Et pourtant les pouvoirs publics ont de l’argent et d’immenses moyens. La crise sanitaire ne l’a que trop prouvé. Le coût social de la détresse humaine est énorme, pas uniquement en termes économiques mais surtout en manque de contribution au fonctionnement de la société et à son évolution, par une partie de la population. C’est vrai qu’en général, ce n’est pas à ceux là, les démunis, que l’on demande leur avis et encore moins que l’on en tient compte. Au contraire il y a une captation de l’information par les réseaux dirigeants. Je l’ai déjà dit mais quand Bolloré a mal aux cheveux il appelle Macron, et tout rentre dans l’ordre.
Bien sûr nous aussi nous fonctionnons avec nos réseaux, c’est notre richesse et la levure de notre fermentation. Mais, en termes de pouvoir ça n’a aucune commune mesure avec celui du club fermé des dirigeants. Car même si l’on peut gagner sur quelques projets, comme les bassines ou la LACT, le moteur de l’économie reste quand même la croissance du pib.
Et les gouvernants prennent toutes les mesures pour faciliter ce type de développement. Le flot des projets sans respect pour le climat ou la biodiversité est immense et continu. Ceux qui croient, même si d’une manière générale il ne faut pas croire, que les diagnostics sur les logements ont pour but le bien être des occupants et les économies d’énergie passent largement à coté de la réalité. Non tous ces diagnostics ne servent qu’à créer de l’activité, à justifier le nucléaire et à consommer un peu plus de ressources de notre planète, en eau, en bois, en sable, en ciment ou en terres rares.
A l’heure des voitures électriques, le moteur de nos sociétés lui n’a pas changé et reste la consommation, c’est à dire la destruction et la prédation.
Vous allez me dire que nous nous sommes un peu éloignés de l’agriculture, c’est vrai, mais tout se tient. Alors restons un peu sur la vision globale du monde et posons nous la question de l’urgence de changer de moteur.
La réponse parait être oui quand on voit la crise climatique, le pillage des ressources naturelles, et la financiarisation. Mais en fait elle peut être non car les empires d’une manière générale, c’est à dire le monde actuel dans notre cas, ne se réforment jamais, elles meurent. En plus à quelques exceptions près elles s’éteignent toute seule sans concours extérieur. Alors y a t il des signes de glissement de nos sociétés vers une disparition. Oui, clairement, il y a en et même plusieurs presque sur un pied d’égalité.
L’empire américain,
L’exacerbation de la guerre,
La disparition de la démocratie,
L’asymptote du genre humain,
La fuite en avant des décideurs,
La limite des ressources naturelles.
Reprenons cela plus en détail et dans l’ordre.
L’empire américain est le premier empire mondial de notre histoire, Avant les empires étaient très locaux et sur un seul continent, avec éventuellement quelques possessions sur d’autres. L’empire US pas plus que les autres ne sera éternel et disparaitra. Cependant son extension mondiale fait que sa disparition va toucher tout le monde. Alors peux-t-on dire qu’il n’y a pas d’urgence à changer de moteur et qu’il suffit de contempler sa chute. Pourquoi pas, cependant il est difficile d’apprécier le temps que cela va prendre.
Car l’empire US est parfaitement conscient du mur qui se dresse devant lui. Le rapport Meadows, énonçant que les ressources limitées de la terre ne pourraient pas suffire à l’humanité même sans croissance de la population, date de 1972. La solution de se tourner vers les astres s’est alors faite jour et la lune et mars sont devenus les premières cibles.
Cela, pas du tout dans un esprit de recherche ou de découverte mais de continuation du pillage. Il faut dire que le miracle de la gratuité des ressources du continent américain en terres, en pétrole, en eau ou en minerai a forgé l’esprit conquérant des US. Après avoir bousillé la terre, ces gens là voient dans le système solaire et dans l’univers des ressources inépuisables dont la commercialisation pourrait enrichir quelques générations de milliardaires.
La conquête de l’espace est leur nouvelle conquête de l’ouest, de sinistre mémoire.
Michel Costadau
Comments are closed.