Bon c’est Trump qui sera président. Certes ce n’est pas du tout une bonne chose, mais c’est beaucoup mieux pour nous que Clinton. On explique.
Primo il faut essayer de comprendre pourquoi les médias parlent de surprise et de déception. Pourquoi ? C’est uniquement parce que les médias nous ont intoxiqués avec leur matraquage en faveur de Clinton. Les médias sont aux mains de la finance et des lobbies et n’ont aucune envie de changement. Ils ont donc été amenés à nous faire croire que Trump avait tous les défauts : raciste, fasciste, incompétent, misogyne. Ils ont du coup occulté le charisme du personnage et ce qu’il a vraiment dit. Ça doit nous servir de leçon pour nos propres élections, puisque ce sont les mêmes médias qui monopolisent l’information.
Ensuite, comme le dit très justement Michael Moore, le problème ce n’est pas Donald c’est Hillary. Clinton c’est l’ancienne manière de faire de la politique, qui consiste à raconter n’importe quoi uniquement pour se faire élire. Et chez nous on est bien servi avec ce genre-là.
Bien, mais alors que va faire Trump ? Je pense que sa campagne avait pour seul but de battre Clinton et qu’il se pose maintenant la question de ce qu’il va faire quand qu’il va commencer à s’entourer d’ « amis ».
Economiquement, il me semble que Trump est obsédé par la Chine et les pays à faible coût de main- d’œuvre. Il va donc essayer de réduire les importations au profit de l’industrie locale. Pour les immigrés, le statut ne devrait pas beaucoup changer en terme d’emplois, mais bien sûr le modèle WASP va retrouver des couleurs.
A l’international, on devrait constater une moindre implication américaine sur toutes les scènes mondiales en particulier au Moyen-Orient. Va-t-il chercher à sortir de Syrie, c’est possible. On peut même envisager un deal avec Moscou dont les perdants seraient Ankara, Ryad et, dans une moindre mesure, Tel-Aviv.
Tout cela pourrait conduire à une appréciation du dollar sur l’euro, ce que nous attendons depuis longtemps, et à une diminution de la pression militaire américaine en Europe de l’Est, ce que nous attendons aussi. Par contre, paradoxalement, la protection sociale américaine, très faible il est vrai, pourrait être améliorée et les GAFAM pourraient perdre un tout petit peu de leur pouvoir. Hélas, la religion pourrait encore augmenter sa pression sur l’avortement, la peine de mort ou la consommation de drogues. Sûrement le nucléaire iranien sera mis sur la sellette, mais uniquement pour amuser la galerie.
Alors bien sûr la question que tout le monde se pose c’est : est-ce que ça va faire pareil pour Le Pen. Là, il faut atterrir parce que la situation est radicalement différente. Trump a le Parti républicain, la majorité au Congrès, à la Cour suprême, dans des dizaines d’Etats, alors que Le Pen n’a que deux députés, aucun conseil régional ou départemental, personne au Conseil constitutionnel ni à la Cour d’Etat, ni à la Cour des comptes, ni au CESE. Il est même probable que, si elle était élue, l’Assemblée resterait largement à la droite.
Mais quand même, est-ce que l’élection de Trump aide Le Pen ? La réponse est oui bien sûr, non pas parce qu’elle aura plus de voix mais parce que les vieux candidats en auront moins. Eh oui, chez nous le problème ce n’est pas Marine, c’est Juppé, Hollande, Sarkozy et les autres.
Mais vous le savez déjà, en tous cas je vous l’ai déjà dit, et aussi on peut se tromper.
Michel Costadau
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