Et nous voilà arrivés à la drôle d’heure de « qui gagne perd ».
Eh oui Merkel se retrouve bien seule, la bulle Macron n’en finit par de se dégonfler, Trump ressemble à un éléphant dans un jeu de quilles et May essaie de figurer Janus le dieu à deux faces, une vers l’avenir et une vers le passé.
Et pourtant ils ont gagné. Ils ont été portés au pouvoir par un scrutin démocratique, un scrutin légitime, un scrutin non contesté.
Et c’est là que je me pose des questions. Nos élections sont-elles vraiment efficaces ? Disons que selon les règles en vigueur on peut dire qu’elles sont démocratiques mais, en fait, elles ne reposent sur aucune vraie majorité. Clairement elles ne désignent pas le ou les candidats qui conviennent le mieux à la situation. Pourquoi ? Pourquoi, eh bien le diagnostic est assez simple : la notion de majorité politique ne veut plus rien dire. C’est un concept dépassé. Historiquement on est parti des règles de l’unanimité pour aller à celle de majorité, et nous entrons maintenant dans celle de pluralité.
Certes la majorité a eu un sens quand il s’agissait de priver de pouvoir une petite caste qui avait contre elle tout le monde, mais qui gardait ce pouvoir parce qu’elle était la seule à voter, comme c’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui dans les conseils d’administration. Le scrutin majoritaire est celui du nombre, celui de ceux qui ont une cause commune contre une minorité. Il n’est pas besoin de grande démonstration pour se rendre compte que cette notion de cause commune a volé en éclats. La société s’est segmentée, divisée en des dizaines de causes communes et ces divers groupes n’ont pas de dénominateur commun. Clairement, la lutte des classes a fait long feu. On voit aujourd’hui apparaitre le groupe de la cause animale. Nouveau venu qui va encore éparpiller les opinions. Avec qui pourrait-il bien s’entendre ? 30 % des animalistes sont pour la peine de mort, 20 % contre le CETA et le reste à l’avenant. Cette segmentation amène une nouvelle donne sur le tapis vert du fonctionnement de nos sociétés avec plusieurs conséquences.
D’une part, la classe politique a trouvé là un nouvel élan, se ruant sur la chasse à l’électeur en tenant des discours de bête propagande populiste, le but étant uniquement d’être élu puisqu’une fois élu aucune majorité ne peut se manifester pour les contester. Pour obtenir cette situation, ils ont modifié les institutions pour créer des majorités artificielles. Majorité artificielle à la française avec l’élection présidentielle et le scrutin majoritaire à deux tours, majorité artificielle à l’allemande avec des coalitions alliance de la carpe et du lapin, majorité artificielle à l’américaine avec le bipartisme, c’est-à-dire l’accaparement du pouvoir par la caste financière.
D’autre part, la classe politique adore le concept de majorité et ne veut pas s’en passer, parce que c’est la seule possibilité de passer par dessus les lois et les institutions par le mécanisme du pouvoir sans partage qui élimine toutes les autres tendances. Ce qui revient, comme on l’a déjà dit, à ne pas fonctionner en démocratie.
Enfin les divers segments de la population ne cherchent plus aucune communication, compromis ou échange. Chacun milite pour son camp et exige que son opinion soit prise en compte sans la moindre adaptation, comme si c’était la seule qui comptait.
Et le résultat est que nous sommes chapeautés par des petites minorités qui font ce qu’elles veulent, parce qu’elles sont basées sur des majorités politique artificielles. Ce qui fait que personne n’est content des gouvernants, mais ils n’ont de compte à rendre à personne. En tous cas, pas à nous.
Bien sûr il y a des solutions pour entrer dans l’ère de la post-majorité : je vous en ai déjà parlé et je vous en reparlerai prochainement.
Eh oui Merkel se retrouve bien seule, la bulle Macron n’en finit par de se dégonfler, Trump ressemble à un éléphant dans un jeu de quilles et May essaie de figurer Janus le dieu à deux faces, une vers l’avenir et une vers le passé.
Et pourtant ils ont gagné. Ils ont été portés au pouvoir par un scrutin démocratique, un scrutin légitime, un scrutin non contesté.
Et c’est là que je me pose des questions. Nos élections sont-elles vraiment efficaces ? Disons que selon les règles en vigueur on peut dire qu’elles sont démocratiques mais, en fait, elles ne reposent sur aucune vraie majorité. Clairement elles ne désignent pas le ou les candidats qui conviennent le mieux à la situation. Pourquoi ? Pourquoi, eh bien le diagnostic est assez simple : la notion de majorité politique ne veut plus rien dire. C’est un concept dépassé. Historiquement on est parti des règles de l’unanimité pour aller à celle de majorité, et nous entrons maintenant dans celle de pluralité.
Certes la majorité a eu un sens quand il s’agissait de priver de pouvoir une petite caste qui avait contre elle tout le monde, mais qui gardait ce pouvoir parce qu’elle était la seule à voter, comme c’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui dans les conseils d’administration. Le scrutin majoritaire est celui du nombre, celui de ceux qui ont une cause commune contre une minorité. Il n’est pas besoin de grande démonstration pour se rendre compte que cette notion de cause commune a volé en éclats. La société s’est segmentée, divisée en des dizaines de causes communes et ces divers groupes n’ont pas de dénominateur commun. Clairement, la lutte des classes a fait long feu. On voit aujourd’hui apparaitre le groupe de la cause animale. Nouveau venu qui va encore éparpiller les opinions. Avec qui pourrait-il bien s’entendre ? 30 % des animalistes sont pour la peine de mort, 20 % contre le CETA et le reste à l’avenant. Cette segmentation amène une nouvelle donne sur le tapis vert du fonctionnement de nos sociétés avec plusieurs conséquences.
D’une part, la classe politique a trouvé là un nouvel élan, se ruant sur la chasse à l’électeur en tenant des discours de bête propagande populiste, le but étant uniquement d’être élu puisqu’une fois élu aucune majorité ne peut se manifester pour les contester. Pour obtenir cette situation, ils ont modifié les institutions pour créer des majorités artificielles. Majorité artificielle à la française avec l’élection présidentielle et le scrutin majoritaire à deux tours, majorité artificielle à l’allemande avec des coalitions alliance de la carpe et du lapin, majorité artificielle à l’américaine avec le bipartisme, c’est-à-dire l’accaparement du pouvoir par la caste financière.
D’autre part, la classe politique adore le concept de majorité et ne veut pas s’en passer, parce que c’est la seule possibilité de passer par dessus les lois et les institutions par le mécanisme du pouvoir sans partage qui élimine toutes les autres tendances. Ce qui revient, comme on l’a déjà dit, à ne pas fonctionner en démocratie.
Enfin les divers segments de la population ne cherchent plus aucune communication, compromis ou échange. Chacun milite pour son camp et exige que son opinion soit prise en compte sans la moindre adaptation, comme si c’était la seule qui comptait.
Et le résultat est que nous sommes chapeautés par des petites minorités qui font ce qu’elles veulent, parce qu’elles sont basées sur des majorités politique artificielles. Ce qui fait que personne n’est content des gouvernants, mais ils n’ont de compte à rendre à personne. En tous cas, pas à nous.
Bien sûr il y a des solutions pour entrer dans l’ère de la post-majorité : je vous en ai déjà parlé et je vous en reparlerai prochainement.
Michel Costadau
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