Voici encore un sujet difficile mais celui-là tout le monde en parle, bien mal. Car clairement la laïcité est encore une bataille et nous sommes loin de l’avoir gagnée. C’est à l’origine, et avant tout, la lutte pour enlever aux religions leur influence et leur pouvoir politique.
La loi de séparation de l’Église et de l’État est du début du XXe siècle, autant dire y a pas très longtemps, et ne concernait pas toutes les religions. Certes des progrès ont été accomplis depuis, mais paradoxalement malgré la baisse continuelle de fidèles, le pouvoir des Églises s’est maintenu à un niveau quasiment constant, tout au moins au plan national et international.
Il faut comprendre que la progression de la laïcité est fondamentalement liée à deux processus de prise de conscience : la démocratisation de nos sociétés et le développement des sciences.
Dans le premier processus, la population prend conscience de sa propre identité, de la similitude entre les individus, de la possible égalité entre personnes, peut-être même d’une certaine fraternité et petit à petit arrache du pouvoir à l’aristocratie, aux Églises, au clergé et à la bourgeoisie. Cette bataille ne s’est pas faite sans résistance de la part de ces castes. Cependant, malgré certaines évolutions, le constat actuel est assez cruel.
D’accord l’aristocratie ne possède plus les âmes mais elle existe encore, règne sur plusieurs pays et défend ses pratiques comme la chasse ou les mariages princiers. On est loin de l’égalité.
Ensuite, les Églises ne font plus partie du gouvernement mais restent immensément puissantes. Elles ont leurs entrées diplomatiques dans tous les États et elles s’en servent. Et il y a même une cinquantaine d’États officiellement religieux dans le monde, dont une petite dizaine en Europe, eh oui. On est loin de la perte de pouvoir politique qu’envisageait la loi.
Par contre, le clergé a lui quasiment disparu chez nous, c’est le point le plus visible, mais ceux qui restent sont assez activistes et loin de n’avoir que de bonnes idées.
Enfin la bourgeoisie a bien résisté, entre autres parce qu’elle a représenté un symbole de progrès par l’accès aux études, mais elle s’est maintenant fondue dans la masse. Hélas, une grande bourgeoisie, psycho-religieuse, s’est installée qui truste le milieu des affaires et de l’argent avec un véritable réseau et beaucoup de moyens en nous reléguant dans les oubliettes du labeur et de la médiocrité. C’est elle qui maintenant possède les travailleurs, c’est-à-dire nous, qui se vendent et s’achètent au gré des besoins. On est loin de la liberté.
Le second processus vient du mélange puissant entre les sciences exactes et la philosophie, et a consacré la valeur du raisonnement. Les notions de démonstration et de preuves ont fini par convaincre presque tout le monde comme étant les seules capables de faire progresser la connaissance. Cela a permis d’établir un rempart contre les affirmations péremptoires et les inventions sans fondements des églises et des puissants sur l’origine de la vie, son sens, et son devenir. Concrètement, les idées ont un peu avancé et presque plus personne ne croit que la terre est une vallée de larmes. Mais là encore le constat est cruel.
Les nouvelles religions, les desseins, les complots, les fausse nouvelles, les miracles ont encore une bonne prise sur la population. La cause principale en est que la raison demande un minimum d’éducation pour convaincre. Or le niveau d’éducation est actuellement au plus bas, à se demander si ce n’est pas volontairement. Peut-être.
Bien, bien mais alors c’est quoi le problème ?
Le problème c’est que beaucoup de gens pensent que la laïcité c’est le respect par l’État des croyances individuelles, et seulement le droit à ce respect. Mais non, la laïcité ce n’est pas de permettre à chacun d’avoir la religion qu’il veut, ça c’est simplement la liberté constitutionnelle de tous les citoyen qui peuvent avoir les croyances et les rites qu’ils veulent.
Non, la laïcité c’est d’empêcher que les institutions au sein desquelles se pratiquent ces croyances et ces rites en tirent du pouvoir pour intervenir dans la sphère politique. Parce que c’est bien gentil de laisser les Églises s’occuper de leurs fidèles, mais si l’on tient compte du même coup du poids politique qu’elles représentent, tant par le nombre de leurs adhérents que par les sujets de société dont elles parlent, alors là il y a problème. Les Églises ne devraient pas avoir plus de pouvoir que la fédération nationale des cruciverbistes. C’est exactement le même niveau. Et ce n’est pas le cas.
