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Il est bien connu que l’on fait dire ce que l’on veut aux chiffres ok, mais tout aussi indiscutablement, nous avons le droit de savoir de quoi il retourne. J’ai donc cherché à calculer combien de victimes avait été évitées par les mesures prises en France contre le virus et à quel prix. C’est un point d’étape avant la nouvelle phase de dépenses qui commence.
Pour les victimes évitées la méthode la plus simple consiste à comparer la mortalité entre les pays qui n’ont pour ainsi dire rien fait, par exemple le Brésil, et le nôtre. Pour cela nous avons le tableau çi-joint. En effet si nous avions eu le taux de décès du Brésil nous aurions eu, à ce jour, 50 000 victimes au lieur de 35 000, soit 15 000 victimes évitées. C’est donc le chiffre que nous cherchions, mais pour tenir compte des incertitudes nous retiendrons pour le calcul le nombre supérieur soit 20 000 victimes évitées à ce jour.
Maintenant regardons combien ont coutés ces 20 000 victimes évitées.
Il y a d’abord la baisse du PIB. C’est la conséquence immédiate des décidions de mars. La baisse d’activité provoquée par les mesures gouvernementales a eu une influence directe sur les ressources du pays car c’est autant d’argent en moins pour payer les salaires, faire des investissements et alimenter les caisses de l’Etat. C’est cette baisse qui a engendré du chômage, la disparition d’entreprises et la rétention des achats de la population.
Il y a aussi les dépenses supplémentaires de la sécu. Le mouvement de panique gouvernemental du début d’année a lancé les dépenses dans deux directions. D’une part une suppression de toutes les limites de dépenses pour tous les secteurs de la santé. D’autre part une mise à disposition préventive de pans entiers du secteur hospitalier public et privé pour faire face à d’éventuels besoins.
Ensuite il y a le plan de relance français. Cette ligne budgétaire exceptionnelle a pour but d’injecter de l’argent dans l’économie afin de passer la période de baisse d’activité en attendant un éventuel redémarrage.
Enfin il convient de considérer la participation française au plan de relance européen. C’est la même chose mais avec une action dirigée vers le volet bancaire.
Il y a peut être et même surement d’autres coûts que l’on pourrait prendre en compte, mais il faut éviter les duplications, par exemple l’augmentation du chômage et le déficit des caisses et autres est, pour moi, contenue dans la baisse du PIB.
Passons alors maintenant au chiffrage proprement dit. Voyons d’abord, en gros, les données de bases et ensuite chiffrons.
PIB 2019 = 2 500 mds€,
Budget Sécu 2020 = 500 mds€, dont environ la moitié pour la santé.
Budget Etat français 2020 = 500 mds€
Budget Europe 2020 = 150 mds€
La baisse du PIB pour 2020 fait l’objet de beaucoup d’évaluation. Nous retiendrons 10%, à minima, ce qui nous conduit à prendre en compte 250 mds€.
La sécu était quasiment à l‘équilibre en 2019. Le déficit admis par les pouvoirs publics, directement imputable au gouvernement, est de 45 mds€ pour 2020 et environ 30 mds€ pour 2021, ce qui nous conduit à prendre en compte 75 mds€.
Le plan de relance France est annoncé depuis longtemps pour 100 mds€ et c’est donc ce chiffre que nous prendrons.
De même le plan de relance Europe est de 750 mds€. Nous pouvons estimer la contribution de la France à presque 10% de ce montant ce qui nous conduit à prendre en compte 75 mds€.
En faisant la somme nous trouvons 500 mds€. Et en divisant ce chiffre par 20 000 nous voyons apparaitre un coût de 25 M€ par victimes évitées. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est beaucoup beaucoup. Je vous précise que P. Artus avec un calcul différent et une estimation optimiste, dont on ne connait pas le mode de calcul, de 20 000 victimes évitées par mois arrive quand même au chiffre de 6 M€ par victime évitées. Ce qui veut dire que le coût total de 500 mds€ est le même que pour moi. En conclusion nous avons déjà brulé un an du budget national et c’est loin d’être fini.
Tout ceci est il bien raisonnable ?
Michel Costadau
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