J’espère que vous vous êtes bien amusés avec les hommes parfaits, parce qu’on va traiter un sujet beaucoup moins drôle mais qui me préoccupe fortement, c’est ce truc des élections. De plus en plus, je me demande à quoi ça sert de voter. Il paraît que c’est le grand moment de notre vie politique mais je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe vraiment et ce que je fais là-dedans. Et ça me fait flipper de voir le grand écart entre ce soi-disant socle de la démocratie et le résultat que ça produit. On va donc parler des élections. On verra que non seulement le pouvoir des peuples est devenu une galéjade mais que nous sommes dans un fonctionnement schizophrène et/ou masochiste qui consiste à considérer comme fondamental un droit qui provoque directement notre malheur. On verra donc, ainsi, que voter ne sert strictement plus à rien, et même au contraire. Et on essaiera d’en tirer les leçons.
Mais avant de parler d’élections, parlons de vote et de droit de vote. En fait le vote est très ancien, des milliers d’années et peut-être depuis toujours. Le vote c’est le fait de prendre en compte l’avis de chacun. De le prendre en compte d’une manière formelle je veux dire, parce qu’il ne suffit pas d’avoir un avis, il faut aussi être en mesure de le faire connaître. Toutes les civilisations, même les plus archaïques, utilisent la notion de rassemblement, de groupe, d’assemblée ou de pow wow pour prendre des décisions, changer de campement, faire la guerre ou aller voler des femmes. Oh je ne crois pas qu’il y ait toujours eu un réel tour de table avec la demande de l’avis de chacun, et donc, au début, on ne peut peut-être pas parler de vote, mais plutôt d’un mécanisme de consensus. Avec le temps, petit à petit, des cités se sont construites et, vu l’augmentation du nombre d’individus, il s’est avéré difficile de réunir des groupes avec recherche du consensus. C’est probablement à ce moment- là, donc il y a très longtemps, que la notion moderne de vote est apparue. Cela devait fonctionner comme une sorte de référendum, mais on était toujours dans le fait que chacun donnait son avis sur le sujet en question. Nous laisserons de côté tous les aspects tels que qui avait le droit de donner son avis, sûrement pas tout le monde, peut-être même une minorité, mais ca ne change rien à l’idée. Après les cités, ce sont des territoires entiers qui se sont constitués, par la force dans la plus part des cas, mais il est alors devenu impossible de faire se prononcer toutes les personnes, en même temps, sur un sujet. Et alors arrive cette pratique de morceler les territoires en sous-ensembles de façon à atteindre un nombre de sous-ensembles comparable à ce qui était, auparavant, un groupe s’exprimant directement. Et donc le vote ne s’est plus exercé sur la question posée, mais sur le délégué, le représentant du sous-ensemble qui allait, lui, pouvoir donner son avis. Même si, au début, il est probable que les délégués n’étaient que les porteurs du choix de leur sous-ensemble, bien vite ce mode de fonctionnement a prouvé ses vertus et l’on a pérennisé l’existence des délégués. Cela s’est traduit par la plus grande perte de pouvoir que nous ayons jamais connue, à savoir que les individus ne s’exprimaient plus directement sur les sujets qui les concernaient, mais seulement pour choisir des représentants qui, eux, donnaient leur avis. La contrepartie théorique de cette perte de pouvoir individuelle était le pouvoir collectif obtenu par et pour le territoire et ses sous-ensembles. Mais enfin c’est là le début de l’augmentation de la distance entre le pouvoir et la population.
Une étape supplémentaire a été franchie avec l’empilement de plusieurs niveaux de délégués, des délégués de délégués si vous voulez, rigolez pas ça s’appelle des sénateurs, des communautés de communes, des bureaux et j’en passe.
On voit donc qu’entre le vote direct, on pourrait dire tribal, et les grandes cérémonies électorales actuelles il y a, certes, une continuité, mais que le sens originel a été complètement modifié. Cependant, par exemple dans les associations, toutes les décisions se prennent encore, généralement, avec la participation de tous les adhérents, comme aux temps préhistoriques. Par contre, les grandes décisions sociétales, je veux dire la guerre, la définition de ce qui est permis ou puni, le droit au travail ou au logement, sont prises non seulement par des délégués ou des délégués de délégués mais même par des électrons libres, comme notre pauvre président pour la guerre ou la Commission européenne pour les lois. Bref, on commence à voir que le droit de vote existe encore mais que nous ne votons plus sur des positions mais uniquement sur des représentants.
