Non, l’Allemagne n’est pas en crise parce qu’elle n’arrive pas à former un gouvernement, c’est tout notre système politique qui est au bout du rouleau. J’ai déjà expliqué que les méthodes utilisées par la classe politique pour se maintenir au pouvoir, non démocratiquement, pouvaient être différentes selon les pays. En France, nous avons l’élection présidentielle et en Allemagne comme aux US ils ont le bipartisme. Ces deux modes de fonctionnement sont tout autant inacceptables l’un que l’autre, car leur seul but est de supprimer la pluralité de la composition du corps électoral, c’est-à-dire notre diversité, qui est justement notre richesse de pensée et de réalisation. A vrai dire, il y a beaucoup d’autres méthodes utilisées dans le monde par les politiques pour garder le pouvoir : le parti unique, la dictature militaire ou civile, le bourrage des urnes et autres recettes moyenâgeuses.
Bref, ce qui nous concerne aujourd’hui, c’est le prétendu patinage allemand. Les électeurs n’ayant, cette fois, pas obéi à la bipartition, voilà les politiques qui cherchent une majorité à trois ou quatre partis. Bien sûr, certains profiteront de cette situation pour vanter les mérites des autres méthodes, en rappelant que le multipartisme conduit au syndrome des majorités introuvables. Et tout le monde de se gausser de ces ridicules Allemands incapables politiquement, et fonctionnant seulement avec de grandes coalitions majoritaires . Vous savez ce que je pense de cette notion de majorité, inutile d’y revenir, la solution n’est pas là. Pas plus chez eux que chez nous.
La solution est pourtant on ne peut plus simple et nous l’avons sous les yeux depuis longtemps. La base de la démocratie est, depuis toujours, le principe du gouvernement de la représentation populaire. Une fois élu, le parlement représente, certes très mal pour le moment, l’ensemble de la population. Et c’est cet ensemble qui doit gouverner. Si gouvernement il doit y avoir, alors tous les partis doivent y participer. Pourquoi certains électeurs n’auraient pas droit d’avoir leurs idées défendues. Y a-t-il vraiment des élus non représentatifs ? Certains sont-ils plus élus que d’autres ? Cessons ces lamentations de phoques et ouvrons les yeux. Tous les élus sont égaux. Il n’y en pas qui sont plus égaux que les autres. Ce mécanisme majorité/opposition est une vilaine plaie dans nos prétendues démocraties.
Certes c’est un peu plus compliqué que ça, parce que ce fonctionnement collectif de tous les élus n’est pas possible avec la classe politique actuelle. Eh oui, les élus actuels sont incompatibles avec la démocratie. Clairement, il nous faut trouver un tout autre type de personnes pour représenter les électeurs et les gouverner. Ce genre de personnes existe, et même en grand nombre, et ce sont ces gens-là qui font fonctionner les associations par exemple. Ils sont capables de travailler ensemble, de chercher le bien commun, de penser à tous et trouvent des solutions à presque tous les problèmes. Evidemment ils n’ont pas pignon sur rue. Ce sont des obscurs et des bénévoles. Ils ne peuvent pas accéder à la représentation nationale, parce que la classe politique actuelle cherche uniquement l’entre-soi. Voilà notre réalité.
La recherche de la meilleure décision est un idéal sur lequel se sont assis les politiques, car ce n’est pas du tout la meilleure décision qu’ils recherchent, mais uniquement la satisfaction des groupes de pression qui les ont mis en place. Et pour cela il leur faut un pouvoir sans partage, sans limite et sans comptes à rendre. Mais ça ne s’appelle pas la démocratie.
Nov
26
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