L’autre samedi c’était manif à Teulat. La chaîne humaine impressionnante que les participants ont réalisée brille encore dans nos yeux avec tous ces bras tendus, ces poings levés, ces visages illuminés et ces grands sourires du plaisir d’être là, d’être ensemble, d’être nombreux. Ce 17 avril restera comme une grande étape, post virus, de la lutte contre le projet d’autoroute.
Cependant, pour moi, cette bagarre contre les carrières et le bétonnage de la vallée du Girou devrait, maintenant, être complétée par un combat pour l’aménagement de la 126. Du «contre» nous pouvons passer au «pour». Non et non nous ne sommes pas sans défenses devant le mur imbécile de la technocratie car nous avons une solution.
Cette nouveauté nous la devons au collectif des maires qui s’est formé il y a quelques années.
De quoi s’agit-il ?
L’idée était de savoir s’il était possible de faire une grande étude de la sécurisation et de l’aménagement de la 126 en voie rapide sans péage depuis la rocade de Toulouse à celle de Castres.
Le premier objectif de l’étude était de s’assurer que le coût de cette solution pouvait être inférieur au montant de la subvention d’équilibre du projet autoroutier. La réponse a été oui et elle est toujours valable. L’aménagement est en gros inférieur de 20 % à la subvention.
Car c’est cette subvention d’équilibre qui a nourri le refus de la solution autoroutière. Cette subvention apparue dès les premières estimations n’a depuis cessé d’augmenter pour atteindre plus de la moitié du coût du projet. Cette subvention c’est l’argent que devraient mettre l’Etat et les collectivités pour compléter le financement du projet puisqu’il n’est pas assez rentable.
Car le péage que percevrait Vinci ne servirait pas qu’à rembourser l’investissement. Il sert aussi à rémunérer les actionnaires. C’est cette rémunération qui plombe le projet en obligeant l’argent public à aller dans les poches d’investisseurs pour la plupart étrangers à notre pays.
Cela dit on pourrait penser qu’une fois privatisée, les frais d’entretien de la liaison Castres Toulouse tomberaient à zéro pour l’État et les collectivités. Hélas il n’en est rien puisque le projet d’autoroute étant en site propre, les collectivités auraient encore à entretenir la 126 qui resterait une voie de communication interdépartementale. Ce qui fait que non contentes d’avoir versé la subvention d’équilibre, les collectivités devraient continuer à financer l’entretien et l’amélioration de la 126. Clairement cette duplication des infrastructures n’est pas compatible avec les moyens financiers de notre région et de notre pays.
Nous avons donc une proposition pertinente et urgente à faire connaître à la population, aux élus, à l’administration et aux médias. A titre de suggestion, je verrais bien le canevas suivant.
– La population : message = pas besoin de péage, moyen = réunions publiques. Je ne pense pas que beaucoup de gens soient encore au courant qu’il y a une solution alternative qui améliore l’itinéraire, sans péage et moins chère pour les deniers publics qui sont quand même un peu les nôtres,
– Les élus : message = ne pas jeter l’argent public à la poubelle, moyen = rendez-vous et entretiens individuels et collectifs. Les élus sont prisonniers de l’opinion. S’ils sentent que le vent tourne, ils tourneront aussi.
– L’administration : message = mettre sur les rails une nouvelle solution, moyen = courriers ciblés. L’administration aurait dû depuis longtemps, c’est-à-dire au moins 15 ans, étudier un scénario alternatif. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
– Les médias qui se décomposent en deux parties : la pub et l’information. Nous n’avons pas encore fais de pub pour notre solution. C’est peut-être le moment.
En se répartissant les tâches tout ça devrait pouvoir se faire.
Michel Costadau
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