Bien obligé de parler des élections on est dans la période.
Vous le savez déjà, les élus sont tous des professionnels de la politique. Et, que ce soit chez un artisan ou dans une grosse boite, le professionnalisme c’est la maitrise des procédés, des choix de qualité, des justes coûts, de la garantie et une bonne pérennité. Le professionnalisme des politiques est d’une tout autre nature. Il consiste avant tout à faire des promesses sans le moindre engagement. Et pour cela il faut de l’entrainement, des méthodes car sinon on se fait piéger par son propre discours. Le secret c’est qu’il faut donner l’impression de vouloir faire des choses sans que l’on sache très bien quoi. C’est pas évident, ça s’apprend.
Quand un artisan vous promet de carreler la maison, il ne dit pas « si j’y arrive, ou si j’ai le temps ou si ça reste la priorité ou si je ne fais pas le contraire ». Et pourtant c’est exactement ce que font les élus en disant je vais faire çi ou je vais faire ça, sans le moindre devis, sans la moindre planification, voire sans la moindre compétence et bien sûr sans la moindre signature. Vous n’acceptez ces choses là que de votre beau frère quand il vous propose de refaire le toit du garage en oubliant la gouttière. De plus une fois élus ils font surtout des choses dont ils n’avaient jamais parlé.
Et nous avons une triste illustration de ces comportements irresponsables avec le virus mais aussi avec la Syrie. Vous vous souvenez du temps où nous avions rompu nos relations diplomatiques avec Damas pour reconnaitre les rebelles, les recevoir à Paris, les armer et envoyer nos vaillants soldats bombarder des cibles alaouites. A un moment ils nous donnaient même des chiffres en effectifs, en tonne de bombes, en cibles atteintes.
Et maintenant il reste un carré de ces rebelles, assiégés, expulsés ou assassinés dans le silence complet de Paris. Et pourtant pas grand-chose n’a changé dans ce coin là. Ce sont seulement nos politiques qui ont complètement oubliés leurs promesses et leurs discours. Cette guerre non déclarée a déjà dépassé le million de victimes civiles, y compris des milliers de français et ce n’est pas tout à fait fini.
Le virus, quand à lui, n’atteindra probablement jamais ce chiffre et pourtant on sature encore et encore les médias avec des mesures fantaisistes. Qu’est ce qui cloche ?
Ah oui pour les municipales pas de pb, ce sont des élections sans la moindre importance politique, à part le copinage. D’ailleurs c’est peut être ce que vous faites en votant pour des gens que vous connaissez ou que vous aimez bien. Ca parait naturel, mais si vous en espérez des avantages voire des aides ou des contrats, ou tout simplement des améliorations, ça s’appelle de la corruption. Bref tout cela est bien triste. Il est bien loin le temps où existaient des idées et des programmes politiques entre lesquels on pouvait choisir. A supposer que cela ait jamais existé.
Michel Costadau
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