Salut,
Sacré Jean-Luc, tu n’en rates pas une on dirait. Alors voila que maintenant tu t’es autopropulsé candidat en 2017. Je comprends ton plaisir à évoquer cette campagne, avec des salles à remplir, des discours à faire applaudir, des petites phrases à lancer et des plateaux télés surement plus copieux que ceux des restau-u. Je comprends un peu, mais je n’approuve pas, mais alors pas du tout. Qui t’a demandé de te présenter ? Eh oui tu as raison, toi et toi seul. Bien sûr il y a des gens qui voteront pour toi, parce que si tu n’étais pas là ils ne sauraient pas qui choisir et peut-être ne se déplaceraient-ils même pas. Seulement, même si tu refaisais ton résultat de 2012, qu’est-ce que ça changerait. Tu sais combien valent tes 11 % sur l’échiquier politique = exactement 0, score que tu aurais pu faire sans te présenter. Parce que, est-ce qu’on t’a demandé ton avis sur la déchéance de nationalité, sur le droit du travail, sur les logements sociaux, sur la fusion des Régions, sur la jungle de Calais, sur la réforme scolaire, sur les bombardements syriens, sur la privatisation des aéroports ou sur l’avenir du nucléaire ? Réponse non, et heureusement parce que si on t’avait demandé ton avis ça s’appellerait de la trahison. Non, Jean-Luc, tes 11 % ne valent rien, à part pour ta gloriole personnelle. Au contraire, tu as piégé des gens dans un système électoral qui ne fonctionne plus, qui ne sert qu’à légitimer le pouvoir de la finance. Que dit le pouvoir : vous avez vu ce sont des élections libres, plein de gens peuvent se présenter et le peuple décide, c’est ça la démocratie. Oui, mais en 50 ans de fonctionnement avez-vous vu un seul président qui ne soit pas PS/LR. Parce que c’est ça leur règle du jeu : il y a la caste politique, qui joue à majorité/opposition, monopolise le pouvoir et tient la population en haleine avec des réformes qui vont toujours dans le même sens, c’est-à-dire la libéralisation. Alors, pour masquer cette domination il faut jouer à la démocratie. Il faut trouver des petits candidats dont la présence fait croire qu’il y a un choix. Eh oui Jean- Luc tu ne sers que de faire-valoir, d’alibi, de caution au système PS/LR. Tu vas me dire : mais pourquoi ne pas envisager d’être au second tour. Certes ce n’est pas complètement impossible, surtout quand on en est encore loin, mais rappelle-toi, Le Pen a déjà été au second tour et après il a eu un député, un seul. Et puis pour gagner le second tour il faut proposer le même programme que les autres. Parce que si tu dis qu’il faut doubler le smic, ou aligner le salaire des femmes sur celui des hommes, alors ce n’est pas 11 % que tu auras, mais 3 %. N’as-tu pas encore compris Jean-Luc que le système fonctionne en vase clos, que Tsipras est le même que les autres, que Iglésias est le même que les autres, que ce ne sont pas ces gens-là qui gouvernent, c’est la finance, c’est le G8. Tu es, je le sais, un homme politique c’est-à-dire quelqu’un capable de convaincre, mais maintenant c’est toi que tu dois convaincre de cesser cette mascarade. Continue à dénoncer, là tu as raison, et renonce à cette candidature injurieuse pour ceux qui constatent que notre démocratie est dans l’ornière et qu’il faut arrêter de faire semblant. Si pour toi la démocratie c’est faire que l’opposition n’ait aucun pouvoir, on ne va pas être d’accord parce que moi j’appelle ça la dictature.
Avec mes meilleures salutations.
Michel Costadau
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