Alors nous voila avec un référendum sur NDDL. Le seul mot que j’entends partout c’est piège, double piège. Piège pour les opposants si une majorité pour l’aéroport apparaît, piège pour le pouvoir si une majorité contre le projet se dégage ou si le résultat est attaquable légalement. Bon on fait quoi avec ça ? Ben surtout on garde l’esprit clair et on analyse. Première analyse l’opposition au projet ne risque strictement rien dans cette affaire. L’opposition au projet n’est pas du tout basée sur une quelconque décision locale mais seulement sur des raisons politiques, économiques et environnementales de non-opportunité. Quel que soit le résultat du scrutin, l’opposition restera opposée avec les mêmes arguments et les mêmes combattants. Y a des âmes bien intentionnées qui disent oui, mais si le projet obtient une majorité, alors il sera plus facile d’expulser les opposants. Ah bon et pourquoi s’il vous plait ? Les opposants n’ont jamais eu d’autre légitimité que leurs convictions, et le pouvoir a déjà tous les arrêtés, décrets, décisions pour intervenir. Quel que soit le résultat de ce scrutin, l’opposition ne sera en aucun cas affaiblie, puisque aucune de ses motivations n’aura été concernée. Au contraire, c’est une épreuve de plus qui aura été dépassée. Et, en plus, il y aura une bonne partie de la population qui aura dit non. Bon mais alors pourquoi le pouvoir organise-t-il ce scrutin, si ce n’est pour affaiblir l’opposition. Bonne question. Là il faut faire une petite réflexion de plus et comprendre la phrase clé = le pouvoir ne fait que de la politique. En effet le pouvoir n’est ni pour ni contre ce projet, comme tous les projets d’ailleurs. Le pouvoir fait des projets uniquement pour garder le pouvoir, c’est sa seule règle de conduite, sa seule morale, sa seule règle du jeu. Si un projet se fait, il se l’approprie et les lobbies passent à la caisse. S’il ne se fait pas, on passe au suivant. Si un projet s’avère désastreux à terme, on s’en fout c’est pour les autres.
Bon ok on a une réflexion de plus, comment on l’applique. Ben il suffit de continuer la réflexion. Si le scrutin n’est pas dirigé contre les opposants au projet, contre qui alors ? En fait contre personne, c’est juste pour créer un évènement qui va permettre au pouvoir de s’exprimer. Ben mince alors. Ce scrutin a pour seul but de permettre aux soutiens de Hollande de mobiliser la population moins d’un an avant 2017.
Mais alors que va-t-il se passer ? Ben le scénario retenu par le pouvoir est le suivant : le scrutin sera organisé sur une base suffisamment fragile pour être attaquable, c’est indispensable. Le résultat sera oui mais serré ; en effet, une trop grande majorité ridiculiserait le bienfait du scrutin et une victoire des non serait pénible. Et ensuite ? Ben ensuite quel que soit le résultat du scrutin, il ne se passera strictement rien de plus sur le terrain avant 2017. En effet, ni une occupation par la force de la zone, ni la promesse de commencer le transfert rapidement, n’apporterons la moindre voix supplémentaire à Hollande, surtout avec de nouvelles actions en justice. Au contraire.
Alors tout ça pour quoi ? Ben on vous l’a dit, tour de chauffe de 2017, c’est tout. Pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué, la campagne des présidentielle a commencé il y a quatre ans. Circulez y a rien à voir. Par contre, ce qui devient clair c’est que nous avons un pouvoir aux abois, qui navigue à très très très court terme et crée beaucoup d’embûches pour l’avenir. La politique, vous savez, c’est triste.
Michel Costadau
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