Dans le billet précédent nous avons encore pu établir quelques petites choses à retenir :
– les Etats ne créent pas l’argent mais seulement les pièces et les billets, qui représentent très peu,
– le travail ne crée pas d’argent,
– le rôle des entreprises est de faire circuler l’argent de banque en banque,
– les banques vivent de la croissance,
– la consommation est le moteur de la croissance,
– les politiques sont au service de la croissance,
– et enfin la SURPRISE.
Bien bien, mais la logique du crédit c’est, clairement, la dette. Il est facile de voir que tout le monde est endetté : les particuliers, les entreprises, les collectivités, les Etats. Cela s’explique mais pose quelques questions.
Pour les particuliers, les ressources propres des ménages ne suffisent pas à alimenter la croissance. Le recours au crédit s’est donc généralisé et, à part quelques crises de non-remboursement, c’est le moteur principal de la consommation et la pompe du crédit. Il faut quand même noter un aspect paradoxal de l’investissement des particuliers : quand on fait un crédit pour acheter sa maison ou construire sa piscine, ça consiste à s’endetter pour quelque chose qui ne rapporte rien. C’est comme de l’argent enterré. Alors qu’avec le même endettement, on pourrait faire un investissement qui rapporte et qui permette donc d’investir encore plus. A titre d’exemple, il vaut mieux s’endetter pour un troupeau de brebis que pour un hangar de stockage de matériel. Evidemment, il est hélas difficile de résister au matraquage prônant l’envie de posséder une voiture, une maison, une cuisine équipée ou un écran TV, mais c’est exactement de l’argent jeté par les fenêtres. C’est d’ailleurs le but.
Attention, méfiez-vous quand même des vendeurs d’investissements prétendument hyper-rentables et qui ont mis beaucoup de gens sur la paille. Et pour ça, il faut d’abord bien intégrer que, dans le domaine de l’économie et de la finance, vous ne rencontrerez que des escrocs. Et ce malheureux constat explique l’attrait pour l’économie solidaire, les investissements propres, verts, équitables ou durables… qui sont exactement la même chose, comme l’est le vin bio au vin conventionnel… c’est-à-dire du vin.
Pour les entreprises, c’est un peu la même problématique. Le crédit est la base du fonctionnement et de la consommation des entreprises. Et, de même que pour les particuliers, les investissements d’entreprises peuvent être plus ou moins rentables. C’est pour cela, entre autres, que l’on voit des entreprises qui se louent des bâtiments en cascade, ou qui s’achètent des produits intermédiaires, alors qu’en fait c’est toujours le même actionnaire derrière. En gros, c’est de la consommation inter-entreprise et c’est vital pour les banques.
Alors maintenant, l’endettement des Etats. Il y a plusieurs choses paradoxales. En effet ceux-ci pourraient créer gratuitement et sans intérêts l’argent dont, eux et les collectivités, ont besoin. Mais ils ne le font pas pour une bonne raison, qui est le soutien de leur monnaie. Et pourquoi ? Parce que, comme vous le savez, l’argent est très mal réparti. Il y en a qui en ont beaucoup et beaucoup qui en ont peu. Et l’argent est en général dans une monnaie. Et ceux qui ont leur fortune dans cette monnaie ne veulent pas voir dévaloriser leur trésor et donc interdisent aux Etats de créer de l’argent.
D’autre part, il y a un discours officiel contradictoire puisque que l’on ne peut pas à la fois demander de baisser les impôts et de réduire le déficit. C’est idiot. Il faudra y revenir.
Néanmoins nous pouvons maintenant arriver à la SURPRISE annoncée plus haut, et qui est :
-les politiques sont au service des banques.
En conclusion, il me semble que l’on comprend mieux pourquoi je dis que c’est la finance qui nous gouverne, et que les élus ne sont que ses serviteurs.
Allez encore bonne année, c’est le même prix.
Michel Costadau
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