Et le combat continue.
La loi de séparation de l’Église et de l’État est du début du XXe siècle, autant dire y a pas très longtemps, et ne concernait pas toutes les religions. Certes des progrès ont été accomplis depuis, mais paradoxalement malgré la baisse continuelle de fidèles, le pouvoir des Églises s’est maintenu à un niveau quasiment constant, tout au moins au plan national et international.
Il faut comprendre que la progression de la laïcité est fondamentalement liée à deux processus de prise de conscience : la démocratisation de nos sociétés et le développement des sciences.
Dans le premier processus, la population prend conscience de sa propre identité, de la similitude entre les individus, de la possible égalité entre personnes, peut-être même d’une certaine fraternité et petit à petit arrache du pouvoir à l’aristocratie, aux Églises, au clergé et à la bourgeoisie. Cette bataille ne s’est pas faite sans résistance de la part de ces castes. Cependant, malgré certaines évolutions, le constat actuel est assez cruel.
D’accord l’aristocratie ne possède plus les âmes mais elle existe encore, règne sur plusieurs pays et défend ses pratiques comme la chasse ou les mariages princiers. On est loin de l’égalité.
Ensuite, les Églises ne font plus partie du gouvernement mais restent immensément puissantes. Elles ont leurs entrées diplomatiques dans tous les États et elles s’en servent. Et il y a même une cinquantaine d’États officiellement religieux dans le monde, dont une petite dizaine en Europe, eh oui. On est loin de la perte de pouvoir politique qu’envisageait la loi.
Par contre, le clergé a lui quasiment disparu chez nous, c’est le point le plus visible, mais ceux qui restent sont assez activistes et loin de n’avoir que de bonnes idées.
Enfin la bourgeoisie a bien résisté, entre autres parce qu’elle a représenté un symbole de progrès par l’accès aux études, mais elle s’est maintenant fondue dans la masse. Hélas, une grande bourgeoisie, psycho-religieuse, s’est installée qui truste le milieu des affaires et de l’argent avec un véritable réseau et beaucoup de moyens en nous reléguant dans les oubliettes du labeur et de la médiocrité. C’est elle qui maintenant possède les travailleurs, c’est-à-dire nous, qui se vendent et s’achètent au gré des besoins. On est loin de la liberté.
Le second processus vient du mélange puissant entre les sciences exactes et la philosophie, et a consacré la valeur du raisonnement. Les notions de démonstration et de preuves ont fini par convaincre presque tout le monde comme étant les seules capables de faire progresser la connaissance. Cela a permis d’établir un rempart contre les affirmations péremptoires et les inventions sans fondements des églises et des puissants sur l’origine de la vie, son sens, et son devenir. Concrètement, les idées ont un peu avancé et presque plus personne ne croit que la terre est une vallée de larmes. Mais là encore le constat est cruel.
Les nouvelles religions, les desseins, les complots, les fausse nouvelles, les miracles ont encore une bonne prise sur la population. La cause principale en est que la raison demande un minimum d’éducation pour convaincre. Or le niveau d’éducation est actuellement au plus bas, à se demander si ce n’est pas volontairement. Peut-être.
Bien, bien mais alors c’est quoi le problème ?
Le problème c’est que beaucoup de gens pensent que la laïcité c’est le respect par l’État des croyances individuelles, et seulement le droit à ce respect. Mais non, la laïcité ce n’est pas de permettre à chacun d’avoir la religion qu’il veut, ça c’est simplement la liberté constitutionnelle de tous les citoyen qui peuvent avoir les croyances et les rites qu’ils veulent.
Non, la laïcité c’est d’empêcher que les institutions au sein desquelles se pratiquent ces croyances et ces rites en tirent du pouvoir pour intervenir dans la sphère politique. Parce que c’est bien gentil de laisser les Églises s’occuper de leurs fidèles, mais si l’on tient compte du même coup du poids politique qu’elles représentent, tant par le nombre de leurs adhérents que par les sujets de société dont elles parlent, alors là il y a problème. Les Églises ne devraient pas avoir plus de pouvoir que la fédération nationale des cruciverbistes. C’est exactement le même niveau. Et ce n’est pas le cas.
Et le combat continue.
Michel Costadau
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