Vraiment je me demande ce que peuvent bien se dire les dirigeants politiques et qui ne doit pas être connu des citoyens. Ca fait deux fois coup sur coup que nous avons des divulgations de messages censés rester ignorés des populations. Une fois par l’Australie sur la vente cafouilleuse de sous-marins et une fois par Moscou sur le conflit pourri du Donbass.
Dans les deux cas ces divulgations relevaient les écarts entre les paroles du dirigeant français et les échanges diplomatiques sur le sujet.
En fait nous avons deux et même trois problèmes.
D’abord la question de fond : existe-t-il un seul sujet dont les Français ne doivent pas être au courant ?
Ensuite la crédibilité : si les dirigeants disent blanc et écrivent noir que faut-il croire ?
Enfin la réalité : n’y a-t-il vraiment personne, à part le président, qui soit au courant de ces échanges secrets ?
Procédons. De quoi peuvent se parler nos dirigeants ? Hum.
En théorie démocratique, ils ne doivent parler que du bien-être de leurs populations, des besoins de coopération, de l’aide qu’ils peuvent s’apporter mutuellement, des nouveautés techniques ou des moyens d’éviter la guerre. Ça c’est la théorie.
Dans la pratique, je subodore qu’ils ne parlent que finance ou plus précisément qu’ils font état de ce que la finance leur demande d’obtenir et qui demande un endormissement des populations pour pouvoir être mis en place. Mais même dans ces conditions, que pourraient-ils bien devoir nous cacher. Tout devrait être sur la table. Et si des choses doivent être tenues secrètes, ça relève plutôt de l’arnaque commerciale que d’une honnête diplomatie.
Maintenant question crédibilité : nous avons un excellent exercice avec ce qu’il est convenu d’appeler la crise migratoire européenne. Concrètement il n’y a que la frontière nord qui tienne encore un peu. Le reste présente plein de grandes brèches : la Méditerranée, l’Europe orientale et maintenant la Manche. Et qu’est ce que l’on entend dans les chancelleries : en gros tout est de la faute des passeurs. On finirait par croire que c’est eux qui ont inventé les migrants, et que si l’on supprimait les passeurs, il n’y aurait plus de migrants. Hélas, clairement ce sont les contraintes des États qui ont créé les passeurs. S’il n’y avait pas des milliers de victimes on se contenterait de tourner les diplomates en ridicule, mais force est de constater qu’ils jouent avec les vies humaines d’une manière éhontée. Et personne ne croit plus ce qu’ils disent.
Enfin la réalité : tous ces messages secrets passent, comme le secret bancaire, entre beaucoup de mains et par des tuyaux ou des ondes dont la porosité est établie chaque jour. Je n’ose vous parler des conjoints des dirigeants dont la participation depuis la conception jusqu’à la réalisation est indispensable. Je vois bien au petit-déjeuner cet échange : alors qu’est ce tu as répondu à Boris ? -La prochaine fois on fera marcher le secret défense et ça restera entre nous. -Bonne idée, les gens n’ont pas à savoir tout ça. Voila.
Finalement, que la diplomatie politique ait beaucoup de choses à cacher est difficilement compréhensible. La valise diplomatique, les téléphones rouges, les textos cryptés, le rappel des ambassadeurs et tout ce langage ni tu ni vous reflètent des pratiques d’un autre âge pour ne pas dire du Moyen Âge, mais à cette époque-là les gens étaient crédules.
Michel Costadau
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