C’est vraiment une Lapalissade de dire que le vote produit des élus, mais c’est cela que nous devons étudier et regarder ce que font ces élus. Demandons-nous bêtement si les élus font de la politique. Bonne question parce que, en théorie, c’est ce que tout le monde croit et c’est vrai que par tous les moyens ils essayent de le faire croire. Seulement la réalité est brutale et si je vous demande « quelle politique font les élus », vous n’aurez aucun mal à répondre qu’ils font la politique des capitalistes et des financiers. Bien sûr il y a quelques exceptions pour confirmer cette règle. Par exemple, la peine de mort, le mariage mixte ou l’interdiction de couper l’eau sont de la vraie politique mais ça reste des exceptions. En fait tout le travail parlementaire, ainsi que celui des collectivités intermédiaires ou supranationales est consacré à essayer de faire fonctionner le système capitaliste. Et là, franchement, les élus ont des idées et ils se battent pour elles. Précarisation du travail, monopole des banques, détricotage des retraites, centres de rétention, privatisation de la santé, paupérisation de l’éducation. J’ajoute que je n’ai même pas besoin de dire quel est le parti ou la tendance qui fait ça car c’est le fait de tous les élus quels qu’ils soient. Pour illustrer cela, on peut illustrer que le comportement des élus est réellement loin de nous. Prenons l’exemple de cette histoire de droit de vote double. Cette loi adoptée récemment, double le nombre de voix des actionnaires qui gardent leurs actions plus de deux ans, sauf avis contraire à 70 % de l’assemblée des actionnaires. Notons en passant que cette loi fait partie de toutes celles dont personne, sauf les financiers, ne comprend l’intérêt. L’Etat étant actionnaire, cette loi s’applique à lui mais, pour éviter, par exemple chez Renault, que l’assemblée vote contre cette mesure, le gouvernement s’est empressé d’acheter un nouveau paquet d’actions, pour bloquer la possibilité des 70 %. Le gouvernement a donc sorti quelques dizaines de millions d’euros pour acheter des actions Renault et empêcher ainsi que les 70 % soient atteints. Cette affaire est vraiment révélatrice, car le fait d’utiliser des dizaines de millions pour une opération complètement capitalistique, sans le moindre contrôle même pas populaire mais au moins de nos délégués à l’Assemblée nationale, ça me parait surréaliste. Seules les banques peuvent se permettre comme ça, sans la moindre justification, de sortir, d’un coup d’écriture, 100 millions. Je ne veux pas paraître rabat-joie en disant que c’est notre argent, mais, en tous cas, je ne suis pas certain que ce soit l’urgence du moment. Pour moi, ce comportement inadmissible est, hélas, le quotidien de nos élus. De plus, le gouvernement n’est pas un simple capitaliste qui fait des coups, normalement il applique une politique définie par la représentation nationale qui en plus contrôle son application. Vous allez me dire que je rêve, que ça ne se passe pas comme ça. Je sais bien que ça ne se passe pas comme ça et c’est bien pour quoi je me demande à quoi ça sert de voter.
