Cette taxe Tobin sur les transactions financières, c’est bien ou c’est pas bien. La réponse n’est pas drôle mais coule de source. Une taxe sur les transactions financières c’est toujours de la finance. Mince mais alors que dire. C’est mauvais et il ne faut pas chercher à la mettre en place ou c’est quand même un petit progrès qu’on peut essayer d’appliquer. Réfléchissons à ce qui peut se passer si cette taxe entrait en vigueur.
D’abord les financiers vont immédiatement trouver la parade, puisqu‘il faut bien définir sur quoi, comment et quand cette taxe s’applique et il sera alors facile de trouver comment l’éviter. C’est comme pour les impôts que seuls les benêts comme nous payons. Et donc les transactions financières vont continuer exactement comme avant. Vous allez me dire que le but n’est pas de supprimer les transactions financières mais seulement de produire un peu d’argent public en les taxant. Un peu comme si c’était une taxe morale, n’est ce pas !
Mais ensuite le produit de cette taxe sera affecté, en théorie, à quelque chose du coté de la bourse ou du même genre. Outre que ce sont encore les mêmes qui en profiterons, rien n’est plus facile que de changer l’affectation d’une taxe, qui comme les radars aurait du servir à entretenir les routes et qui finit par financer le crédit d’impôt entreprise. Et nous nous retrouverons donc avec les politiques ayant crée une ressource de plus pour financer, toujours sans le moindre contrôle, leurs dépenses.
Enfin comme ce sont les banques qui font le gros des transactions financières, elles répercuterons sur leurs clients les éventuels surcouts liés à cette taxe et c’est donc encore nous qui allons payer. Et en plus en croyant bien faire.
De plus cette idée de taxe est d’une manière générale un bien mauvais concept. Quand vous donnez un service ou de l’argent à une association vous n’avez pas le sentiment de payer une taxe. Alors que quand vous payez des impôts, et tout le monde en paye ne serais ce que la tva, vous avez le sentiment d’être taxé et non d’aider une cause ou de participer à un service public.
Deux idées fortes se dégagent de ces réflexions :
-d’une part il y en a marre que les politiques aient le droit de dépenser l’argent des autres sans contrôle et dans le seul but d’être réélu. On croit toujours que l’argent des autres ne nous coute rien, mais c’est faux. Tous les financements publics doivent comporter une partie de contribution choisie par la population. Par exemple si les habitants de Castres veulent une autoroute c’est avec l’argent des autres, alors que s’ils devaient payer pour construire l’autoroute, ça ne ferait peut être pas la même musique. Idem pour ce référendum sur NDDL, si la question était : êtres vous prêt à payer la construction d’un nouvel aéroport, on aurait une musique bretonne un peu différente.
-d’autre part pour mettre en œuvre le principe ci-dessus, le contribuable doit pouvoir indiquer ses préférences pour l’affectation au budget de sa participation. Par exemple 50% pour l’éducation et rien pour l’armée. Evidemment il faut que derrière la mécanique suive et là tout le monde sera d’accord pour éviter de faire confiance aux politique pour cela. Mais alors quand est ce qu’on fait le ménage ?
Michel Costadau
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