Je voulais, bien naturellement, pour vous souhaiter une bonne année 2025, énumérer les projets ou les évènements en cours que nous aimerions voir s’arrêter. Seulement la liste est devenue rapidement tellement longue que j’ai du abandonner cette idée pour ne pas tomber dans les litanies pieuses ou électorales.
Ensuite j’ai envisagé de parler de l’élection de Trump en la rapprochant du recul français sur la protection de l’environnement et la biodiversité. Protection basée sur la prise de conscience récente de l’appartenance de l’homme au vivant et conduisant au besoin d’une période de transition. Mais cette notion de transition est en train d’être balayée et chargée de tous les maux.
Et alors quelque chose m’a sauté aux yeux c’est que certaines personnes, dont la mouvance Trump et beaucoup d’influenceurs de chez nous, ne considèrent pas l’homme comme un simple mammifère parmi d’autres, mais comme une espèce complètement à part, capable de virtualiser, de façonner et de dominer l’univers.
Ceux là parlent de la conquête de la lune et de mars, de la résolution de tous les problèmes par les progrès techniques et de la reproduction comme d’une action purement génétique permettant d’éliminer les maladies et d’avoir des individus indemnes dans tous les sens du terme.
Ce ne sont pas, à proprement parler des climato-sceptiques, puisqu’ils veulent surtout corriger la nature et la faire à leur idée et à leur service.
Il y a une tendance de démiurge la dedans c’est-à-dire d’hommes qui se prennent pour des dieux, mais ils ont le pouvoir, le savoir, la richesse et la volonté de mettre tout cela en œuvre sans que nous ayons notre mot à dire. Il n’est pas difficile de constater que ce qui se passe dans les laboratoires, dans les data-center ou dans les expérimentations les plus diverses échappe complètement à 99% de l’humanité, moi y compris.
Qui a le savoir a le pouvoir. Et ils ont le savoir. Alors ils font.
Pourtant tout le monde sait que pendant longtemps l’homme a fait partie de la nature pour se nourrir, s’abriter, se vêtir. Ses cultes et ses croyances tournaient autour des astres, de la puissance des éléments volcans, raz de marée, tremblement de terre, grêles, incendies et autres déchainements.
Cela a duré jusqu’à récemment quand a eu lieu le basculement vers l’homme destructeur de la nature, c’est-à-dire de la planète sur laquelle il vit.
Cela a donné lieu à l’émergence de deux courants antinomiques.
D’une part un courant de protection de la nature, comme milieu indispensable à la vie, et donc de ce que l’on appelle l’environnement, la biodiversité et le vivant. Ce courant attache une grande importance au lien harmonieux entre le corps et l’esprit. C’est la vie dans la nature avec une nourriture de l’esprit par les arts, la culture et le partage.
D’autre part un courant d’asservissement et de modelage de la nature, courant qui n’a pas vraiment de nom allant des scientistes aux transhumanistes en passant par les libertariens. Dans ce courant, il y a une dissociation forte entre le corps et l’esprit avec un modèle d’homme vivant uniquement d’images et de connections sans besoin de se déplacer. La vie depuis son fauteuil, que ce soit pour visiter les pyramides, pour jouer avec un partenaire virtuel ou pour commandes une pizza.
Hélas il est bien difficile de parler avec ces gens là, d’abord parce qu’ils sont peu accessibles, mais surtout parce qu’ils ne sont pas du tout sur le terrain de la logique et du raisonnement, mais dans celui de la fuite en avant pour résoudre tous les problèmes. Résolutions qui consistent en grande partie à construire un monde entièrement artificiel.
Les différences entre les deux courants sont assez illustratives.
Pour l’alimentation les premiers cherchent des produits issus de la terre alors que les seconds ne jurent que par la chimie.
Idem pour la reproduction, sexuée pour les uns et à base d’éprouvettes pour les autres.
Idem pour les rapports sociaux basés sur la solidarité pour les uns et l’individualisme pour les autres.
Le problème c’est que je ne sais trop qui a raison à moins que ce soit un mélange des deux, mais c’est assez mal parti pour ça.
Bon je n’oublie pas que je dois quand même vous souhaiter une bonne et heureuse année.
Alors bonne année 2025.
Michel Costadau
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