En fait les élus se sont organisés pour faire croire qu’il y avait des différences entre eux, et ainsi susciter une espèce de besoin de voter pour que les électeurs aient l’impression de faire un choix. Clairement il n’en est rien. Le mécanisme est simple et repose sur trois principes : l’élection présidentielle, le scrutin majoritaire et la technocratie. Avec cette martingale, ils sont au pouvoir depuis 60 ans et pour encore longtemps. Il faut noter que dans cette configuration, les opposants ne sont que les petites organisations et les petits partis puisque les grands partis et organisations sont en fait une seule et même entité qui anime une pseudo-compétition interne. Seulement les petits opposants sont nécessaires à la logique de ce fonctionnement, car c’est eux qui servent à prouver par leur existence qu’il y a un choix. Il peut même arriver qu’ils aient quelques élus, mais le cas est prévu et ces pauvres égarés n’ont strictement aucun pouvoir. Cette fragmentation de la vie politique entre la caste du soutien au capitalisme et la ruche contestataire des petits a quelque chose de pathétique. D’un coté le mensonge, l’arrogance et l’exploitation et de l’autre un bouillonnement d’idées et de générosité, comme une espèce de forum permanent. Il y a tout un petit monde qui se bat pour le respect de la personne, la reconnaissance de droits élémentaires, la défense de la nature, le soutien aux exclus. Ce petit monde fait des réunions, des pétitions, des actions et certains vont en prison, ainsi que des discours, des séminaires, des livres, et, cerise sur le gâteau, présente des candidats aux élections. En fait, la chose la plus importante que leur demande la classe politicienne, c’est de présenter des candidats, car c’est la seule manière de faire croire que les élus font de la politique. En effet les exploiteurs professionnels ont besoin de cette légitimation du vote qui sinon ouvrirait les yeux des populations. D’ailleurs une pratique classique des médias, pour encourager les candidats, est de louanger le score des débutants qui font oh surprise 6 %. Incroyable, ils ont fait 6 %. Bien sûr dans les élections, il y a des gens qui votent pour les bonnes idées des petits contestataires, car il y a quand même en France quelques milliers de personnes qui pensent que le fonctionnement actuel est déficient. Seulement ils ne servent que de faire valoir à la caste et sont tout simplement étiquetés utopistes et donc mis hors jeu. En effet la dichotomie entre les aberrations de notre société et le chemin du retour à la démocratie est abyssale. La distance est trop grande et devient difficile à rendre crédible. Il faut dire aussi que la faillite de la mission éducative de l’école, provoquée de manière systématique, laisse les gens dans un dénuement idéologique et civique qui rend possible tous les mensonges. Comment les gens peuvent-ils croire aujourd’hui que l’on pourrait supprimer le chômage, ne pas expulser les migrants, soigner gratuitement et rendre à l’école sa mission éducative, quand de tous côtés on ne voit que la loi des puissants, le bourrage de crâne médiatique, les droits bafoués, le respect des personnes mis sous la botte des dominants et des passe-droits, et les faits divers montés en fondements de société. Les gens ne sont pas bêtes, ils sont écrasés par le déraillement de la société, la leur, la nôtre. Et donc les petits partis et autres organisations ne réunissent que quelques milliers de voix, assez pour faire croire à la liberté d’expression mais infiniment moins que ce qu’il faudrait pour que le pouvoir change de camp. Bien sûr il y en a qui ont essayé et le dernier exemple est le FN qui tente, coûte que coûte de se démarquer de la classe politique. Mais on voit bien comment se construit le piège avec le premier terme de la fameuse martingale, l’élection présidentielle. Pour la présidentielle, il y a trois groupes de candidats. Ceux de la classe politicienne, Juppé, Hollande, Duflot, Sarkozy, Placé, Chassaigne, Le Maire, Baylet, NKM etc., ensuite le FN et enfin tous les petits candidats. Ces petits candidats sont réellement pitoyables et ridicules. Qui n’a pas vu toutes les campagnes d’Arlette, le masque d’empereur romain de Jean-Luc avec ses 11 % ou la candeur d’Eva avec ses 2 %, a loupé quelque chose. Pitoyables parce qu’ils se prennent au sérieux et ridicules parce que la population est gentiment condescendante avec eux. Ne nous attardons pas sur ce comportement peu glorieux de quelques uns de nos concitoyens. Pour ceux de la classe politicienne, pas de problèmes, que ce soit l’un ou l’autre, ne change rien et en plus ils ont totalement confiance les uns dans les autres pour continuer l’exploitation de la population, car ils sont tous les enfants du troisième pilier de la fameuse martingale : la technocratie. Alors il reste le FN. Lequel, je vous l’ai déjà dit a essayé de ne pas entrer dans la classe politicienne et a même commencé à adopter une posture de dénonciation de cette classe. Seulement le FN se heurte au deuxième terme de la martingale : le scrutin majoritaire. En effet quand on ne fait pas partie de la caste, on n’arrive jamais tout seul à franchir la barre. Il y a bien sûr quelques exceptions, mais en plus le FN se heurte à une contradiction classique, à savoir que quand on critique les partis et les institutions on a du mal à justifier que justement on doit voter pour soi. Notons en passant l’hypocrisie des petites organisations et candidats qui défendent le vote, pour justement essayer de glaner des voix. Ils sont donc non seulement pitoyables et ridicules, mais aussi honteux et hypocrites.
