Mon père n’avait jamais vu la mer
Ma mère n’avait jamais vu mon père
Et c’est comme ça qu’ils se sont connus
Au bord de la mer
Dans les charmes agiles de ma mère
Mon père a perdu ses repères
Et n’a plus su quoi faire
Des larmes amères de ma mère
Attention changement de rythme
Finies les rimes en ère
Ca allait pour commencer
Mais maintenant on parle vrai
Je suis tombé je suis debout
Est-ce l’orage est ce l’ouragan
Quand même je tiens
Cette laisse qui n’a pas de bout
Bien forts bien droits ils sont
Moi qui ne suis que d’herbe
Que le courant caresse
Comment me redresser
Cesse de te tourmenter
Bonimenteur du dimanche
Tu es en train de naviguer
Et vois comme tu avances
Comment savoir où aller
Ca commence à me lasser
Cette idée d’avancer
Sans but et sans armure
Rien n’est moins sûr que l’incertain
Et c’est pourtant ma chimère
Mon eau-de-vie mon beau quatrain
Dans lequel je patauge fièrement
Même en montant sur la colline
Je ne vois pas de piste
Seulement un halo de lune
Que fige son sourire d’artiste
Mais d’avancer n’a plus de sens
Quand il n’y a pas de chemin
Peut-être fais-je un grand rond
Sans pour autant voir ma trace
Rien ne m’arrête
Pourtant rien ne me pousse
Ce n’est que ma marche
Qui fait de l’esbroufe
Faut-il crier faut-il pleurer
Pour attirer sur moi une pensée
Un regard une accolade
C’est pourtant ça dont j’ai besoin
Encore une fois cesse de te lamenter
Marcheur de l’inconnu
T’as déjà bien de la chance
De ne pas vivre couché
Promis juré je dis plus rien
Je continue mon destin
Qui doit être d’exister
Sans rien savoir de l’existence
Secoué balloté ébloui
Je suis en travers du sillon
Est-ce qu’en inclinant ma trace
Je comprendrais ce qui se passe
Non, non surement pas
A quoi sert d’incliner
Ce qui est déjà penché
Bien sur le sens ah oui le sens
Le seul sens que je connaisse
C’est celui d’avancer
Car le sens des choses lui m’est caché
Et je ne vois pas autre chose
De quoi te mêles-tu ignorant
Ne sais-tu pas qu’ils ont raison
Ces fabulateurs de la vraie vie
Qui oublient de te mettre en prison
Mais non ils n’ont pas raison
Mais moi non plus d’ailleurs
Sauf qu’eux sont les plus forts
Et que moi eh bien je n’ai que moi
On finira par le savoir
Que t’es seul et triste
Et que t’en as marre
De pleurer tous les jours
Quel vent quelle ombre ou j’erre
Tout, tout autour me désespère
Mais comme un sanglier j’avance
Dans le hallier de mon insouciance
Michel Costadau
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