Le plus grave n’est peut-être pas cette épidémie mais l’esprit qui se développe à ce sujet. Et il n’y a que deux explications possibles :
– soit il s’agit bien d’une pandémie exceptionnellement dangereuse et nous aurons 100 000 victimes, moins que les 500 000 possibles si rien n’avait été fait,
– soit il s’agit d’une grippe contagieuse certes, mais pas beaucoup plus dangereuse que les autres, et nous aurons un nombre de victimes comparable aux autres années.
Je peux me tromper, mais je penche largement pour le second cas.
Dans ce cas comment expliquer l’affolement du gouvernement. Pour moi c’est simple, le président est en campagne électorale et tous les morts pourraient lui être reprochés par ses concurrents s’il ne faisait rien. Il ne faut pas oublier que l’esprit civique a été laminé chez nous pour privilégier l’individualisme et l’égoïsme, ce qui explique toutes les enchères sécuritaires.
Maintenant comment réagir à cela.
Le plus important c’est de ne pas rester seul, de se voir, d’échanger avec d’autres, et pas que par téléphone mais en vrai, parce que demander aux gens de vivre isolé dans un cube de 2 m de coté avec au-dessus une caméra qui vous filme et vous dit ce qui permis et ce qui ne l’est pas, fait beaucoup plus de dégâts sur le moral que tous les virus.
Ensuite, les victimes collatérales sont et seront les petits, ceux qui dépendent de leurs chantiers, de leurs ventes, de leur salaire, de leurs dates et qui vont être mis immédiatement en difficulté voire obligés de s’arrêter.
Enfin il faut anticiper la résistance à la survenue probable d’évènements similaires par des circuits plus collectifs.
Avoir une attention particulière pour éviter l’isolement des plus démunis,
Élargir l’utilisation des réseaux familiaux, de copains, de militants, de connaissances y compris ville-campagne,
Rouvrir des marchés de producteurs, d’échange et faire des marchés alternatifs.
Activer de nouveaux circuits d’approvisionnement pour les produits nécessaires aux artisans, matériaux de construction, bois, fer, peintures, outillage,
Répertorier et faire fonctionner des lieux privés couverts pouvant être utilisés pour se réunir, se nourrir et échanger.
Quand tous les matins un magasin doit téléphoner à la préfecture pour savoir s’il peut ouvrir ou pas, je me demande de quel côté du rideau de fer nous sommes.
Michel Costadau
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