Fête Nat, c’est quoi exactement cette fête. Je vois d’un côté des drapeaux et des hymnes, d’un autre côté des défilés militaires, et enfin des bals et des feux d’artifice. Qu’en conclure ? Dites donc mais ça ressemble beaucoup à la fin d’une guerre vous ne trouvez pas ? Une guerre annuelle qui se terminerait en juillet. Swoup. Je ne dois pas être loin de la réponse, mais non, mais non, une guerre tous les ans peut-être, mais pas une victoire tous les ans, ça n’a pas de sens. Ou alors c’est juste la fête de la guerre. Bingo. C’est ça. Vive la guerre.
Cela dit, le problème des guerres c’est qui est le vainqueur, s’il y en a un, et qu’est-ce qu’il gagne, s‘il gagne quelque chose. Et donc regardons si la France est en guerre.
Hélas oui nous sommes en guerre mais sans l’avoir déclarée. C’est la version moderne.
Nous sommes en guerre contre la Syrie. Certes nous avons du mal à faire beaucoup d’actions mais nous avons des bombardiers et le personnel qui va avec et nous balançons nos bombes régulièrement sans états d’âme. Le fait que nous n’ayons pas déclaré officiellement la guerre à la Syrie se traduit par des lectures assez ambigües de notre action. D’un côté nous n’avons plus de rapports diplomatiques avec la Syrie et d’un autre côté nous avons fait une grande campagne pour que chaque village accueille son réfugié syrien. Ce n’est pas d’une grande logique.
Mais alors quand même c’est qui le vainqueur. Euh vous pouvez répéter la question ? Nous ne sommes pas les vainqueurs, ça c’est sûr, mais nous ne sommes pas encore battus non plus. Alors victoire à la Pyrrhus en vue, comme on dit. Peut-être, mais il me semble surtout que cette guerre n’est qu’une bataille de plus dans le cadre d’une guerre plus générale. Mais quand même, est-ce que nous avons gagné quelque chose ? Aïe eh bien ce n’est pas net du tout. Clairement nous avons fait de notre pays une cible pour les extrémistes et ils ne s’en privent pas. Nous avons renforcé notre dépendance par rapport aux US, ce qui n’a que des inconvénients. Nous sommes isolés en Europe avec une Italie qui accueille des dizaines de milliers de réfugiés et la Hongrie qui n’en veut pas un seul. Le bilan est loin d’être positif. Honte.
Et nous sommes, aussi, en guerre au Mali, au Niger, au Tchad, en Centre Afrique et en RDC. Là c’est sous le label du maintien de l’ordre, i.e. du maintien de l’ordre établi afin que les dictateurs protégés puissent continuer à nous, c’est-à-dire à nos multinationales, ouvrir les portes de leur mines, de leurs champs, de leurs ressources et de leur main-d’œuvre. C’est moyen-âgeux et surtout abject. Tout cela recouvert par le manteau troué de la lutte contre le terrorisme. C’est du Bush pur et dur. Sauf que c’est du French Bush. Honte.
Ce n’est pas encore fini, parce que nous avons aussi une force de dissuasion. Si, si, si y parait que c’est vrai. Non pas contre les terroristes, ça n’a pas l’air de marcher avec eux. Non, contre euh contre….contre, ah oui……………. contre la menace. L’instrumentalisation de l’ennemi permet d’en faire la menace. La menace n’a pas de nom ni de lieu. Elle est partout. Mais alors nos braves têtes nucléaires dans nos redoutables sous-marins sont dirigées vers où, vers qui ? Quelles villes leur sont assignées. Toulouse ? Là c’est même plus le nucléaire qui me fait flipper, c’est qu’on ne sait pas sur quoi sont braquées nos petites bombes atomiques. En plus, le fait que ce soit automatique, informatique, robotique et programmé, c’est ça le principal danger pour moi.
Bon appétit quand même.
Michel Costadau
Comments are closed.