Aujourd’hui fait divers en automne.
C’est un papier assez salé que je viens de recevoir : une amende de 1 875€. Je sais que vous ne pleurez pas pour moi, mais surtout ne vous inquiétez pas parce qu’en fait ça m’a fait vraiment plaisir. Je vous explique ça en deux mots.
Ca a commencé en 2016. Suite à un radar mal placé à Revel, je reçois une amende de 48€. D’habitude je ne paie pas ce genre de racket, avec diverses méthodes d’évitement, mais là je me décide à payer. Je mets donc un billet de 50€ dans l’enveloppe destinée à la trésorerie des radars et j’envoie le tout à l’adresse indiquée dans la petite fenêtre de l’enveloppe. Pas de nouvelles sauf qu’en 2017 je reçois une amende de 1 875€ pour l’infraction commise à Revel, au motif assez inattendu de «non transmission de l’identité du conducteur par resp. légal de la pers. morale détenant le véhicule». Inattendu parce qu’il n’y a pas de personne morale mais seulement physique, ni de responsable légal mais seulement un propriétaire dans cette histoire. La voiture est à moi et à mon nom ainsi que l’indique la carte grise. Pour ceux qui ont du mal à suivre il s’agit réellement de ma voiture.
Mon copain de Cambon, écrivain et féru de droit me dit : Michel tu envoies un courrier de réclamation avec la copie de la carte grise et ça va se finir. J’ai donc envoyé deux courriers de réclamation à des adresses qu’il m’avait semblé trouver sur les papiers reçus mais sans les photocopies.
Le temps passe et je me dis que ça a marché quand, un an plus tard, je reçois la même amende, même motif, même montant. Je réponds alors par un seul courrier de réclamation assez sec.
C’est alors que se produit un évènement des plus heureux. Un jour que je taillais des arbres dans le verger je vois arriver un homme assez résolu qui me dit « dites, vous n’avez quelque chose sur le feu qui commencerait à chauffer ? ». C’était un huissier, chargé de recouvrer la dite amende. Je lui dis « vous ne pouvez pas mieux tomber, venez avec moi ». L’affaire est simple. Je lui explique donc le truc avec carte grise à l’appui. Il note tout, prend les photocopies et me dit « pas de problème, je vais faire arrêter cette procédure idiote ».
Une nouvelle année se passe et c’est donc cette année que je reçois le papier évoqué au début. La seule différence avec les précédents c’est que l’infraction n’a plus été commise à Revel en 2016 mais ……….. à la maison en 2019 où il n’y a bien sûr aucun radar.
Le système informatique est donc en train de se mordre la queue ou, si vous préférez, est tombé dans un cercle vicieux puisqu’il a inventé une origine fictive à une infraction qui n’a jamais eu lieu.
En fait ces programmes informatiques jouissent d’une grande liberté. C’est eux qui détectent les lignes à extraire, qui contrôlent les paiements et qui appliquent leurs règles pour les montants et les délais. C’est eux qui impriment l’amende, la mettent dans une enveloppe et l’expédient. Il me semble que personne ne peut mettre son nez là dedans à cause des volumes traités.
Maintenant j’aimerais bien savoir comment le programme va faire pour s’en sortir. En attendant que le robot réfléchisse, je prépare des chiffres sur le virus.
Bon on s’amuse comme on peut.
Michel Costadau
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