Un retour aux fondamentaux s’impose. Il semble qu’il y en ait qui pensent faire beaucoup plus pour l’environnement que d’autres. Diantre. Bien entendu aucune initiative dans ce domaine n’est à critiquer, bien au contraire, et même à encourager. Mais enfin il faut aussi appeler un chat un chat et comprendre que le souci pour la planète est analysé, utilisé, voire suscité par la société de consommation.
Et donc toujours pour appeler un chat un chat, est-ce que celui qui met un composteur dans sa cuisine fait plus pour la planète que celui qui jette tout sans rien trier : eh bien pas du tout. Par contre il se fait plaisir et c’est très important et il manifeste une prise de conscience, ce qui est encore plus important.
On explique : notre société ne cherche pas du tout à préserver l’environnement, elle cherche seulement à externaliser la pollution. De même que les bons catholiques pouvaient dépenser en famille l’argent de la traite des esclaves, parce que ça se passait loin des yeux, de même aujourd’hui l’interdiction des voitures polluantes en ville a pour seul but de polluer ailleurs, loin des regards. Déjà quand il arrive dans nos ports le pétrole a payé une énorme facture carbone par son transport en tankers, énorme mais invisible.
Les trains et autres véhicules à hydrogène participent aussi de cette externalisation. Ils ne polluent pas en consommant de l’hydrogène, ils polluent beaucoup avant, quand il a fallu le fabriquer. Les centrales nucléaires ont des voisins certes mais bien peu par rapport aux utilisateurs de leur électricité. La vapeur qui s’en dégage n’est que du réchauffement mais ça fait un joli panache et c’est loin. Les raffineries, il y a en a bien peu. Certes elles fument mais rares sont ceux qui en sentent l’odeur. Il a fallu que Lubrisol brûle pour qu’on comprenne qu’ils fabriquaient de drôles de trucs.
La voiture électrique est l’exemple type. On amène l’électricité en ville, depuis des centrales polluantes, par un gros tuyau pour recharger des batteries, elles-mêmes fabriquées au loin avec des matériaux extraits en Afrique par des gangs et recyclés en Inde par des va-nu-pieds. C’est ça la version française de la voiture propre.
J’évoquais plus haut la traite des esclaves mais n’oublions pas que de nos jours d’immenses fortunes sont bâties sur l’élaboration, la construction et la vente d’armes, y compris l’Etat. Oui rien n’a changé.
Quant aux sociétés prônant, pour gagner de nouveaux clients, le développement d’énergies renouvelables, éolien, photo-vol truc ou géo machin, elles ne font que chercher à produire plus d’électricité ce qui finit toujours en chaleur et donc en réchauffement et, non seulement elles ne le disent pas, mais affirment le contraire.
Clairement, la fortune des magasins de bricolage, de jardinage, de loisirs, des constructeurs automobiles, aéronautiques, nautiques ou immobiliers, des vendeurs d’internet, de jeux, de pestacles et de tous les objets devant faciliter l’existence, est la claire illustration que l’environnement est simplement un argument de vente.
Et ça peut même être plus subtil. En fait, vouloir faire ses propres yaourts est tout à fait louable mais consiste, d’abord, à acheter le matériel et les produits ad hoc et à consommer un peu d’électricité ce qui est le seul but recherché….. et obtenu par le business.
Tant que le PIB progresse vous pouvez être sûr que le réchauffement aussi. Et le compost je le mets où ?
Michel Costadau
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