Alors pour le FN, il reste la présidentielle, car effectivement, une victoire à la présidentielle pourrait déclencher un processus de contestation probablement confus mais sûrement salutaire. Seulement il y a un hic, c’est que la classe politique, comme les rêveurs dangereux des petites organisations, sont tous contre ce possible ébranlement du système. Les uns parce qu’ils les taxent d’extrémistes et les autres parce qu’ils les taxent de racistes. C’est à n’y rien comprendre que ceux qui, chez nous, ont des idées progressistes ne voient pas le piège dans lequel les enferme la caste dominante.
Mais concrètement est-il possible que le FN accède à la présidence ? La réponse est clairement non, no way. Je peux même vous prédire que si jamais la situation se présentait bien pour lui, des « évènements » violents d’origine mystérieuse se produiraient pour couper court à cette tentative. Et donc il est certain à 100 % que le prochain président sera encore un membre de la caste. Et alors, je crois que vous commencez à comprendre pourquoi ça ne sert à rien de voter. Quand je dis que ça ne sert à rien de voter, c’est clair pour les candidats de la caste, je suis certain que vous ne voterez pas pour eux. Mais ça ne sert à rien, non plus, de voter pour les petits candidats. Car à part croire satisfaire des besoins refoulés, je suis tout aussi certain que vous ne votez pas pour eux pour qu’ils soient élus, hein, vous savez bien qu’ils ne le seront pas, alors pourquoi avez-vous envie de voter pour eux ? Parce que le droit de vote est une conquête qu’il faut défendre ? C’est là le piège que je m’efforce de vous expliquer, le droit de vote est devenu l’outil de domination de la caste et, le défendre, c’est faire objectivement le jeu des politiciens. En fait, aujourd’hui, si vous votez seulement selon vos sentiments et opinions, ce qui est le b a ba de la prétendue démocratie, c’est que vous vous moquez éperdument du résultat, c’est-à-dire de celui qui va manœuvrer le navire. Car il ne faut pas perdre de vue qu’en fin de compte il n’y a qu’un élu, les autres, ceux pour lesquels on a voté, disparaissent complètement du tableau et animent de joyeuses soirées télévisées. Vous pourrez toujours dire, oui moi je n’ai pas voté pour lui, il ne vous restera que vos yeux pour pleurer quand le couperet du business tombera et que vous aurez deux choix possibles dans votre quotidien : Charybde ou Scylla.
Non, franchement, celui qui en votant se fiche du résultat des élections, est un adepte du système d’exploitation dominant. C’est quand même une honte que de se ficher du résultat de élections, car soit on a des convictions et si quelque chose doit changer il faut tout faire pour que ça arrive, soit on suit le mouvement et on ne se targue pas de contester. Pour illustrer cela, c’est comme un agriculteur qui sème des graines dans un champ en se fichant complètement du résultat que ça donne. Ca n’existe pas. Donc ce n’est pas seulement en fonction de ses propres opinions que l’on doit voter de nos jours, mais surtout en fonction de ce que l’on veut voir changer. D’ailleurs, ceux qui veulent que rien ne change s’empressent d’aller voter. Et puis il faut regarder la situation réelle dans laquelle nous nous trouvons. Ce qui était vrai hier, le pouvoir des urnes, n’est plus vrai aujourd’hui. La caste de l’argent a pris le pouvoir mondialement et utilise les vestiges de la démocratie pour maintenir sa domination.
