Il est vraiment beaucoup question de robots en ce moment.
Les robots suppriment des emplois.
Les robots peuvent soulager des personnes.
Les robots coûtent moins cher que la main-d’œuvre.
Avec en corollaire : les robots vont devenir plus intelligents que nous, ouille !
et dommage que nous laissions les Allemands et les Japonais fabriquer tous les robots, aïe !
Et là-dessus arrive la taxe sur les robots. Plaf, en plein dans le mille.
Dans le mille de ce qu’il ne faut pas faire. Il n’y a pas d’idée plus bête que la taxe. C’est le réflexe des ignorants et des incompétents. Créer une taxe c’est comme jeter l’ancre pour faire avancer le navire. Il est facile de comprendre que l’idée même de la taxe est basée sur l’existant c’est-à-dire sur le passé. On ne peut donc pas créer de taxe sur quelque chose à venir, puisque par principe ça n’existe pas encore. Bien au contraire, quand il y a de nouveaux domaines à industrialiser, les pouvoirs publics ont tendance à ouvrir toutes les autorisations et à fermer l’œil sur les nuisances potentielles, le temps que le système puisse installer ses actionnaires et engranger ses premiers profits. Y a qu’à regarder l’installation des bornes de rechargement pour les voitures électriques que l’Etat installe partout à ses frais. Ensuite seulement vient le temps de la taxe éventuelle, sachant qu’au bout du compte c’est toujours nous qui payons.
A propos des taxes sur les robots pour créer des emplois, il faut savoir que dans l’établissement du budget national il est interdit de dire à quoi on veut consacrer telle ou telle recette, de même qu’il est interdit de dire d’où vient l’argent pour financer telle ou telle dépense. Seules les sommes globales sont considérées avec l’affichage du fameux déficit. C’est comme ça qu’est née LA taxe. La taxe ne sert à financer rien du tout, elle ne sert qu’à faire rentrer de l’argent. C’est bête.
Maintenant, soyons clairs : les robots n’existent pas, non, il n’existe que des machines. Et des machines ça fait longtemps qu’on en utilise, ça fait même partie intégrante de l’humanité depuis l’arc jusqu’aux centrales nucléaires.
Alors pourquoi faire une fixation sur les robots ? Bien sûr qu’il n’y aura jamais de taxes sur les robots, la question n’est pas là. D’ailleurs je vois déjà les gros titres : taxe sur les robots ménagers, les aspirateurs, les machines à laver, taxes sur les programmes informatiques et les chaînes de production. Eh oui toute ces machines suppriment énormément d’emplois. Qui n’a pas connu les salles de dessin d’Airbus, où toutes les pièces étaient conçues en trois vues sur la planche à dessin avec encre et lame de rasoir à la main, ne peut pas imaginer le nombre de postes de travail qui ont été supprimées par la CAO et autres programmes.
Et pourtant les discours sur les robots sont à la mode. Clairement ceux qui en parlent le plus sont les chantres du productivisme, de l’industrialisation des usines ou du service. Eh oui, il faut habituer les populations à la disparition continue des emplois, il faut leur dire que c’est inéluctable. Mais en même temps il ne faut pas susciter de réactions d’opposition. Et pout ça rien de tel que de lancer l’opinion sur de fausses pistes : l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, la domotique, le cœur artificiel…et les robots.
Et pour les énarques, une taxe sur les robots pour créer des emplois. Bingo. Ceux-là ajoutent d’ailleurs une dose d’incohérence à leurs propos en prônant en même temps le revenu universel. En effet, le concept de revenu universel n’est que la forme politique du chômage généralisé, c’est-à-dire du travailleur jetable. D’un côté on institutionnalise le chômage avec le revenu universel, et de l’autre on veut une taxe pour soi-disant créer des emplois. Cric
Heureusement que les robots ne votent pas.
Michel Costadau
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