S’il y bien a une évolution constante dans l’enseignement à l’école c’est la disparition de la démonstration. Pour être clair ce que j’appelle démonstration c’est la suite d’enchainement logique qui permet d’établir la complète validité d’une proposition. Il est bien évident qu’il est beaucoup plus difficile de démontrer que de proposer, d’expliquer ou d’asséner. La démonstration est même la seule démarche qui permet de progresser à coup sûr sans être tôt ou tard rattrapé par les cas embêtants ou ça ne marche pas.
Quand je parle d’enseignement je parle de toutes les disciplines, pas seulement des sciences. C’est vrai que les mathématiques ont fait de la démonstration la pierre angulaire de leur domaine. Et une fois démontrée la proposition devient théorème. Et les théorèmes peuvent être utilisés dans de nouvelle démonstration. Aujourd’hui les démonstrations font des dizaines de pages et incluent des programmes informatiques ce qui pose, d’ailleurs, un grand problème pour la vérification mais le principe demeure.
En fait toutes les matières ont leur base logique. C’est même la philosophie qui a mis en avant la progression des connaissances non par accumulation désordonnée mais par des étapes se validant de proche en proche justifiées à chaque fois par des analyses rationnelles.
Mais maintenant à l’école on ne fait plus de démonstrations, même en mathématiques. On dit aux enfants voila il y a tel théorème qui dit que « ploum ploum » et c’est comme ça. Bien sûr il faut le savoir par cœur. Et donc les élèves retiennent des tas de règles, de propositions, de théories, de trucs plus ou moins vrais mais sans avoir les moyens de les prouver ou tout simplement de les retrouver. On ne leur donne jamais le chemin, uniquement le résultat. Et du coup de ce résultat ils ne sont fort que du charisme du maitre et non pas comme un acquis que on l’a soi même prouvé, avec difficulté le plus souvent.
Vous allez me dire ce n’est pas grave parce que ce qui compte c’est de le savoir et si on le dit à l’école c’est que c’est vrai.
Houla. En fait c’est extrêmement grave parce que c’est le remplacement de la science par la croyance. Et tout ce que l’on dit à l’école est loin d’être vrai. On en voit des exemples tous les jours avec, bien sûr le phénomène des calculettes qui tracent des courbes dont les élèves ne connaissent pas la fonction, mais aussi avec l’économie, le glyphosate, le réchauffement ou le chômage. Les gens ont été habitués à ce que les débats d’idées portent sur des arguments énoncés sans la moindre preuve et mélangés sans aucune échelle de valeur. Du genre « mauvais pour la santé » contre « bon pour l’agriculture ». Il y a par exemple un amalgame trompeur avec la notion de sciences économiques, alors que l’économie n’est pas une science mais seulement des recettes utilisées par la finance pour se développer.
Et l’école là dedans n’est plus le repère du savoir, mais l’enjeu de positionnement sur les questions de sociétés. Ainsi la population n’arrive plus à se faire le moindre jugement car la démarche rationnelle lui est impossible faute de l’habitude de démontrer et du bagage correspondant. Et cette absence de jugement est le socle sur lequel prospèrent les bonimenteurs de tous crins qui sont dans le domaine de l’incantation, genre chanter pour qu’il pleuve.
Et, bien sûr, d’abord les politiques. CQFD.
Quand je parle d’enseignement je parle de toutes les disciplines, pas seulement des sciences. C’est vrai que les mathématiques ont fait de la démonstration la pierre angulaire de leur domaine. Et une fois démontrée la proposition devient théorème. Et les théorèmes peuvent être utilisés dans de nouvelle démonstration. Aujourd’hui les démonstrations font des dizaines de pages et incluent des programmes informatiques ce qui pose, d’ailleurs, un grand problème pour la vérification mais le principe demeure.
En fait toutes les matières ont leur base logique. C’est même la philosophie qui a mis en avant la progression des connaissances non par accumulation désordonnée mais par des étapes se validant de proche en proche justifiées à chaque fois par des analyses rationnelles.
Mais maintenant à l’école on ne fait plus de démonstrations, même en mathématiques. On dit aux enfants voila il y a tel théorème qui dit que « ploum ploum » et c’est comme ça. Bien sûr il faut le savoir par cœur. Et donc les élèves retiennent des tas de règles, de propositions, de théories, de trucs plus ou moins vrais mais sans avoir les moyens de les prouver ou tout simplement de les retrouver. On ne leur donne jamais le chemin, uniquement le résultat. Et du coup de ce résultat ils ne sont fort que du charisme du maitre et non pas comme un acquis que on l’a soi même prouvé, avec difficulté le plus souvent.
Vous allez me dire ce n’est pas grave parce que ce qui compte c’est de le savoir et si on le dit à l’école c’est que c’est vrai.
Houla. En fait c’est extrêmement grave parce que c’est le remplacement de la science par la croyance. Et tout ce que l’on dit à l’école est loin d’être vrai. On en voit des exemples tous les jours avec, bien sûr le phénomène des calculettes qui tracent des courbes dont les élèves ne connaissent pas la fonction, mais aussi avec l’économie, le glyphosate, le réchauffement ou le chômage. Les gens ont été habitués à ce que les débats d’idées portent sur des arguments énoncés sans la moindre preuve et mélangés sans aucune échelle de valeur. Du genre « mauvais pour la santé » contre « bon pour l’agriculture ». Il y a par exemple un amalgame trompeur avec la notion de sciences économiques, alors que l’économie n’est pas une science mais seulement des recettes utilisées par la finance pour se développer.
Et l’école là dedans n’est plus le repère du savoir, mais l’enjeu de positionnement sur les questions de sociétés. Ainsi la population n’arrive plus à se faire le moindre jugement car la démarche rationnelle lui est impossible faute de l’habitude de démontrer et du bagage correspondant. Et cette absence de jugement est le socle sur lequel prospèrent les bonimenteurs de tous crins qui sont dans le domaine de l’incantation, genre chanter pour qu’il pleuve.
Et, bien sûr, d’abord les politiques. CQFD.
Michel Costadau
Comments are closed.