Vous le savez sûrement, le double langage est la règle de base de la classe politique. Par double langage j’entends dire quelque chose et faire le contraire. Soyons plus précis. En fait il y a deux niveaux de fonctionnement. D’une part le niveau médiatique et d’autre part le niveau opérationnel. Le niveau médiatique concerne l’essence, la source même du pouvoir gouvernemental. On peut dire que maintenant le pouvoir est entièrement médiatique puisque ni les diverses assemblées, ni les anciennes oppositions : syndicats, partis minoritaires, corporations, associations ne sont prises en compte.
Seuls règnent les médias et les sondages. Les médias définissent le politiquement correct. Le pouvoir tient les médias, le pouvoir est les médias.
Du coup vous comprenez pourquoi les GAFAM, les fake news et les hackers sont sur la sellette. Ils détiennent une partie non politique des médias.
Alors au niveau médiatique ce qui compte c’est : -d’une part occuper l’espace par une suite ininterrompue d’annonces, de discours, de voyages, de rencontres, de conférences, d’évènements, de déclarations. C’est là que les médias sont indispensables en buvant, en copiant voire en suscitant cette agitation et -d’autre part aller toujours dans le sens du poil, ce qui consiste à dire seulement ce que les gens veulent entendre. Or, comme on vient de le dire, les gens sont sous la seule influence des médias et le discours devient un superbe exercice d’hypocrisie : lutter contre la précarité, l’immigration, le terrorisme, la drogue. Ou encore promouvoir l’emploi, la recherche, le sport, la place de la France et aussi réformer l’Etat, fluidifier les démarches, donner à chacun sa chance. Sans oublier protéger la population, limiter les excès du capitalisme, construire une Europe forte etc, etc. Vous noterez que tout cela ne recouvre aucun objectif précis et, surtout, que rien là dedans ne concerne ni ne gêne les riches et les puissants.
Par contre il y a un autre niveau : celui de la conduite de l’Etat et de ses agents. Ce volet opérationnel se livre à une activité tout entière tournée vers le PIB et la sacro-sainte croissance mais en aucune manière à la satisfaction des engagements, des promesses, des discours diffusés plus haut. Or la croissance du PIB, par sa fuite en avant, est le rempart des puissants et de l’argent. C’est leur élixir. C’est à ce niveau-là que sont données et exécutées les mesures pour toujours arroser copieusement les copains, on dit aussi capitaines d’industrie, pour rédiger les circulaires de disparition de services et des fonctionnaires correspondants. Comprenez bien que ce n’est pas l’assemblée élue qui gouverne, c’est la brochette de sherpas du système qui forme le gouvernement. Et là tous les coups sont permis : signature d’accords commerciaux opaques et anti-français, réduction du nombre d’agents sans modifier les missions ce qui se traduit par une effritement de la qualité du service, et peu à peu par la disparition du service lui-même, à l’école, à la justice, à la santé. Je ne veux pas tomber dans le passéisme mais souvenez-vous qu’avant il y avait un dispensaire dans chaque quartier qui permettait à toutes les familles de consulter en cas de soucis ou tout simplement régulièrement. Cette notion d’hôpital de proximité a été balayée par les besoins des usines privées qui débitent de la prestation médicale de qualité souvent très moyenne.
C’est ça le double langage : promesses creuses d’un coté et PIB de l’autre.
Salut les gars. Courage.
Michel Costadau
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