Du côté des nouveaux courants de pensée, je ne crois pas aux théories de l’effondrement, ni à l’augmentation infinie de la population, ni à l’homme augmenté. Je trouve, plutôt, que le monde évolue par continuité et non par grands sauts. Il n’y a pas de révolution.
Internet a démarré il y a plus de 30 ans et ça continue. Les drones ont démarré il y 20 ans et ce n’est que le début. La génétique a démarré il y a très longtemps et c’est toujours en cours. Les Chinois continuent à envahir le monde, l’Amazonie brule toujours et l’empire américain n’a pas fini de faire des ravages. La routine quoi.
En fait le sentiment de rapidité de l’évolution vient du caractère fugitif des informations. Je devrai plutôt dire des nouvelles. Dans leur frénésie de conquête d’auditoire les publicistes vendent une prétendue information 10 ans avant qu’elle ne marche ou ne soit avérée.
C’est le cas pour toutes les prouesses annoncées de l’IA, des imprimantes 3D, des voitures autonomes ou électriques, des drones. Contrairement aux apparences, les choses sont plutôt statiques. Si vous en voulez une preuve regardez la fameuset lutte contre le réchauffement. Il ne se passe rien. Aucun État ne modifie le moindre fonctionnement. Tous continuent comme avant à polluer à grande échelle. L’illusion du changement vient uniquement de la pub pour de nouvelles productions censées verdir la planète. Des tas de produits sans çi sans ça, des chaudières à haut rendement, et même des chaussettes produites sans le travail des enfants. Si, si, je vous jure.
Le lancement de la voiture électrique a maintenant plus de 20 ans et on en voit toujours aussi peu sur les bornes de remplissage que nous avons payées pour ça. Par contre le boom électrique est encore annoncé tous les matins, à grand renfort de primes et de reprises.
Clairement l’annonce médiatique de l’accomplissement de la mondialisation de l’économie a eu comme rebond un repli sur soi de chaque pays. « America first », « brexit », « Marseille avant tout » en sont la peinture fraîche sur la palissade d’un monde qui ne change pas. Nos fossoyeurs sont toujours à l’œuvre.
Les enfants qui naîtront dans 30 ans connaîtront encore la hantise du chômage, le travail précaire et idiot, les inondations de la place Saint-Marc et les restrictions sur les retraites.
Et pourtant pour payer les retraites il y aurait un moyen bien simple de le résoudre, au moins en partie, c’est d’augmenter les salaires. Eh oui, si le salaire augmente, la part vieillesse aussi, c’est mécanique. En plus les salaires et les retraites sont un des principaux leviers de la consommation. Et la tva rentrerait dans les caisses de l’État. Seulement vous le savez les actionnaires n’aiment pas payer ceux qui travaillent pour eux, ils ont le sentiment de se priver de leur argent. Je ne vois pas que cela change dans l’avenir.
En fait, quand une entreprise annonce un objectif vertueux pour 2030, par exemple en termes d’énergie, vous pouvez être certain que c’est du pipeau complet car rien n’est précisé pour les six prochains mois, ni pour la prochaine année, ni pour les deux ans. Or un objectif à 2030 commence dès aujourd’hui et l’effort principal doit être fait au début et non à la fin comme une course dérisoire au rattrapage.
La température monte mais c’est la chose la moins importante du monde. La chose importante c’est que le business continue. C’est pour ça que les choses ne changent pas ou alors dans le mauvais sens.
Y en a qui disent que je vois tout en noir, mais ceux-là continuent à voter.
Michel Costadau
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