La SNCF vient d’annoncer que les TER vont remplacer le diesel par de l’hydrogène, soit en piles à combustible, soit en moteur à hydrogène, c’est-à-dire rouler à l’hydrogène. Bigre ! Oui le moteur à hydrogène et oxygène paraît doté de grandes vertus puisque le produit de la combustion est surtout de l’eau et non tous ces gaz et particules des moteurs thermiques.
Mais quand même il faut trouver de l’hydrogène. Pour l’oxygène pas de problème, il n’y a qu’à prendre de l’air, c’est plein d’oxygène. Mais dans l’air il n’y a pratiquement pas une goutte d’hydrogène. En fait sur terre il n’y a presque pas d’hydrogène pur mais seulement associé dans diverses molécules. Alors la seule solution est de casser des molécules dans lesquelles il y a de l’hydrogène, de l’extraire et de le stocker. C’est assez compliqué, ça demande de l’énergie et ça s’appelle du craquage.
Il y a deux processus utilisés : le craquage de l’eau et le craquage de combustibles fossiles.
Le craquage de l’eau ou électrolyse demande beaucoup d’électricité, ce qui rend l’hydrogène obtenu hors de prix. Bien sûr le coût de l’électricité pourrait baisser mais il serait alors de plus en plus pertinent de continuer à électrifier les lignes. Parce qu’une fois que l’on a de l’électricité, l’utiliser pour produire quelque chose destiné à la remplacer n’est jamais rentable physiquement et écologiquement.
Le craquage de combustibles fossiles, essentiellement du méthane, est le procédé le plus utilisé industriellement pour obtenir de l’hydrogène, mais a pour principal inconvénient une production carbonée massive bien supérieure aux diesel, ce qui est justement ce que l’on cherche à éviter. Ce procédé devrait d’ailleurs être abandonné depuis longtemps mais ça continue. Plutôt que de les craquer pour obtenir de l’hydrogène il semble donc beaucoup plus économique de continuer à utiliser directement les combustibles fossiles dans les diesels, mais bien sûr ça pollue là où ça passe. Et pour éviter de polluer localement, l’électrification des lignes reste encore la meilleure solution, mais ce n’est pas celle choisie.
Clairement la décision de la SNCF est donc une très mauvaise nouvelle pour l’environnement.
Mais alors pourquoi cette décision a-t-elle été prise ?
PIB oui la réponse est le PIB. Il s’agit tout simplement de créer de nouvelles activités, et pour cela l’hydrogène est un excellent choix technocratique car rien n’est au point là-dedans et la population croit que l’hydrogène est écolo.
C’est dons une arnaque de première catégorie, comme on en a hélas l’habitude. En plus, l’hydrogène est beaucoup plus dangereux que le pétrole. Comme il est très léger, il faut le comprimer fortement ce qui augmente le coût du stockage et il peut s’enflammer à la moindre fuite puisque sa capacité de combinaison avec l’oxygène est énorme.
Certes il est encore possible que tout cela soit des annonces sans suite comme on n’arrête pas de le voir, mais quand même la façon dont les politiques se moquent de l’environnement et abusent de l’ignorance de la population a quelque chose de traumatisant. Mais au fait cette ignorance, elle vient d’où ?
Michel Costadau
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