C’est rare, très rare que je vous félicite. J’aurais plutôt tendance à vous houspiller pour votre mollesse et votre lenteur. Mais là bravo, oui je vous dis bravo : vous avez détourné le re-confinement, vous avez réagi, vous vous êtes adaptés. Certes toujours pas de resto, de ciné ou de concert, mais vous avez dompté les autorisations, les fermetures, les rencontres et les distractions et c’est bien. Moi j’ai quand même toujours le même ras le bol sévère. Ça déborde. Ça coince, Ça couine.
Pourquoi ? Ben, clairement, il devient de plus en plus difficile de simplement penser, de réfléchir, tant l’agitation désordonnée et stérile du gouvernement nous met dans la confusion. Vous allez me dire que j’ai bonne mine à faire des réflexions alors que je dis que c’est pas possible. Bon on verra ça plus tard.
Donc maintenant ils veulent gérer avec les tests et non avec les décès, bof, mais c’est eux qui ont la clé des tests : leur nombre, la durée de leur analyse, leur fiabilité. Quand ils veulent faire croire que ça se propage on augmente le nombre de tests. Quand ils veulent faire croire que ça baisse, on diminue le nombre de tests. C’est simple.
Vous voulez un exemple : en ce moment le mot d’ordre est de dire que ça baisse. Alors quand il y a un cas déclaré dans une classe…..ben on ne teste pas la classe, ni l’école, ni les parents, oui il pourrait y avoir d’autres cas et ça pourrait faire croire que ça augmente….non on attend, oui on attend et si quelques uns de plus doivent mourir parce qu’on n’a rien fait et bien c’est pas grave puisqu’on ne pilote pas par les décès. C’est comme ça.
Vous vous souvenez peut-être du billet « Décisions » du mois de septembre où il était indiqué qu’il n’y a pas que quelques décideurs dans le monde mais que tout le monde est amené à prendre de grandes décisions pour mener sa propre vie. C’est d’ailleurs une composante de base de la vie en société, que les individus agissent, réagissent en fonction des évènements. La vitalité d’une société se mesure à la réactivité de ses membres. Encore faut-il faire un tout petit peu confiance aux gens pour leur laisser les moyens de savoir, de penser et ensuite d’agir.
Oui mais, maintenant, comment faire pour aligner trois idées sur le meilleur comportement à adopter quand déferle quotidiennement un flot d’informations impossibles à vérifier, à relier ou même à comprendre. L’avalanche médiatique nous oblige à ne vivre que dans l’immédiateté et dans l’incompréhension. Nous ne vivons plus la réalité, nous sommes seulement assourdis par le nuage de bruit que le pouvoir pose sur elle. Cela est voulu délibérément, c’est même une méthode de management. Noyer les gens sous des nouvelles est le quotidien qui nous est imposé.
Tant que nous n’avons aucune initiative à prendre ça va à peu près, mais comment prendre les bonnes décisions quand il nous est interdit de décider.
Néanmoins la question demeure de savoir si le pouvoir connait la réalité, notre réalité, s’il nous fait confiance pour trouver les bonnes pratiques et s’il comprend que la société c’est nous, ce n’est pas lui.
Michel Costadau
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