Y a-t-il une meilleure manière de donner du crédit aux terroristes que d’annuler des manifestations festives ? Eh bien non.
Non, parce que c’est exactement leur but. Nous empêcher de nous amuser, nous contraindre à la grisaille de la télé parce que dehors règne la loi des poseurs de bombes. De partout j’entends dire ils ont gagné, ils ont réussi leur coup.
Que certains aient peur c’est naturel, mais les accidents de la vie sont là pour nous rappeler que le risque zéro n’existe pas. Même le pdg de Total a eu un accident d’avion, complètement ridicule en plus.
Alors je crois qu’il faut mettre les pieds dans le plat. De deux choses l’une, soit c’est la guerre et alors il y des victimes des deux côtés, soit c’est la paix et on n’entend aucun bruit de bombe, pas de fusillade ou de coups de couteau et personne ne tombe. Si c’est la paix, il n’y aucun danger et il n’est donc pas question d’empêcher quelque manifestation que ce soit, puisqu’on ne craint rien à part la concurrence entre événements ou des bouchons sur les routes.
Cependant, il semble que ce ne soit pas le cas. Il y a des victimes mais d’un seul côté, du nôtre, c’est-à-dire de ceux qui n’y sont pour rien. Les poseurs de bombes meurent aussi mais c’est du suicide religieux car ils se font sauter avec leurs engins ou attendent qu’on leur tire dessus. Ce ne sont donc pas des victimes mais des kamikazes qui ont décidé de mourir en tuant le plus possible des nôtres. Des vengeurs en quelque sorte.
Nous sommes donc dans un état de guerre unilatéral. Des terroristes nous font la guerre et nous, nous ne faisons pas la guerre mais du blabla politique. Plutôt que de prendre toutes les mesures aptes à empêcher les terroristes d’agir, on prive les gens de leurs fêtes, de leurs distractions, de leurs détentes. Et c’est le premier qui a commencé qui a fait la grosse erreur, car, du coup, tous ceux qui disent je n’annule pas, se retrouvent avec le syndrome du responsable dans le cas où il y aurait des troubles.
Je ne dis pas que la population est prête à mourir, mais elle est vigilante, elle est disposée à coopérer avec les mesures de protection et surtout elle attend qu’on se défende, pas que l’on annule des fêtes. Car elle sait qu’on ne peut pas protéger les gens malgré eux. Et donc elle ne demande qu’à être mobilisée, à résister à cette sale guerre.
Au lieu de ça, on a des fanfaronnades patriotiques et d’imbéciles privations qui sont autant de coups portés au moral.
Mais alors, avec ces discours, qu’est ce qui se développe, c’est la xénophobie c’est-à-dire une réaction de peur et de repli sur soi. C’est à l’extrême droite que profite cette démagogie d’interdictions et de privations. C’est à se demander si ce n’est pas une fois de plus la stratégie du repoussoir qui est en action.
Parce que si l’on veut combattre le terrorisme, il faut mobiliser la population, se montrer déterminé dans la recherche des failles. On n’empêchera peut-être pas tous les attentats mais on fera changer de camp le moral. De voir la résistance des gens, de tous les gens et de se voir combattus, c’est les terroristes qui vont perdre le moral et peut-être la guerre. Mais nous, nous n’avons que des polichinelles, des marionnettes qui ont la trouille et qui ont fait dans leur pantalon. Et ça ne sent pas bon.
Michel Costadau
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