Mais quelle vilaine mouche a piqué Valls pour parler d’asservissement des femmes à propos de ces maillots de bains 1930. Je comprends bien qu’il ne pouvait pas parler de laïcité comme l’ont fait tout un tas de demeurés avant lui, parce que personne ne voit très clairement le rapport entre un maillot de bain et la laïcité, mais de là à parler d’asservissement c’est encore plus difficile à comprendre.
Alors je suppose qu’il veut parler du corps des femmes. Ce corps des femmes serait alors transformé en objet et serait soumis à la volonté des hommes, des mâles je veux dire.
Parce que pour ce qui est de la place des femmes dans la société actuelle, on peut dire que c’est extrêmement respectueux et sans aucun asservissement. On ne voit jamais de femmes peu habillées comme publicité et encore moins de femmes nues même au cinéma. Les concours de miss beautés n’ont strictement aucun succès. Les films pornographiques n’existent pas, heureusement. Il ne circule aucune blague sur les blondes et les brunes. Aucune femme n’est l’objet de viol, de violence ou de mépris. Toutes les femmes ont le même salaire que les hommes et quand une femme occupe un poste important, tout le monde considère que c’est plutôt une chance. Les assemblées institutionnelles sont composées d’un nombre égal de femmes et d’hommes, voire même supérieur. Incontestablement, notre société est franchement bâtie sur une haute considération des femmes.
Alors, je suppose encore, que pour Valls il est important de défendre notre modèle de haute considération pour les femmes, de façon à montrer au monde que si chez d’autres les femmes sont méprisées, chez nous au contraire elles sont très prisées. Extrêmement prisées. A tel point que l’emblème de notre République est une femme, ce qui veut bien dire que toutes les femmes sont respectées, honorées, encensées, choyées et même plus encore.
Cependant, en théorie, Valls, même s’il a peu de moyens intellectuels, est responsable des écarts, des dysfonctionnements, des poches de ségrégation qui pourraient subsister dans notre société, en particulier à l’égard des femmes. Je dis bien subsister car après 200 ans de démocratie, notre société est maintenant presque parfaite. 200 ans de démocratie nous ont permis d’accéder à la société achevée, en tous cas en termes de place de la femme. 200 ans ça peut paraitre long, mais incontestablement c’est le temps nécessaire pour que les femmes obtiennent la place qui leur revient.
C’est-à-dire la première, je veux dire celle de la première page des magazines, celle qui permet qu’on leur interdise l’accès aux plages, c’est-à-dire au domaine public et demain Valls ne voudra même plus les voir du tout ou alors voilées avec la robe bleue de la vierge marie ou la mantille des veuves andalouses. Valls tais-toi, tu nous fais honte.
Michel Costadau
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