Alors là, l’action du gouvernement socialiste devient illisible. C’est-à-dire désordonnée, bafouillante, erratique, contradictoire et donc complètement incompréhensible.
Dernière annonce : prolongation de l’état d’urgence jusqu’à la présidentielle. Franchement, je ne vois pas comment une campagne électorale peut se dérouler sans meetings, sites de propagande, collage d’affiches de nuit ou de jour, visite sur les marchés, porte à porte, discours dans les rues, sur les places, textos, tweets et autres sms. Si tout cela doit être filtré et contrôlé pour s’assurer qu’aucun terroriste n’en profite pour donner des infos sur le prochain coup à ses copains, alors c’est la dictature à la tonton macoute. Si au contraire une grande souplesse était accordée et que tout soit permis, alors à quoi sert l’état d’urgence. C’est complètement illisible.
De même, nous avons NDDL. Comment un gouvernement sur la fin pour ne pas dire en soins intensifs peut-il imaginer créer un conflit type Larzac à trois mois de son départ. C’est soit un effet de manche et une posture guerrière uniquement électorale, soit une action délibérée d’une inopportunité flagrante. Dans le premier cas, ça aurait plutôt tendance à aggraver sa situation puisqu’on sait déjà que ce gouvernement est impuissant et fait le contraire de ce qu’il a promis, mais alors ce n’est pas la peine d’en rajouter. Dans le second cas, c’est de l’inconscience qui, au risque de troubles durables, pourrait ajouter de nouvelles fractures dans son propre camp, aussi bien avec la gauche de la gauche que les écolos. Exactement au moment où le rassemblement semble s’imposer. C’est incompréhensible et tout à fait illisible.
Nous avons aussi le coup de canif Macron. La candidature tardive de Hollande laisse libre cours à de petits sprints des velléitaires comme Valls, Macron et quelques autres. Paradoxalement, la droite a tiré les leçons de la dernière primaire socialiste, qui était la deuxième d’ailleurs, et met tous ses candidats ou presque en ligne. Alors que la gauche a déjà Mélenchon et Jadot avant même d’avoir fait sa propre primaire. Si à cela s’ajoute Macron, peut être un PC et bien sûr les deux trotskistes de service, ça ne va plus être une élection mais un casse-bouteille. Si après ça c’est Le Pen qui rafle la mise, tous ces rigolos ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes. C’est non seulement incompréhensible mais aussi suicidaire et, je le répète, illisible.
Parlons aussi du lancement de l’enquête d’utilité publique de la liaison autoroutière Castres-Toulouse. Le dossier technique soumis à l’enquête vient d’être analysé par deux commissions ministérielles qui ont fait 57 demandes de corrections et d’améliorations. Qu’a fait le gouvernement ? Corriger le dossier avant de lancer l’enquête ou lancer l’enquête avant de prendre en compte les corrections ? Eh oui vous l’avez deviné, il lance l’enquête sur un dossier critiqué par ses propres services. L’enquête sera donc déclarée non concluante et on reviendra trois ans en arrière. Si le gouvernement avait voulu se ridiculiser, il ne s’y serait pas pris autrement. Cette fois, non seulement c’est incompréhensible mais vraiment grotesque. Et c’est illisible.
Michel Costadau
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