L’idée de base était donc de retrouver Fabienne et Sasha pour passer quelques jours avec eux. Du coup Biloud a cherché une ville pas trop loin, pour nous, et directe en avion depuis Copenhague, pour elle. Et c’est tombé sur Barcelone pour le we pascal.
Comme moyen de transport pour Barcelone, la préférence d’Edith était sans conteste le bus. Premier problème il n’y a plus de bus à part un et un seul flixbus quelques jours par semaine, qui finalement ne nous va pas mal. Aller jeudi 1er avril, retour lundi 5. Deuxième problème avoir un test PCR de moins de trois jours. Rendez-vous pris à l’hôpital de Lavaur le mardi, résultat le mercredi, ça marche. Troisième problème : quelle justification donner. Car une énorme pression d’interdits se posait sur ce voyage nous obligeant à nous demander : qu’est ce qu’on va pouvoir donner comme raison. L’agriculture était une bonne piste tant pour la recherche de matériel agricole que pour l’observation d’essais de semences. Jusqu’à ce que nous découvrions qu’il n’y avait aucune restriction sur les déplacements en Europe. Sans en être tout à fait sûrs bien entendu. Cette notion, scandaleuse, de devoir justifier ses actes et ses déplacements devant des policiers fera l’objet d’autres billets.
A l’aller pas le moindre contrôle, ni au départ, ni à la frontière, ni d’un côté ni de l’autre, le bus ne ralentissant que pour franchir les péages.
Et nous voila sur place ou Fabienne avait loué un petit appart sur La Rambla en face du théâtre principal. Je ne vais pas m’étendre sur les joies de Barcelone, juste pour dire que pour ce qui est des corridas et des processions c’est raté, il n’y a plus rien sauf peut être à Girona, à confirmer. Je veux dire même pas à la télé, rien. Par contre la ville est pleine de monde avec beaucoup beaucoup de jeunes et toujours pas mal d’enfants et des femmes un peu voilées en grand nombre. Les couples âgés « classico », c’est dire tailleurs clair et costume trois pièces sont plus rares, mais se déplacent lentement souvent à deux ou trois couples. Et ils n’arrêtent pas de parler et de rire. L’ambiance est franchement détendue avec un deal raisonnable : masques contre restos. Sympa d’aller prendre un café sur une place sous les palmiers et de déjeuner en terrasse au milieu des familles et de quelques touristes aussi. Cela dit, la nourriture catalane reste à base de poulet, de cotes d’âgneaux ou de veau et de frites. Le vin est plus difficile bien que nous ayons trouvé un Emporda assez correct. Les mossos et les guardia sont très présents mais plutôt conciliants que répressifs. Je me suis fait arrêter plusieurs fois avec mon foulard de Dalton sous le nez mais à chaque fois ça s’est bien passé. Et puis la mer et la plage c’est là aussi.
Néanmoins nous pensions aussi au retour et avons cherché à faire le PCR. Les pharmacies ne le font pas, les labos ne répondent pas, pas plus que les hôpitaux. Après une heure d’efforts nous avons donc dit : pas de tests on verra bien. A titre conservatoire j’ai quand même pris un rdv au CH de Lavaur pour le lendemain de notre retour.
Nous voilà donc lundi au terminal routier nord de Barcelone pour le départ du bus pour Toulouse. Là le chauffeur nous demande identité et test. N’ayant que les tests périmés de l’aller, il finit par nous dire qu’il nous prend quand même mais que nous aurons une amende en cas de contrôle. Nous sommes placés au troisième rang. Nous passons la frontière, mais au premier péage français barrage militaire et contrôle. Au bout d’un quart d’heure deux gendarmes montent dans le bus par la porte du milieu, l’un plutôt jeune va vers le début du bus et l’autre que nous ne voyons pas vers l’arrière. Un silence pesant s’installe dans le bus. Notre militaire commence à demander sa carte d’identité à la première personne, puis passe à la seconde. Arrive notre tour, nous avions la CI à la main et les tests périmés sur les genoux. Il prend les cartes, nous rend les cartes et passe aux personnes derrière nous. Au bout de 10 mn on entend un « vous pouvez y aller » venant de l’arrière. Nous avons appris ensuite que le militaire de l’arrière avait contrôlé scrupuleusement les tests. En fait nous étions les seuls du bus à ne pas être en règle.
Morale : quand on voyage il faut aussi avoir un peu de bol.
Michel Costadau
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