Peut-être, je ne vous ai pas encore parlé de mon travail agricole.Ca commence tous les matins par la météo. Ce qui compte ce n’est pas de découvrir qu’il va pleuvoir aujourd’hui, ça c’est trop tard, non ce que je regarde c’est l’évolution de la prévision à 10 jours. Si dans 10 jours ils annoncent des orages, est ce que le lendemain puis le surlendemain c’est confirmé. En général ça bouge soit ça se recule, soit ça se rapproche, voire même ça disparait. En fait je surveille trois météos. D’abord météofrance pour une vue d’ensemble de la carte de France et ensuite pour le détail de la commune. C’est une prévision assez prudente non chiffrée qui assez souvent annonce des pluies qui n’ont pas lieu mais peut passer à côté de 20mm dans une journée. Ensuite pleinchamp, très synthétique et chiffrée, avec les températures au sol et à 2m, mais pas à quelques mm près. Enfin météociel, très facile à lire, en général assez précis pour les passages pluvieux et les changements de temps mais aussi avec quelques excès de précaution.
Eh oui en céréales bio, le temps est ma boussole parce que je travaille énormément le sol. Et pour e s’effriter correctement la terre a besoin d’être dans un certain état de souplesse entre le sec et l’humide. Trop humide elle colle et fait des boules tassées, trop sèche elle ne se délite pas et reste en blocs plus ou moins gros. C’est pour ça que vous voyez toujours les tracteurs en même temps dans les champs. C’est que c’est le bon moment.
Ca commence juste après la moisson, paille ou culture d’été. Premier déchaumage à disque en espérant qu’il pleuve pour que germent le maximum de graines bonnes ou moins bonnes, enfin tout ce qui peut germer. Le principe c’est qu’une graine ne germe qu’une fois et que si l’on détruit la plantule elle ne se ressèmera pas. Ensuite de juillet à septembre si possible décompactage. Ca consiste à enfoncer de grandes dents verticales ou coudées avec une pointe horizontale au bout pour soulever le sol et l’aérer. Et pour que ça marche il faut qu’il fasse très sec pour faire craquer le sol,, sinon on fait une espèce de rainurage qui ne soulève rien. Ensuite il faut distinguer les parcelles que l’on va semer à l’automne de celles qui vont passer l’hiver avant d’être semées.
La préparation des semis d’automne consiste à passer un outil à dents, déchaumeur à dents ou cultivateur et vibro pour finir, sur 5 à 10 cm pour d’une part couper les repousses ou adventices diverses et d’autre part créer un lit de terre fine dans lequel sera déposée la graine au semis. Bien sûr tous ces travaux demandent une certaine préparation.
D’abord préparation du tracteur et des outils, car tout ce qui est en contact avec la terre s’use par frottement. Changer les cœurs sur un déchaumeur à dents se passe plus ou moins bien selon la bonne volonté des boulons à démonter. Et souvent il faut utiliser la meuleuse pour couper l’écrou en ensuite taper pour chasser la tige. Le tout à quatre pattes au milieu des autres dents qui ne demandent qu’à vous accrocher. Le tracteur lui-même demande du graissage et des révisions. En plus avec l’irruption de l’électronique, je deviens très dépendant du concessionnaire et de sa valise qui lui-même a quelque fois du mal à comprendre les messages qui s’affichent.
Puis la préparation des graines à semer. Soit semence fermière , c’est-à-dire que nous avons gardé de notre propre récolte, soit semence non traitée ou bio. Pour notre semence prévoir un passage au séparateur ou au trieur et au moment de semer arrosage de vinaigre comme fongicide et remplissage du semoir au seau, à la pelle ou à la vis. Alors arrive le semis. Semer est, évidemment, l’activité la plus importante de l’année et la plus difficile aussi.
Michel Costadau
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