Suite au billet « Cliquet », un fidèle lecteur m’a posé deux bonnes questions demandant donc de bonnes réponses, si possible.
- Diminution, réduction progressive de nos libertés
Ce n’est pas faux, mais soyons précis : dans ta vie quotidienne actuelle, quelles sont les choses que tu aimerais faire et qui te sont interdites ? Cite-moi un exemple précis de manque de liberté. Un exemple précis d’une chose qu’on te contraint à faire contre ton gré.
Souviens-toi du billet « http://www.non-vote2017.fr/barcelona/ » où il y avait une obligation de fournir un test pour revenir en France. Test impossible à obtenir raisonnablement en Espagne. Ceux qui ont respecté cette exigence ont passé tout leur we de vacance à faire la queue dans une clinique à 50 km de Barcelone. Nous n’avons pas respecté cette obligation et aurions dû, pour cela, payer une amende pour rentrer chez nous. Heureusement nous avons eu le bol de ne pas être contrôlés. Tout cela représente des pertes de liberté, sous forme de temps et de soucis inutiles.
Concrètement, comme tu dis, j’ai annulé plusieurs voyages en novembre, décembre et janvier pour voir de la famille et des cousines âgées à cause de la fermeture des restaurants et de pas mal d’hôtels. Car manger un sandwich dans une chambre avec comme seul vis-à-vis la télé et l’interdiction de sortir, je n’appelle pas ça la liberté.
Ce n’est pas la peine que je te rappelle que les gens ne vont plus au cinéma, ni au théâtre, ni au concert, ni aux jeux olympiques, ni au foot, et bientôt plus au boulot. On leur demande seulement de rester chez eux en travaillant si possible. Moi j’appelle ça une prison. On est en prison chez soi voilà où nous en sommes. Et le fait qu’il y ait peu de révoltes ne change pas la situation mais montre simplement l’état de soumission dans lequel est la population.
- Les vaccinés n’ont pas à imposer le vaccin, par le passe sanitaire, à ceux qui n’en veulent pas : liberté ! liberté !
Je crois comprendre que le passe sanitaire (en vigueur dans d’autres pays) veut empêcher les non-vaccinés de se regrouper au risque de propager le virus et de saturer les hôpitaux, en plus de ne pas contribuer à l’immunité de groupe. Les anti-vaccin devraient donc s’engager, s’ils contractent le Covid par leur faute, à ne pas se faire soigner.
Je trouve ta question un peu compliquée et contenant des propositions contradictoires.
Je fais donc une réponse en plusieurs volets.
Aspect financier :
Pour commencer, accepte de voir que ceux qui ne veulent pas se faire vacciner ont cotisé et cotisent encore comme les autres. Ce serait donc plutôt à ceux qui ont reçu des vaccins de remercier ceux qui n’en veulent pas de payer pour eux. C’est pareil pour ceux qui ont été malades et soignés.
Aspect politique :
La ligne sanitaire du gouvernement vient de changer. Avant elle était basée sur le chiffre des contaminations, avec pour objectif de contrôler les hospitalisations. Pour cela c’est le choix « http://www.non-vote2017.fr/les-3-methodes/ » de la prolongation de l’épidémie qui a été fait afin d’éviter la saturation du système hospitalier. Aucune mesure de jugulation du virus n’a été mise en place mais un léger ralentissement, avec comme accompagnement des décisions extrêmement contraignantes pour la population et l’irruption de divers variants. Dans les faits, il n’y a eu aucune saturation des hôpitaux et beaucoup de lits réquisitionnés dans le privé, moyennant finance, sont restés vides et le sont encore.
Cependant il y a quand même eu 110 000 décès. Pendant un an et demi nous avons donc vécu « avec » le virus. Plutôt mal.
Brusquement, une nouvelle ligne vient d’être décidée. Il s’agit maintenant de l’éradication du virus, stratégie nommée Zéro Covid, avec la vaccination de l’ensemble de la population. Cette orientation a une connotation électorale évidente mais n’a aucune base scientifique à part peut être un régime de vaccination générale perpétuel.
Cette volonté d’éradication est louable mais n’a plus de sens avec plusieurs centaines de milliers de cas en cours, vaccinés ou non vaccinés. Pour rappel, le 4 août, avec 100 cas à Wuhan, la ville va tester et isoler si besoin les 11 millions d’habitants de l’agglo. Clairement, à court terme, l’éradication ne peut pas être basée sur la vaccination qui est une politique à long terme demandant l’adhésion de la population. L’éradication est basée sur les tests, pas sur les vaccins. De plus chez nous cette nouvelle donne s’accompagne de règles contraignantes pour « obliger » la vaccination : tests payants, licenciements, ségrégation des non-vaccinés. On reste dans la répression après les autorisations de déplacements et leurs amendes. C’est de mal en pis.
Aspect sanitaire :
En ce moment, l’heure est à la mise au point de traitements du virus et Pasteur est bien avancé sur le sujet. La disponibilité d’un tel traitement permettrait de rendre à la vaccination son aspect volontaire et ciblé sur les personnes à risque, ce qui n’aurait jamais du changer. L’heure n’est plus à la vaccination aveugle en tous cas avec les ARNm. Ce que sachant, les labos concernés multiplient les démarches pour une troisième puis une nième dose.
Dans les statistiques « https://www.statista.com/statistics/1104709/coronavirus-deaths-worldwide-per-million-inhabitants/» il n’y a pas de quatrième vague et les décès continuent de reculer. Le compteur ne tourne presque plus. Nous avons en ce moment environ 20 victimes du virus par jour sur les presque 2 000 toutes causes confondues soit 1% des décès quotidiens, ce qui veut dire qu’il y a d’autres causes beaucoup plus mortelles que le virus. Je m’appuie pour cela sur les statistiques allemandes. Elles sont plus accessibles que l’INSEE.
L’augmentation du nombre de cas détecté vient plutôt de la menace du pass lui-même, puisque les gens se font tester de plus en plus. Par contre que des gens vaccinés avec un ARNm soient positifs au PCR et sanctionnés, par exemple pour voyager, ne va pas dans le bon sens et doit nous interroger.
Aspect sociétal :
La communication du gouvernement est extrêmement maladroite. Plutôt que de tranquilliser les gens vaccinés en leur rappelant qu’ils ne risquent plus rien, le gouvernement essaie de les utiliser pour faire pression sur les autres. Cela crée un nouveau malaise dans la population avec un sentiment de fichage généralisé. C’est l’aspect QR code qui est en question car l’attestation de déplacement, inadmissible néanmoins, n’était qu’un papier, il n’y avait pas de fichier associé tandis que derrière le QR code il y a les fichiers nationaux de la sécurité sociale d’où la notion de fichage.
Quant à savoir quand et comment on attrape le virus, le débat reste entier. Si quelqu’un le savait on aurait utilisé ce savoir pour empêcher la population de l’avoir et évité les 110 000 décès. Le virus est visiblement présent partout et semble se jouer de tous les obstacles. Il semble quand même établi que la mauvaise santé des gens est un facteur aggravant. Quand à se faire soigner, n’oublie pas que plus de 90 % des gens qui ont eu le virus ne se sont pas fait soigner, voire ne s’en sont même pas aperçu.
Michel Costadau
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