Bon j’explique ou j’explique pas, comme dit Platon Makowski dans le film de Lounguine « Un nouveau Russe ». Allez j’explique.
L’énorme vague de la mondialisation, partie d’Europe il y a un peu plus d’une centaine d’années, a maintenant fait le tour du monde et revient s’étaler sur nos villes et nos campagnes. L’écume de cette vague d’uniformisation provoque, chez nous, un effet inattendu de particularisme.
Par uniformisation j’entends la transformation de tous les individus en salariés, ne produisant plus rien pour eux et étant obligé de tout acheter avec l’argent qu’ils reçoivent pour leur travail. Le vecteur de cet échange étant le couple produit manufacturé ou immatériel///argent réel ou virtuel.
Par particularisme j’entends le besoin croissant de différenciation que ressentent beaucoup de gens pour émerger de la couche de glu des comportements économiques. C’est un vrai combat pour vivre ou plutôt revivre, puisque l’uniformisation a tendance à gommer toutes les caractéristiques personnelles et à nier les pensées individuelles ou collectives. Cette réaction tend à redonner, à recréer de l’identité.
Et c’est ainsi que le nationalisme US, le brexit britannique, l’autonomie catalane et le populisme hongrois ou italien ont une seule et même source : la mondialisation. A force d’avoir voulu ramener chaque individu et chaque collectivité à un standard unique, la population se rebiffe et veut de l’autonomie, de l’identité, du particularisme.
Pour alimenter votre réflexion, essayez d’expliquer pourquoi les tribus indiennes du Brésil vous paraissent arriérées. En fait, elles se débrouillent très bien depuis très longtemps. Il n’y a aucune raison à ce jugement, à part la mondialisation.
En fait, la mondialisation a été possible à cause des différents stades de fonctionnement des sociétés humaines. C’est ce choc culturel sous-tendu par des armes, qui a permis la vague. Ça a commencé par l’exode rural, les guerres, la colonisation, les guerres, le libéralisme, les guerres et maintenant la finance et les guerres.
L’exode rural continue mais il s’est mondialisé et ça s’appelle maintenant l’immigration. La colonisation continue mais elle s’est mondialisée et ça s’appelle maintenant l’aide au développement, le libéralisme continue et ça s’appelle le niveau de vie ou le pouvoir d’achat. Les guerres, quant à elles, continuent et y a pas besoin de photos.
On peut donc dire avec certitude que ceux qui vantent les mouvements de globalisation, de regroupement, voire de concentration sont complètement à contre-courant. Et en France nous sommes complètement égarés. Tous nos politiques sont à fond dans la construction européenne, dans les supra budgets, dans les multinationales. C’est exactement le contraire de ce que demande la population. Il ne s’agit plus de faire le Monde ou l’Europe mais de redonner à chaque individu ses attributs, ses spécificités, ses différences et ses valeurs. Rien d’étonnant donc à ce que les chantres du libéralisme soient sur un courant d’intégration européenne. Ceux-là défendent la mondialisation comme outil de domination, de colonisation, d’exploitation.
Nos politiques n’ont rien compris et surtout ne veulent rien comprendre. Et nous on trinque.
Michel Costadau
Comments are closed.