Cette photo du G7 ex G8, qu’en d’autres textes nous avons clairement désigné comme le gouvernement mondial, mérite un nouveau détour. D’abord ils sont neuf et ensuite la composition est surprenante.
- Continent nord américain 2 délégués : US et Canada,
- Continent sud américain 0 délégué,
- Continent asiatique 1 délégué : Japon,
- Continent australien 0 délégué,
- Continent européen 6 délégués : RU, Allemagne, France, Italie, Commission européenne et Conseil de l’Europe.
Heureusement que les votes ne se font pas à la majorité parce que sinon l’Europe, à condition qu’ils soient d’accord entre eux, aurait toujours raison à 6 contre 3.
Alors je me suis demandé : mais d’où ça sort cette composition du G7 ? D’abord je me suis dit que puisque c’était le groupe des pays les plus riches, ça devait avoir un rapport avec le PIB. Pas de bol parce qu’alors il faudrait, au moins, remplacer le Canada et l’Italie par la Chine et l’Inde, et éliminer la Commission et le Conseil européen. Alors c’est peut-être le PIB par habitant, oups là ça devient catastrophique parce que les trois premiers sont le Luxembourg, la Norvège et le Qatar, et il faut attendre le dixième rang pout trouver un membre du G7 à savoir les US. Donc ce ne sont pas franchement les pays les plus riches.
Alors force est de constater que c’est, comme d’habitude, un arrangement entre amis, un club qui s’est auto-constitué. Il s’est lui même baptisé groupe de réflexion, et a entrepris de consolider son emprise sur le monde. A y regarder de plus près, on voit que cette configuration est propice à l’échange, échange économique je veux dire. Si ça se trouve c’est dans ce club que sont nées les idées de l’OMC, du CETA, du TTIP, du TAFTA.
Maintenant la réflexion : que des élus se retrouvent entre eux, en tant qu’élus, ne pose aucun problème à partir du moment où ils indiquent clairement que ce sont leurs électeurs qui sont conviés à la réunion et non pas eux en tant que personne. Qu’ils sont les représentants de la population dont ils prennent les avis et à laquelle ils rendent comptent scrupuleusement. C’est par exemple un peu le cas à l’ONU, avec un représentant par pays qui prend en compte les avis de la représentation nationale et pas seulement du délégué.
Seulement, qui d’entre nous a le moindre sentiment de siéger au G7, d’être représenté au G7, personne. Est-ce que vous avez demandé à aller au G7, moi je ne m’en souviens pas.
Ce club n’a donc en fait aucune légitimité, c’est vrai que j’aime bien cette notion, et la présence de la France est franchement antidémocratique.
Le mauvais exemple venant d’en haut, beaucoup d’élus se croient autorisés à donner leur propre point de vue, comme si c’était celui de ceux qu’ils représentent. Combien de fois faudra-t-il répéter que les élus ne sont pas là pour remplacer la population et les électeurs, mais seulement, uniquement, définitivement, pour les représenter, les défendre, les comprendre et leur rendre compte. Mais alors ce n’est pas croyable le boulot qu’il y a pour revenir aux bases de la démocratie. Va falloir s’y mettre sérieusement. Et si on commençait en 2017 ?
Michel Costadau
Comments are closed.