukraine pour se venger de cet affront. Que l’Occident ait fait de nombreuses erreurs avec la Russie, c’est sûr. Une des dernières en date étant l’absence des dirigeants européens aux jeux de Sotchi, alors que tout le monde avait été à Pékin, qui, si le mot a encore un sens n’est pas du tout une démocratie puisque il n’y a même pas d’élections de représentants du peuple. Dans le même esprit, une autre dérive dans laquelle voudraient nous entraîner les médias c’est de considérer la Russie comme un puissance impérialiste mondiale au même titre que les US, alors que Moscou a seulement une politique de puissance régionale (la France aussi est une puissance régionale qui manœuvre surtout en Afrique). Face à ces tentatives, la Russie n’a pas de sentiment d’humiliation (d’une manière générale la Russie n’a pas beaucoup de sentiments), mais les considère seulement pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire des erreurs politiques et diplomatiques. Ces erreurs lui donnant au contraire un avantage tactique dans les évènements qui la concernent. Par exemple, en Syrie, ou Moscou se considère impliqué en tant que puissance régionale (la Russie est à 600 km de la Syrie), elle a facilement empêché les occidentaux de déclarer la guerre à Damas, en proposant ce stratagème des armes chimiques. Elle a donc remporté là, non seulement une victoire diplomatique, mais elle a aussi permis de mesurer l’incompétence de notre pauvre président français qui a dit ne plus reconnaître le régime de Damas mais celui des exilés du CNS qui ne représentent rien (et qui je crois n’existent même plus). On peut même dire que l’attitude totalement démagogique de la France a fait le lit des combattants islamiques qui aujourd’hui sont ceux qui luttent contre Damas et que l’on combat quand même, parce que tant qu’à manger son chapeau autant qu’il ait des plumes, ça gratte un peu plus (et ça fait attentats chez nous).
Donc, si la Russie ne cherche pas à envahir l’Ukraine, ne se sent pas humiliée et n’est pas une puissance impérialiste mondiale, alors pourquoi soutient-elle le Donbass. L’explication c’est que Moscou a pas mal de cartes (pétrole, armement) en Ukraine et souhaite continuer à pouvoir peser sur toutes les solutions qui seront envisagées à Kiev. Expliquons un peu. On est vraiment dans de la diplomatie et, si vous ne le saviez pas, la diplomatie ce n’est pas que des pots pris entre copains dans un hôtel de Genève c’est aussi les guerres. Donc, pourquoi Moscou veut-elle des cartes en Ukraine, eh bien parce qu’en tant que puissance régionale (Kiev est à 800 km de Moscou), elle n’envisage pas de voir l’OTAN c’est-à-dire les armes américaines s’installer en Ukraine. Elle ne veut pas non plus voir Bruxelles faire appliquer ses directives et ses traités en Ukraine (et en plus là on serait assez d’accord avec Moscou). Pour éviter cela, et pour prendre en compte les diverses tendances ukrainiennes, la Russie a quelques idées, dont principalement fédéraliser l’Ukraine, c’est à dire donner une certaine liberté à chaque région de façon à ce que, globalement, l’Ukraine ne tombe pas dans le giron européo/américain. Clairement, la Russie souhaite une solution durable en Ukraine et s’assure en aidant le Donbass qu’au moins une des régions entrera dans son jeu. L’Europe, dans sa démarche expansionniste, ne se satisfait pas trop de ces positions et cherche donc encore et toujours à considérer la Russie comme une nation avec laquelle on ne peut pas traiter, ce qui est une grosse erreur de plus, et son choix d’imposer des sanctions au mauvais élève russe relève plus d’une perversion parentale que d’une diplomatie sérieuse. Or il se trouve que Moscou sort volontiers les armes quand on ne veut pas traiter avec lui. Ceci explique donc cela. Mais, heureusement, il y a un frein, car ni Bruxelles ni Washington ne souhaitent avoir un nouvel Afghanistan en Ukraine. Et Moscou encore moins. C’est pour cela que l’on a le sentiment bizarre qu’il y a un conflit, mais qu’on ne sait pas très bien de qui contre qui.
Mais, allez vous me dire, on ne se demande pas ce que veulent vraiment les Ukrainiens. C’est facile mais je répondrai quand vous m’aurez dit ce que veulent les Français. Visiblement, les Français ne savent pas trop ce qu’ils veulent, mais à supposer qu’ils veuillent quelque chose et bien les Ukrainiens veulent exactement la même chose. C’est une réponse un peu cotonneuse mais je pense qu’elle est très près de la réalité. Alors il faut la prendre comme ça.
Pour terminer, on peut se poser la question de comment peut évoluer l’Ukraine. Comme je ne suis pas devin, on va simplement indiquer quelques pistes. La première c’est que cela dépend un peu de l’évolution de la Grèce. A savoir que si la Grèce arrive à se sortir, correctement, du carcan de Bruxelles, cela donnera un peu d’espace à l’Ukraine pour négocier une aide européenne sans conditions inacceptables pour elle et pour la Russie. Dans le cas contraire, l’Ukraine aura du mal à se rapprocher de l’Europe. Une autre piste est qu’effectivement un fédéralisme se mette en place, ce qui permettrait alors de reprendre des échanges positifs avec la Russie mais aussi avec l’Europe, ce qui a toujours été la situation de l’Ukraine. Dans le cas contraire, la guerre de position va continuer et la Russie poussera pour qu’un régime plus favorable s’installe à Kiev. Evidemment une autre piste serait une partition de l’Ukraine avec le Dniepr comme frontière et Kiev comme capitale commune, avec un pays ouest tourné vers l’occident et un pays est tourné vers la Russie. Ça c’est de la haute voltige, mais c’est vrai que ça résoudrait quelques problèmes.
Michel Costadau
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