J’en vois qui vont me dire, mais quand même en Espagne et en Grèce, il y a des petits partis qui sont devenus grands et ont même réussi à prendre le pouvoir. Pourquoi pas en France ? Pourquoi pas, parce qu’en France la situation est historiquement différente. C’est vrai qu’en Europe, d’une manière générale, depuis deux centaines d’années, les partis dits de gauche ont apporté les bonnes évolutions de nos sociétés. Cependant la situation a changé après la dernière guerre mondiale, quand les forces capitalistes ont ancré leur domination. A ce moment-là, dans les courants de gauche, il y a eu deux attitudes selon les pays. Ceux dans lesquels la gauche a mesuré, ou subi, la force et les moyens des riches et compris qu’elle avait perdu et est donc passée dans une opposition radicale, et ceux dans lesquels la gauche a jugé qu’elle avait encore de beaux jours devant elle, à condition non pas de s’opposer au système capitaliste mais de l’accompagner. La France est dans le second cas et l’Espagne et la Grèce dans le premier. C’est ça la différence, parce que chez nous, ce mouvement d’accompagnement du capitalisme s’est traduit par une marginalisation des vrais contestataires, puisque le vivier du renouvellement était oblitéré par les ex-partis de gauche qui ne cherchaient et cherchent encore qu’à maintenir leurs rentes. Honte aux gauchistes, honte aux socialistes, honte aux communistes, surtout aux communistes, ces profiteurs de la misère pour avoir stérilisé le besoin et la volonté de changement de la population. Cela étant, ne me faites pas dire que la voie espagnole est la voie royale de la résistance au capitalisme. Il y a loin de la coupe aux lèvres, la récupération est à chaque carrefour et l’argent est plutôt de plus en plus fort que le contraire. L’Espagne et la Grèce paraissent en avance pour le moment, mais c’est peut-être de France que viendra le prochain coup, si vous le voulez bien.
Néanmoins chez nous, nous n’avons rien à opposer à la finance triomphante et donc le vote est clairement une action de pure collaboration. Là ou je voudrais vous rassurer, car je vous connais bien, c’est que ne pas voter n’est pas une action dangereuse. C’est simple, car il suffit de faire taire le sentiment de culpabilité que le système a insidieusement glissé dans chacun de nous, car eux, la caste, ils tiennent absolument à ce que nous votions. Pour n’importe qui, puisque le résultat est déjà connu, mais la seule chose que nous demandent les riches c’est de voter. Toute la grande foire des élections et des sondages, le battage médiatique et les séances télévisées n’ont qu’en seul but : faire que vous alliez mettre votre bon pour accord au système dans la boîte prévue à cet effet. Les slogans ne manquent pas : voter c’est citoyen, voter utile, voter pour le changement, voter c’est un droit et il faut le cultiver, votre avis compte, devoir de voter, ….On se calme.
Conclusion récapitulative : Je suis donc en train de vous dire que l’abstention est l’attitude politique la plus pertinente que nous pouvons avoir de nos jours car nos dominants tirent leur légitimité des élections et seulement de là, puisque pour tous les autres aspects, les élus ne sont que les sherpas des riches. La classe politique s’est approprié les modes de fonctionnement de la démocratie en transformant le vote comme moyen d’expression populaire en instrument de pérennisation de sa domination. Pour cela, la classe politique a délibérément choisi de passer sous la coupe de la caste des riches et de la finance qui possède déjà non seulement les banques et les entreprises, mais aussi les médias et maintenant les institutions. Dans ces conditions, voter ne sert plus à exprimer son opinion mais seulement à choisir le clan de riches qui remporte la compétition. Pour les prochaines présidentielles, la seule manière de sortir de ce piège est soit le vote FN soit l’abstention. Tout autre vote est un clair blanc-seing au dictat de la finance. Comme le FN n’a strictement aucune chance, ma préférence va à l’abstention. L’objectif serait que ce soit l’abstention qui soit élue avec 50 % par exemple. Ca ne serait pas la révolution mais un signal clair de défiance à l’égard de ceux qui nous gouvernent, et ce n’est pas à un parti qu’appartiendrai la victoire mais à nous tous. C’est rare.
Michel Costadau
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