Française, Français vous avez élu des imbéciles, dangereux de surcroît. Le budget de la Défense est 10 fois supérieur à celui de la recherche et pourtant la bombe atomique ne sert à rien contre le virus. Impardonnable. D’ailleurs les bombes atomiques ne servent strictement à rien. Voilà.
Les mutations de sociétés, c’est un peu comme les tremblements de terre. Les pressions et fissures se mettent en place sous la surface, invisibles elles grandissent lentement. Et puis d’un seul coup c’est le cataclysme et la bascule vers un nouvel état que les gens découvrent avec stupeur. Personne ne l’avait vu venir et pourtant tout se préparait petit à petit.
La crise actuelle fait apparaitre des ruptures ancien///nouveau dans trois domaines au moins : Sciences, Europe, Démocratie.
D’abord il devient clair que l’Asie a acquis le leadership des sciences et des techniques. Toutes les technologies de pointe informatique, biochimique, médicale et nano sont maintenant dominées par l’Asie. Certes il nous reste les technologies anciennes, aéronautique, génie civil, automobile, pétrochimie mais ce sont des industries lourdes, comme l’était la vieille sidérurgie avant de disparaître. En fait nous n’avons aucun champion dans les domaines des sciences de la vie, de l’informatique ou du médical. Il y a encore quelques laboratoires qui s’amusent avec de nouvelles techniques mais nous n’avons pas le tissu industriel correspondant. Seule la côte Ouest américaine tient encore un peu la route. Ca ne veut pas dire que nous allons consommer plus de produits asiatiques, c’est déjà le cas, non ça veut dire que ce sont les asiatiques qui vont définir notre modèle de vie, comme les Européens l’ont fait pendant longtemps. Nous allons être amenés à seulement les suivre et les imiter.
Ensuite l’Europe s’est dangereusement fissurée. Notre bastion de bien-être a basculé dans l’inconnu. L’Europe du Nord s’est mise à l’abri en fermant ses frontières, celle de l’Est n’ayant aucune structure pour faire face à la crise économique en cours, subit donc d’énormes dégâts et appelle au secours, et l’ancien noyau riche de l’Ouest navigue à vue sans ligne de conduite. Visiblement ce sont les petits pays qui gèrent le mieux l’épisode et les grands pays le plus mal. La montée des fédéralismes va donc franchir un nouveau cap, ce qui peut conduire les pays à un émiettement puis à leur morcellement. Pour commencer, toutes les velléités de politique étrangère, droits sociaux, armée, ou recherche communes ne sont plus à l’ordre du jour. Il me semble que l’Europe a vécu, l’avenir est aux provinces, aux départements et aux petits pays.
Enfin le concept de démocratie, hérité des Grecs et remis à jour par la Révolution française, a explosé en vol ne laissant au sol que des décombres. Certes nous ne vivions qu’une démocratie de façade mais voir dans un moment critique le président essayer de se débrouiller tout seul au lieu de mobiliser les instances représentatives a quelque chose de pathétique et indique qu’il n’a plus, s’il l’a jamais eu, confiance dans nos institutions. En ce moment le pays est gouverné par le ministère de l’Intérieur agitant avec son administration sa cohorte de préfets qui envoient leurs gendarmes sur les routes. C’est un peu de l’autocratie mais complètement un Etat policier. Il n’y a plus aucune représentation locale capable de mobiliser et de s’occuper des citoyens, les conseils départementaux ont disparu, les conseils municipaux ne peuvent plus se réunir car, par erreur ou calcul, avec ce premier tour raté, les anciens conseils ne sont plus légitimes et les nouveaux ne peuvent pas siéger. On aurait pu croire que les députés pourraient rassembler les citoyens pour entendre les besoins et inquiétudes de la population mais on découvre avec effroi que ce ne sont que des fantoches à poil ras sans aucun pouvoir, sans aucune mission, sans aucune représentativité, des pions vides.
Françaises, Français nous ne vivons pas une crise mais une mutation. Il n’y aura jamais de retour à la normale. Il va falloir mettre les mobiles en veille. Alors, serrez-vous les coudes, consolidez vos réseaux locaux, partagez ce que vous savez pour essayer de bâtir un nouveau genre de vie plus résilient à la dépendance, à l’isolement et aux regards du pouvoir central.
Michel Costadau
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