On continue dans la même veine, même si c’est pas de chance pour certains. On va faire court.
Les commentaires que je reçois reconnaissent le bien fondé de la privation de pouvoir, c’est-à-dire du boycott électoral, mais disent aussi …et après ? En gros, après il faudra bien prendre le pouvoir disent-ils, ce qui est exactement ce contre quoi nous nous battons. Ca pourrait devenir cornélien ce truc.
Clairement l’objectif n’est pas du tout de prendre le pouvoir, on a déjà expliqué que ça ne marche pas. Ou si vous préférez : essayer de s’emparer des institutions dans le but de les changer n’a aucune chance si on ne change pas l’esprit des gens, principalement de la classe politique mais aussi des électeurs. C’est un gros boulot.
Donc d’abord changer l’esprit des citoyens, c’est une question d’éducation et d’information. C’est un travail énorme. C’est lent c’est vrai, mais les outils et les analyses sont là et beaucoup s’emploient à les diffuser. Je veux dire que les dysfonctionnements de notre société sont très bien expliqués et décrits sur un grand nombre de sites ou de médias alternatifs. Ils sont du coup, accessibles et bien perçus par une partie de la population. Le nombre des personnes conscientes de ce qui se passe est croissant. On peut l’estimer, maintenant à plus de 10 % de la population, dont cependant une partie continue à croire qu’il faut voter. Mais, hélas, dans cette entreprise d’information et d’éducation nous sommes contrecarrés par la classe politique elle-même, qui utilise tout son pouvoir sur les médias ms et les institutions pour dé-éduquer la population. Ce nivellement par le bas est la clé de voûte de la domination de la classe politique. C’est donc bien un combat, une guerre qu’il faut mener contre la vision déformée que nous imposent les médias afin de redonner à tout le monde la perception de la réalité tant celle de leur propre existence que du monde dans lequel nous vivons.
Et ensuite, changer la classe politique, vu qu’il n’y a plus ni gauche ni droite, ni socialiste ni conservateur, ni populiste ni gauchiste mais seulement des copains de l’ENA et les cercles de nantis, la privation de pouvoir est le moyen le plus pertinent, puisque les politiques ne tiennent leur domination que de notre entêtement à voter pour eux. Changer la classe politique ce n’est pas faire évoluer leurs idées, pas du tout. Ces gens-là n’ont pas d’idées, ils ne font qu’être au service du système financier en utilisant tous les moyens possibles et inimaginables, comme de faire croire que les immigrants sont des ennemis. En conséquence, dans ce cas-là, il ne s’agit plus de changer les gens mais bien de changer de gens. J’ai déjà indiqué dans d’autres textes que le réservoir existe : c’est celui qui fait vivre le monde associatif et ils sont des centaines de milliers. Ce ne devrait pas être trop difficile de trouver le millier de personnes capable de remplacer les politiques.
Tout cela est-il utopique, c’est-à-dire pour dans très longtemps ? Ben non, il n’est que de voir la vitesse à laquelle se démolit le marché commun pour comprendre que c’est entrain de se passer.
Michel Costadau
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