-Vous, répond Vienna, vous vous disposez un par pièce, chargés de renseigner les visiteurs et surtout de faire attention aux évènements. Moi je vais circuler dans la maison sans la quitter, c’est-à-dire que je n’irais pas chez les voisins. Vous, par contre, dit-elle, en s’adressant à moi, vous ne serez que chez les voisins. Ne passez pas ici. Ah, j’oubliais un point important : je ne serai présente que deux heures le matin et deux heures l’après-midi. Sur les affichettes et dans le communiqué il faut trouver un truc pour indiquer ces deux créneaux,
-Genre tirage au sort de reproduction par l’organisatrice de l’expo, propose Taqui, euh je blague je vais trouver mieux, mais c’est ça l’esprit,
-Oui ma petite Taqui c’est ça et tu vas trouver.
Nous nous séparons en nous donnant rendez-vous demain à la même heure. Les deux copains venus nous prêter main forte disent qu’ils restent à notre disposition en cas de besoin et qu’il n’est pas utile qu’ils reviennent le lendemain, mais qu’ils passeront samedi et dimanche.
Chacun se met à penser à son action. Pour ma part, je n’ai pour le moment pas grand-chose à faire, aussi je décide d’aller renforcer ma palissade et nettoyer le jardin.
Je mets dans un carton les débris de l’attaque de la veille et j’explore la palissade pour trouver les points faibles. Il y en pas mal, mais seuls deux endroits peuvent être réparés, les autres étant simplement de la vétusté mais qui tient encore. Je regarde ce qu’il me faut pour consolider et je fais une liste pour acheter le petit matériel nécessaire.
En fin d’après-midi je vois revenir Sazak et Timor, qui étaient allés faire des courses, avec de sérieuses provisions que nous rangeons de concert. Un quart-d’heure après une voiture s’arrête devant la maison et quelqu’un frappe à la porte. J’ouvre sur une charmante dame, assez âgée mais aux traits fins, qui me demande si je connaissais Vienna. Suite à ma réponse positive, elle, m’indique qu’elle vient poser chez moi 6 tableaux que je remettrai à Vienna pour la vente de samedi. Je lui demande si ce sont ses peintures, elle me répond oui pour deux seulement, les autres viennent d’un artiste assez connu mais dont j’ignorais l’existence. Ce sont des tableaux un peu originaux. Ils semblent mêler le béton et la verdure avec des personnages tout petits. Ca donne l’impression de ces peintures hollandaises qui fourmillent de détails et de personnages aux mimiques très expressives. Mais transposé dans un monde plus actuel, qui ne semble pas moderne pour autant. Ce n’est pas fascinant, mais on s’attarde à les regarder. Je remercie notre visiteuse en lui disant que pour la suite elle s’adresse à Vienna directement. Bien sûr me dit-elle, mais je ne viens pas souvent à Paris et c’est Vienna qui m’a dit de les déposer chez vous. Après son départ, je range les tableaux dans le salon en attendant vendredi pour les amener chez Bulan.
Le lendemain Taqui vient nous apporter les affichettes et nous passons l’après-midi à les coller dans des endroits visibles dans les six ou sept rues avoisinantes. Le créneau de la présence de Vienna est suggéré par une visite guidée de 11h à 13 h le matin et de 17 h à 19 h le soir.
Le mercredi Sazak nous indique que l’annonce va paraître jeudi dans deux quotidiens.
Le vendredi en fin de matinée je passe chez Vienna avec les tableaux bien enveloppés. Elle me dit de les porter chez les voisins pour les mettre dans le séjour et une chambre. Plusieurs dans chaque pièce et une dans l’entrée. C’est Vienna qui vient les placer avec les voisins qui ont un système assez astucieux pour les accrocher, fait d’une mince barre que l’on coince entre le sol et le plafond et sur laquelle on met des crochets à la hauteur souhaitée. Ils installent trois ou quatre tableaux par pièce, avec ceux qu’ils ont déjà, sans thème commun mais avec une espèce de lien avec la pièce elle-même soit par les couleurs soit par la forme.
L’installation chez Bulan comprend des tableaux amenés, aussi, par les voisins et d’autres connaissances. L’accrochage se fait avec le même système mais prend plus de temps car Vienna choisit lentement et les assortiments et les emplacements ont une logique qui nous échappe un peu mais qui ne perturbe en rien son travail. Elle fait déplacer plusieurs fois les tiges de support dans les pièces.
Michel Costadau
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