Il n’y a rien de plus difficile à voir que l’évidence. Vous l’avez sous les yeux, elle vous éblouit et vous ne la voyez pas.
L’évidence c’est que chez nous, en France, le confinement sans dépistage a augmenté le risque d’infection par le virus. Démonstration : l’absence de détection laisse la population mélangée entre porteurs et non-porteurs. La fermeture des magasins, des restaurants, des plages, des promenades et de beaucoup d’entreprises a amené les gens à aller dans les seuls endroits ouverts : essentiellement les grandes surfaces. Ils se sont donc retrouvés en plus grand nombre au même endroit au même moment créant ainsi une augmentation du risque d’infection, puisqu’il y avait beaucoup plus de chances d’y rencontrer un porteur. Cqfd.
Remarque : cette affirmation semble se trouver confirmée par ce que j’ai constaté le 13 mai : une baisse notable de concentration dans les grandes surfaces, moins de voitures, moins de personnes dans le super, moins de queue à la caisse. Pourquoi, parce que les gens étaient ailleurs sur le marché, dans les magasins ré-ouverts, chez le coiffeur, chez brico, etc. La dispersion des gens n’a pas pour conséquence la plus grande propagation du virus mais au contraire une moindre chance de rencontrer un porteur. Et cela se trouve encore renforcé par le fait que les foyers de propagation ont presque toujours eu pour origine un rassemblement plus ou moins important.
L’évidence c’est que toutes les régions n’ont pas du tout étées touché de la même manière. Les mesures «nationales» ont donc été dans le sens contraire de l’efficacité de la lutte contre le virus, puisque au lieu de concentrer les moyens sur les zones les plus touchées, Alsace, Oise, RP, par exemple pour dépister, elles ont dilué l’effort dans tous le pays et donc dans beaucoup d’endroits où ça n’a servi à rien.
Je ne sais pas encore si tout cela pourra être évoqué en justice, mais le fait est que nos dirigeants ont probablement aidé à la propagation du virus et sont donc responsables de décès qui auraient pu être évités. Entre autres il faudra expliquer, pourquoi à eux seuls les 4 pays du bout de l’Europe de l’Ouest font presque 40 % des décès mondiaux.
L’évidence c’est qu’il y a beaucoup trop de chiffres et que presque tous les chiffres sont biaisés. Par exemple pourquoi indiquer le nombre de personnes infectées alors qu’il dépend uniquement de la quantité de détections effectuées, c’est une lapalissade. Plus on teste plus il y en a. Et donc comparer d’autres chiffres à celui-là n’a aucun sens, par exemple le pourcentage des guéris.
L’évidence c’est que le modèle exponentiel basé sur une bascule progressive entre le nombre de personnes pouvant être contaminées et le nombre de personne ne pouvant plus l’être, et utilisé pour justifier les mesures, n’a pas correspondu à la réalité, car, heureusement, très peu de personnes ont été infectées. Qui plus est, l’accroissement des décès a continué bien après la décision de confinement.
L’évidence c’est que les mesures annoncées le 11 mai sont celles-là même qu’il aurait fallu prendre le 15 mars : cloisonnement départemental, ralentissement des déplacements avec télétravail et chômage partiel, maintien des commerces avec distribution de masques, écoles à la demande. Ça aurait fait moins de victimes et évité ce plongeon démocratique dont on aura du mal à se remettre.
Ce n’est pas une seule erreur mais un empilement d’erreurs qui fait les catastrophes.
Michel Costadau
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