Pour ceux qui ont suivi, la question devient donc : mais qu’est-ce que le vivant fait sur terre ? Il est bien évident que je n’en sais absolument rien et ceux qui disent qu’ils le savent sont de gros menteurs, voire de dangereux illusionnistes, suivez mon regard. Néanmoins, même s’il s’avère difficile d’établir le rationnel de la présence du vivant sur terre, il n’est pas interdit de formuler quelques hypothèses sur la suite des évènements.
Pour commencer, constatons la possibilité non négligeable que l’homme disparaisse de la planète, un peu comme les dinosaures. Les raisons pour cela ne manquent pas aujourd’hui, ce qui rend la chose fort crédible. Et il est assez facile d’imaginer que l’évolution se continuera avec les souches résilientes. Cette hypothèse a par contre un avantage et un inconvénient. L’avantage c’est que la question de « pourquoi l’homme » revêtira beaucoup moins d’intérêt car sa disparition donnera la priorité aux survivants, qui seuls seront à même de se poser la question. L’inconvénient c’est qu’elle peut se produire à très court terme, ce qui veut presque dire que nous sommes concernés.
Mais voyons si on peut élucubrer autre chose.
Regardons alors du côté du reste c’est-à-dire de l’univers minéral. Il semble que son destin soit le froid et l’immobilité. Je ne sais pas quels sont ceux qui ont inventé l’entropie mais ils ne nous ont pas fait un joli cadeau. C’est vraiment le nivellement par le bas.
Alors nouvelle hypothèse : le vivant c’est le déclic pour lutter contre l’immobilité. Je m’explique. La reproduction, même associée à une très faible durée de vie individuelle, est un chemin d’éternité. Le vivant se reproduit, au moins quantitativement, et cela peut durer très longtemps. Certes cela se passe pour le moment dans un cocon atmosphérique privilégié et il ne sera pas aisé de trouver un peu d’énergie dans un univers froid et immobile mais c’est quand même une idée. Cette idée met en œuvre un dépassement de la matière par elle-même. Ou, si vous préférez, le potentiel de la matière serait beaucoup plus riche qu’on ne le croit car la matière a déjà réussi à produire des assemblages assez sophistiqués qui questionnent son immobilité. C’est peut-être une vision un peu optimiste, mais aussi qui a l’inconvénient de demander beaucoup de temps pour se vérifier surtout sur la fin.
Maintenant regardons directement le vivant. Nous venons de dire que les organismes produits par l’évolution sont de plus en plus élaborés. Comme nous ne savons pas pourquoi nous mêmes, les hommes, sommes arrivés à émerger, mais seulement comment, il est tout à fait possible que de nouvelles émergences se produisent avec des organismes encore plus évolués. Plus évolué ne veut pas du tout dire surhomme, car il apparait assez clairement que l’homme est peu adapté aux ressources de la terre : trop grand, trop gros, trop de besoins et un cerveau qui déraille facilement. D’ailleurs on peut ajouter que la reproduction sexuée, qui a l’avantage d’un petit mélange des gènes atténue beaucoup trop le besoin de se reproduire. Car la reproduction n’est pas un choix c’est la loi du vivant. De plus il semble que la courbe d’évolution du vivant soit passée par son maximum pour ce qui concerne la taille des spécimens.
Alors plus évolué c’est plutôt dans le sens plus petit et plus résistant. Bien sûr ça peut prendre encore un million d’années, voire plus, mais c’est possible. Certes l’empressement actuel de nos dirigeants à stériliser notre planète et à détruire tout le vivant voile singulièrement l’avenir. Mais que de nouveaux organismes, disons plus performants, voient le jour c’est bien possible.
Un jour.
Michel Costadau
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