Cette semaine je ne devrais pas publier de billet car nous sommes en deuil de la démocratie. Les riches ont réussi à imposer leur candidat à la présidentielle. Alors nous pleurons, c’est tout ce que nous pouvons faire. Et d’autres rêvent.
Mais avant de rêver, atterrissons. Retrouvons la bonne vieille réalité. Eh oui à ma grande honte, je dois constater qu’il y a beaucoup de gens qui sont pour la domination de la finance. Des moins jeunes et des jeunes, veste et col de chemise ouvert, chaussure à bout pointu, pantalon serré du haut en bas, un peu moins en haut pour les moins jeunes, pas rasés de la semaine, modernes, téléphone à la main, accros aux réseaux sociaux. Je les voyais, je les côtoyais, mais en fait je pensais que leur plaisir c’était d’échanger des photos, de se retrouver sur les plages et de faire le sacro-saint bbq au bord de la piscine. Mais voilà-t-il pas qu’ils se sont réveillés comme s’ils avaient des idées et qu’ils se sont reconnus ou retrouvés dans le chantre de la technocratie. Mauvais rêve !
Bien sûr j’avais été alerté. Vous vous souvenez de cette fameuse manif pour Charlie hebdo. Seulement à ce moment-là ils étaient partagés et mélangés, ils ne se connaissaient pas. Mélangés avec la droite classique, xénophobe et bien pensante, mélangés aussi avec les militants progressistes. Mais maintenant le tri est fait. La droite s’est reconnue dans Fillon, la gauche dans Mélenchon et les chaussures pointues dans Macron. Ca ressemble à une mode, vous savez, en ce moment c’est la mode élites éclairées. Combien de temps dure une mode. Ben, jamais très longtemps.
Certes cette analyse est un peu rapide car, même à la campagne, il s’est voté pour le candidat des médias, mais le fait est là et, à vrai dire, les souliers pointus ne sont qu’une partie des votants de la finance car il y a eu du mélange partout dans cette élection. Bien sûr Mélenchon a récupéré le PS et Macron a récupéré la droite sans pourtant faire un gros score. Mais à force de mélanger religions, économie et chômage, personne n’y comprend plus rien et c’est du siphonnage à tuyau bouché ou troué. En tous cas ça ne fait pas une belle musique.
Réalité aussi la confirmation que PS et LR sont bien un seul et même parti et la même classe politique. Ils ont effectivement le même candidat, le même Front républicain dont on ne sait plus s’il est contre Le Pen ou pour les riches et, bien sûr, le même programme.
Réalité encore le déchainement médiatique contre Mélenchon. A mon humble avis sa position est extrêmement claire et je ne vois pas pourquoi on l’accuse d’imprécision. Bien évidemment il ne veut pas de la finance et ça fait longtemps qu’il ne veut pas de Le Pen. Alors c’est vote blanc ou abstention pour les courageux, le tout sans ambiguïté. Mais les médias n’aiment pas ceux qui sont courageux et disent les choses.
Dure réalité aussi pour nos clowns habituels Bové, Ruffin, Bendit ou notre ringard PC : eh oui ça sent l’écurie, tous pour la finance et Dieu reconnaitra les siens.
Mais en attendant on pleure.
Michel Costadau
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