Je reviens d’une très courte visite à Copenhague mais j’ai quand même pu ramener quelques impressions.
La société semble calme, personne ne court, les vélos forts nombreux s’arrêtent aux feux rouges forts nombreux aussi, les klaxons sont rares et les voitures ne vrombissent pas. Peut-être ce calme cache–il des tas de trucs, ça reste à investiguer.
Les femmes sont extrêmement présentes, je veux dire qu’elles ne se cachent pas derrière les hommes mais elles semblent moins féminines que chez nous. Il est vrai que la tenue assez emmitouflée qu’impose le temps n’est pas propice à de grandes démonstrations. D’ailleurs leur sourire est plutôt vers le bas c’est-à-dire assez sévère.
Pas mal de choses semblent assez chères sauf bien sûr les patates qui remplacent les pâtes, lesquelles sont pratiquement absentes. Le verre de vin chaud est à 6,5 € mais il y a des pizzas à 13 €. Il est beaucoup question d’argent, mais de toutes façons les prix ne semblent pas avoir une grand importance car tout se règle en carte bancaire même un timbre.
On dirait que tout le monde a un travail de bureau car on voit peu d’ouvriers. Il y a des chauffeurs, des livreurs mais ils sont habillés comme les autres. Il doit bien pourtant y avoir des maçons et des plâtriers, mais ils sont difficiles à identifier. Certes dans le centre de Copenhague il doit y avoir peu de mineurs, de charbon je veux dire.
Il n’y a pas de chômage, moins de 2 %, et pourtant les automatismes sont partout. Dans le métro aucune barrière n’interdit l’accès aux rames. Les billets ont une durée de validité d’une heure et demie et peuvent donc servir plusieurs fois. Mais on atteint alors le cœur du comportement apparent des Danois, à savoir qu’ils paraissent tous en accord avec le système, en l’occurrence leur système.
L’idée de base est que d’une part on paye beaucoup d’impôts sur le revenu et ici c’est 40 %, mais que d’autre part on a de vrais services, santé, éducation, autoroute, tout est gratuit.
Clairement c’est un petit pays, tant par la taille que par la population, et mon analyse sur la trop grande taille des pays, comme la France, prend ici toute sa saveur démocratique. On pourrait dire que les Danois ont le sentiment, à cause du petit nombre, de compter plus et de participer à la vie de leur pays.
Cependant tout cela repose aussi sur un haut niveau d’éducation, par exemple, tout le monde parle anglais. En fait je veux dire que c’est le niveau moyen qui est haut, en tous cas par rapport à la France. Le manque complet de formation de la moitié de la population a chez nous les conséquences les plus néfastes. Je l’ai déjà dit, je le répète c’est une catastrophe nationale qui, en plus va en s’aggravant.
Revenons au Danemark pour souligner deux derniers points.
Il n’y a pratiquement pas d’immigrés, en tous cas on n’en voit pas, c’est dons une société de l’entre- soi, ce qui a beaucoup de limites et ouvre la porte à l’hypocrisie.
C’est aussi une société résignée qui est plutôt sur la défensive pour essayer de protéger un modèle que certains appellent socialiste, mais qui est surtout celui d’un îlot de richesse.
Michel Costadau
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