-Eh ben tu sais, Sazak c’est une fille formidable,
-Oui je sais c’est exactement ce que m’a dit sa mère cet après-midi,
– Sa mère, tu sais… mais, …. tu as vu sa mère, c’est pas possible, je la connais même pas,
-Je ne la connaissais pas moi non plus, elle est chez son fils pour sa santé et d’ailleurs si Sazak s’en va quelques jours elle va être assez seule,
-Et vous avez parlé de moi ?
-Pas du tout on a un peu parlé de ses filles car Bulan a deux sœurs, mais de toi pas du tout,
-Vous avez parlé de quoi alors,
-Ben elle a surtout parlé du fait qu’elle aimait beaucoup la vie et tout ce qui bouge. Elle est le contraire de dépressive, je ne sais pas s’il y a un mot pour ça mais ça te donne un drôle de punch de l’écouter, comme si la vie était un grand cerisier dans lequel au lieu de regarder le tronc, les branches et les feuilles, il ne fallait surtout pas oublier de manger les fruits,
-Je vois pas trop ce que tu veux dire par là, tu parles des cerises,
-Bof c’est une image pour dire qu’il y a plein de choses agréables dans la vie, mais je comprends que tu as du mal avec les images pour t’aider à t’évader dans les sensations. On reprendra ça ce soir au resto, pour l’instant on se prépare, départ dans une demi-heure si ça te convient,
-Ok.
D’un coté je suis assez content que Timor rentre chez lui pour prendre de la distance, d’un autre je continue à craindre cette soudaine flamme de mon copain, surtout avec la sœur d’un autre copain. Y a de l’électricité dans l’air avec ces deux-là et au final, comme moi aussi je dois faire un saut à Grenoble, c’est la mère qui va se retrouver un peu seule. Bon arrêtons les réflexions et en route pour un bon repas.
Timor a choisi un chinois et nous voila en train de jouer des baguettes sans faire la moindre musique. Ce que j’aime surtout ce sont ces champignons noirs craquants et gélatineux qu’ils mettent un peu partout, car la cuisine asiatique est une cuisine d’ingrédients, contrairement à la nôtre qui est construite sur la centralité d’un produit. Cependant impossible d’accrocher la moindre discussion avec Timor entre les bouchées. Heureusement, une brève coupure de courant amène le patron à lancer une pique sur les nouveaux compteurs qui sautent tout le temps. Nous lui faisons signe et, comme un seul homme, nous lui sortons notre analyse sur Enédis. Voila une société sous-traitante unique et exclusive d’EDF ce qui, déjà, donne un caractère d’entente illicite entre les deux. Et voila Enédis chargée de mettre en place les nouveaux compteurs . Cette mise en place est supposée gratuite et se faire avec l’accord des abonnés. Deux mensonges de plus : sauf exception Enédis est passé en force en disant que c’était obligatoire : premier mensonge. Enédis dont on ne sait pas combien EDF lui a donné pour cette opération, continue à dire que c’est gratuit en fournissant comme raison que les nouveaux compteurs calculant plus précisément la consommation, cela leur suffisait. En particulier, en mesurant au choix les VoltAmpéres ou les WattHeures. Or ce nouveau calcul a pour résultat de faire, pour la même puissance souscrite, disjoncter des installations qui auparavant absorbaient de légers dépassements en particulier au démarrage, obligeant le consommateur à augmenter la puissance de son contrat. Cela a donc pour résultat d’augmenter l’abonnement et la consommation et donc la facture. Or qui paye la facture, si ce n’est le consommateur. Il n’y a donc pas gratuité mais au contraire augmentation des prix et en plus pour longtemps : deuxième mensonge.
Une fois de plus, nous tombons d’accord pour constater notre impuissance face à ces comportements violents des entreprises publiques, privées ou autres. C’est un peu décourageant. En plus, en ce moment, ils cherchent même à étouffer le plaisir d’être ensemble avec leurs mesures liberticides. Mais nous avons passé un bon moment et l’heure de rentrer a sonné.
Une fois à la maison le sommeil vient facilement, sans rêves, en tous cas pour moi.
Michel Costadau
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