Je m’aperçois que je ne vous ai pas encore parlé de Phozat, oui Guy Phozat et que je ne vous ai pas raconté ses aventures. Ça m’étonne parce que c’est très instructif. En plus il n’est pas tout jeune et ça fait un moment que je le côtoie. Mais mieux vaut tard que jamais. Allons-y.
On va commencer par les présentations. Guy est né au Mont Santo, à côté du Mexique, il y a plusieurs dizaines d’années. Et aux dernières nouvelles il vient de retrouver sa mère Bayer, celle qui l’a élevé après qu’il ait perdu ses parents.
Si je vous en parle c’est parce que Guy a reçu en venant au monde le don magique de détruire les plantes sur lesquelles il mettait les pieds. Evidemment il a fallu attendre qu’il fasse ses premiers pas pour observer le phénomène, mais très vite il a eu un succès fou bien qu’à double tranchant. En effet, ses débuts n’ont pas fait que des heureux. Les massifs de roses, les doux hortensias, les vertes allées dans lesquelles il sautillait se fanaient tout soudain. Il ne fallut pas longtemps à ses parents pour se rendre compte qu’il en était responsable. Alors au lieu de le pénaliser ou d’essayer de le guérir, ce qui on le verra plus tard aurait été préférable, ils ont cherché à utiliser et même à valoriser ce don. D’abord ils lui ont construit des engins lui permettant de se déplacer sans toucher le sol, bicyclette, tricycle, voiture, ulm. Chez lui le potager était interdit, de même que la pelouse, ce qui en a fait un gamin obligé de suivre les chemins empierrés, lui qui adorait marcher à travers champs.
Pendant ce temps, ses parents prenaient contact avec les gens qui en avaient marre de désherber. Au début ils l’emmenaient en lui disant on va faire une promenade, mais assez vite il devint autonome et se rendait tout seul chez ce ou ceux qu’il fallait bien appeler des clients. Et donc, de bouche à oreille sa réputation s’étendit assez rapidement. Bien entendu on ne l’appelait que pour faire face à des situations difficiles, quand il y avait un vrai envahissement imprévu et que son piétinement rendait service. En fait on ne l’utilisait qu’exceptionnellement, c’est-à-dire une fois tous les 10 ans Hélas petit à petit, la facilité aidant, on l’appelait juste pour faire propre. Cependant il y avait là une vraie contradiction puisque certains mettaient en place des pelouses ou ce que l’on appelle des espaces verts, alors que d’autres faisait venir Guy pour les détruire.
Néanmoins n’allez pas croire que Guy abusait de ce don. Au contraire, il limitait ses interventions au maximum. Il se faisait payer et même cher, ce qui limitait un peu l’usage. Mais la facilité aidant, il était de plus en plus demandé. On pourrait dire que jusque là tout allait bien, enfin façon de parler, parce que, quand même, de plus en plus de verdures étaient détruites.
Tout allait bien donc jusqu’au jour ou deux évènements se produisirent. Le premier fut la révélation du mauvais côté de son don, à savoir l’empoisonnement du sol et pas seulement de la plante, et le second fut la découverte de plantes qui lui résistaient et sur lesquelles il pouvait marcher sans qu’elles se fanent.
Voilà donc les présentations faites, en route pour les prochaines aventures de Guy Phozat.
Michel Costadau
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